mercredi, février 21, 2018

" Dernier vol au départ de Tegel", genèse d'un roman

Il en reste deux ou trois chapitres sur ce blog, comme un teaser, appâter le chaland, témoigner publiquement du texte. J’avais commencé à écrire « Dernier vol au départ de Tegel » suite à l’abandon subit d’un projet littéraire ; on m’avait signifié par SMS que le roman quasi signé, agendé, ne serait pas publié, que c’était trop de travail et qu’il n’était pas assez « bankable » en filigrane. Pas grave. Ce roman refusé s’intitule « Canicule Parano », il a trouvé un autre éditeur, il existe depuis quelques années et j’en suis très fier. Entre l’abandon de ce projet et sa reprise, histoire d’exister malgré tout en tant qu’auteur, de partager avec des lecteurs, j’ai commencé à publier en feuilleton le manuscrit sur lequel je travaillais, une petite idée que j’ai poursuivie de Lausanne à Berlin. C’était un rendez-vous hebdomadaire, un rite, trouver une illustration en rapport, presque un jeu, et découvrir au fil du récit tout une galerie de personnages. Je ne suis pas allé les chercher très loin, j’ai juste appris à les connaître. En ce temps-là, on annonçait encore la fermeture de l’aéroport de Tegel dans un délai de six mois, nous habitions encore à Lausanne avec Cy. et je lisais du Edvard von Keyserling.
 
Le texte a connu une seconde vie en ligne… Au tout début, il avait été évoqué une publication dans l’espace abonnés et pas dans l’antichambre-débarras-entrepôt des blogs des amis et soutiens du nouveau média. Je ne pense pas y avoir rencontré beaucoup de lecteurs. « Dernier vol … » y vivait en attendant de trouver un éditeur, une place en librairie et dans les bibliothèques. Je ne vous ai pas refilé une vieillerie, le manuscrit a été retravaillé, amélioré, question de format. Et à chaque relecture, j’ai redécouvert les vertus de mon onzième titre, sa voix singulière et l’utilité du récit. Il entre dans mon cycle berlinois, la ville en contrepoint de la Suisse et de ses raideurs. Robert, Eldrid, Ditmar, Friedhelm, Magda et les autres, mes personnages ont fini par sortir des pages. Je les ai peut-être révélés par mon récit mais ils ont leur propre existence, ils sont vivants, ils sont même devenus des amis. Je me suis battu pour leur assurer la possibilité que vous les rencontriez. Ils ont beaucoup à vous donner, ce sont des personnes bien, parfois embarrassées d’elles-mêmes, parfois maladroites mais jamais amères.
 
« Dernier vol … » est le roman des familles recomposées, des tribus patchwork et de la réconciliation avec les origines, le terreau natal ou celui dans lequel ont poussé les générations précédentes ; il est question de l’unité de l’individu. Le récit commence par les craintes de Robert, l’ombre de la maladie… C’est la Réunification qui l’a appelé en Allemagne et il a adopté ce pays à moins qu’il ne fût un Allemand qui s’ignore ? Qui sommes-nous ? La somme des gênes qui nous ont été légués ? la somme de nos expériences multipliées par nos sentiments le tout divisé par nos souvenirs ? ou une combinatoire entre hasards et possibilités ? Suivez Robert, il a quelque chose à vous apprendre.
 
« Dernier vol au départ de Tegel », éditions Mythraz, 22.-, ISBN 978-2-8399-2173-2, disponible dans toutes les librairies depuis le 15 février dernier.

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