
Petit retour sur image. Lorsqu’un individu refoule sa sexualité, on le gratifie immédiatement de notre compassion, « tout ce qu’il manque », on relève aussi la qualité de l’effort avant de glisser sur son hypocrisie, sa lâcheté sociale et blablabla. Nos deux auteurs avaient – apparemment – un goût certain pour les jeunes hommes. Aujourd’hui, je le dis à brûle-pourpoint, ils batailleraient dans leur vie afin de ne pas céder à la captation amoureuse pédé, le pacs et tutti quanti, le modèle foireux de la proto-famille beurk, avec conjoint qui fait la gueule, vaisselle d’avant-hier, chaussettes sales sous plumard etc. Ah, le joli tableau de la médiocrité homosexuelle bobo, bien intégrée, tout comme il faut, la seule homosexualité acceptable, n’est-ce pas Messieurs-Dames de C., petit bled vaudois qui craint et où vécut Mme de S, une grosse nymphomane réactionnaire du XVIIIème, autrice à ses heures … Je m’emporte, le propos n’est pas là.
Il est question de la force de caractère de l’auteur face aux vicissitudes de son existence, de la réunion des conditions cadre minimum afin de produire l’œuvre. Mes pairs en littérature – dont je partage l’orientation politique, la détermination et le goût des jeunes gens bien faits – ont lutté pied à pied pour un idéal de vie, aidé en cela par leur entourage, leur famille … leurs épouses ! Des saintes, des femmes admirables, bien loin de cette horrible virago d’Elise Jouhandeau qui n’a fait qu’empoisonner l’existence de son trop délicat époux. « Quand on est en couple … », je vous laisse imaginer tout le reste, toute la force de culpabilisation, la presse normative, quels que soient vos goûts sexuels. A moins de faire du roman pour dadames qui s’ennuient l’après-midi, écrire est une position peu enviable, un sacerdoce, cela signigie être le perpétuel franc-tireur ( je ne pense pas à Philippe Djian qui, du point de vue de son alcoolisme mondain et de son absence de syntaxe est tout à fait dans la norme). Mauriac et Mann tinrent le rôle, et avec élégance.