Marcel Jouhandeau me fait un excellent compagnon de voyage, de loin pas aussi baroque qu’Yves Navarre ou inspiré que Julien Gracq. Néanmoins, dans son charmant opus autofictif « Galande », je retrouve des traits de mon quotidien barcelonais … Je ne vous l’avais pas dit ? Voilà qui est fait, mes petites fugues habituelles, besoin de rivages et, surtout, de silence. Je ne connais personne dans cette ville et ne parle ni catalan, ni espagnol. Du coup, je ne dis rien. Je suis par moment un dîneur, par moment un visiteur à travers les salles d’un musée, par moment un acheteur en train de fureter parmi des offres promotionnelles ou, comme sur tous les bords de mer autour du monde, l’un des nombreux rêveurs contemplant l’horizon. Et tout cela en silence. Accessoirement, je squatte la ligne internet de mon hôte, je loge dans un palazzo – à la mode italienne, c'est-à-dire un locatif haussmannien le confort en moins – de la vieille ville, celle qui grouille d’autochtones, de flics, de camelots et de groupuscules terroristes islamisants que l’on arrête avec fracas. Je loge à Raval, dans un appartement plein à ras bord de trucs, de choses, de machins, où le cabinet de toilette tient de l’antichambre des courants d’air. Il faut patienter sur l’eau chaude, un œil sur la jauge du chauffe-eau. Le susmentionné cabinet et fort providentiellement pourvu d’un canapé faux Louis XVI où s’installer le temps que l’eau soit prête.
Ce matin, histoire de tuer le temps, ayant tout juste risqué un brossage de dents à l’eau froide, je me suis souvenu d’une certaine banquette Biedermeier, des petites confessions auxquelles ce genre de meuble invite … Rien à déclarer, un peu de fatigue, à peine la marque d’une légère amertume et cette certitude d’être dans le juste, dans le vrai alors que tout nous pousse au vain. Je n’ai pas de fabuleuses révélations ni de boniments de gourou à livrer. A peine quelques certitudes douloureuses et la conviction que tout finira forcément bien, et d’autant plus vite si chacun fait son « devoir », son travail, ce pour quoi il fait … Moi ? mais c’est éduquer mon lectorat !
Ce matin, histoire de tuer le temps, ayant tout juste risqué un brossage de dents à l’eau froide, je me suis souvenu d’une certaine banquette Biedermeier, des petites confessions auxquelles ce genre de meuble invite … Rien à déclarer, un peu de fatigue, à peine la marque d’une légère amertume et cette certitude d’être dans le juste, dans le vrai alors que tout nous pousse au vain. Je n’ai pas de fabuleuses révélations ni de boniments de gourou à livrer. A peine quelques certitudes douloureuses et la conviction que tout finira forcément bien, et d’autant plus vite si chacun fait son « devoir », son travail, ce pour quoi il fait … Moi ? mais c’est éduquer mon lectorat !
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