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lundi, mars 07, 2022

Espoir politique, campagne 2022 et retour sur la "crise"

Le masque à plus de 20 cm de distance ne sert à rien, le confinement n’a sauvé personne, bien au contraire ; le pass nasitaire … sanitaire est anticonstitutionnel ; la balance bénéfices-risques du vaccin anti-covid (toujours en phase d’essai) penche de plus en plus du mauvais côté mais tout cela n’est pas le sujet de ce billet. C’est un sujet de réflexion sur lequel tout citoyen devrait cogiter, encore et encore.

Il y a peu, j’ai démissionné de l’UDC. Je garde encore toute mon affection et mon estime à cette famille politique et je comprends aussi que la pratique de la politique nécessite parfois de passer outre l’une ou l’autre de nos convictions personnelles. Toutefois, j’ai estimé que je ne pouvais plus transiger avec le respect de notre Constitution et des droits fondamentaux encore garantis jusqu’à il y a peu à chaque citoyen suisse. L’UDC a milité pour le non au durcissement à la loi Covid, sujet passé en votation le 28 novembre 2021. J’ai eu l’occasion de constater la tiédeur de certains élus UDC dans cette campagne cruciale et à des fins électoralistes (éviter d’être associés à des « agités », prochaine campagne électorale cantonale 2022, simple désintérêt pour le sujet …) Soit.

Je ne peux toutefois plus adhérer à l’UDC Vaud depuis son alliance électorale avec le PLR. Comment peut-on faire alliance avec un parti qui a chanté les louanges de la vaccination quasi forcée et de la coercition sous prétexte d’une épidémie qui n’a de loin pas causé l’hécatombe imaginée (prévue ? voulue ? souhaitée ?) Je suis de tout cœur avec celles et ceux qui ont perdu un proche, un ami, un parent du fait de cette maladie ou de toute virose de saison, ou d’une infection nosocomiale, d’une maladie dégénérative, auto-immune, orpheline. J’ai perdu ma mère en août dernier. Elle avait 82 ans. Cancer. La mort de tout être est un scandale, toujours, mais il est un âge à partir duquel le scandale est moins criant.

J’aurais aimé céder à la colère dans ce billet, « renvoyer son paquet », selon l’expression de Mauriac, au collabo’ lambda, au chiard qui craint pour sa pauvre petite peau – sans intérêt serai-je tenté d’ajouter – au capo’ à la petite semaine, tous ces moins que riens, ces tyrans aux petits pieds dont le pouvoir et les convictions ont été rendues caduques dans la nuit du 16 au 17 février, fin de toutes les mesures, ou presque ; la moitié des utilisateurs des transports publics, y compris les contrôleurs CFF, ne le portent que vaguement sur le menton. Les masques ont disparu aussi vite que les portraits de Pétain fin 44. Ici aussi, je peux comprendre le confort du conformisme, le manque de curiosité, de culture et la découverte choquante que l’on est mortel. Je me rappelle que ça avait été un coup dur pour moi. J’avais alors 9 ans. Plutôt que de céder à la colère, je préfère dire merci. J’ai eu de la chance. La chance de constater que tous mes amis et parents ont été fermement opposés à toutes les mesures aberrantes prises de mars 2020 à février 2022. J’ai pu compter sur leur soutien et j’ai encore eu la chance de rencontrer de nouvelles personnes, des amis à présents, d’en retrouver d’anciens et de relever que nous avions tous été nourris de beaux principes, de raison et d’humanité.


Nous ne sommes plus seuls ! Les citoyens soucieux de préserver la démocratie suisse ne sont plus seuls. Nous pouvons compter sur des associations professionnelles, des ONG, des réseaux et de nouveaux partis. Je pense au « Virus des libertés », « Ré-info Covid », « Choix vaccinal », « Collectif romand des éducateurs et enseignants » et, bien sûr, « Les amis de la Constitution » ! Tout n’est pas gagné. Les mesures ne sont que « suspendues » et la confiance dans nos autorités politiques est sérieusement entamée. Nous ne devons donc pas manquer de jouer la carte  électorale. HelvEthica, tout nouveau parti issu de la phalange politique des « Amis de la Constition » s’offre un galop d’essai dans cette campagne vaudoise 2022. Il n’y va pas seul mais avec « Droits et Liberté » et « Evolution Suisse » sous la bannière « Alliance des Libertés ». Ils sont trois à faire campagne pour le Conseil d’Etat : Lynn Dardenne (Droits et liberté), Olivier Pahud (Evolution Suisse) et Patrick de Sepibus (HelvEthica). J’ai eu l’occasion d’échanger avec chacun et chacune. Ils ont un programme : revenir aux fondamentaux, la Constitution, la voix du peuple et deux ou trois propositions pragmatiques, en matière de logement par exemple. Et surtout la volonté de laisser au citoyen la liberté de mener la vie qu’il a envie de mener.

Ils sont donc trois, ça laisse de la place pour y rajouter d’autres candidats en qui vous avez confiance … encore. Personnellement, même si j’ai quitté le parti, je vais tout de même aussi donner ma voix à Michaël Buffat. Je le connais, depuis plusieurs années, j’ai même soutenu sa candidature lors de l’assemblée des délégués vaudois de l’UDC. Et je sais qu’il pourrait travailler au bien du canton de Vaud en bonne intelligence avec les candidats de l’Alliance des Libertés.  

vendredi, juillet 10, 2020

Complément au billet quant à la tartufferie du masque ou « entrer en résistance »


Analyse de la situation et rhétorique
Alain B., conseiller fédéral, a dit en substance : « nous n’avons aucune preuve de la propagation du virus dans les transports publics toutefois, dans les pays voisins, il existe l’obligation du  port du masque dans ces mêmes transports, nous décidons donc de l’imposer aussi », il a encore dit : « nous avions fortement prescrit le port du masque [dans les transports publics] mais personne ne le portait, il a bien fallu passer par l’obligation ». Simonetta S., conseillère fédérale a dit : « le masque protège aussi un peu celui qui le porte » puis « ce n’est pas si désagréable de le porter », elle a encore dit : « on s’y habitue » ! Soit. L’historien que je suis ne peut s’empêcher de rappeler que ce genre d’arguments circulaient dans la France occupée à propos du port de l’étoile de David. De plus, non, Mme S., le masque, s’il n’est pas filtrant, ne protège qu’autrui à une distance maximum de 20cm, au-delà, vous pouvez imposer le port du panier à salade sur la tête, ça aura le même effet. Je vous rappelle, Madame, que le  virus du SARS-CoV2 mesure en moyenne 100 nanomètres, soit mille fois plus petit que le diamètre d’un cheveu[1]… Quant à Alain B., petite analyse syntaxique de ses propos, version décodée, il justifie l’imposition du port de la couche-culotte faciale non pas sur des constatations ou des chiffres, des analyses objectives ou la manifestation de clusters mais juste parce que la mesure a déjà cours en France, en Allemagne (ou elle est suivie comme présentée dans un précédent billet de mon blog[2]), en Italie et partout où l’expérience de contrôle et de sinisation des foules a cours. De plus, le pompon, le Conseil fédéral, n’assumant pas complètement son statut de pouvoir exécutif suprême, espérait se défausser avec une simple « prescription », genre « vous êtes obligés mais ça ne vient pas de nous, vous le faites gracieusement … ». On serait en droit d’en conclure un manque de génitoire rédhibitoire de la part du susmentionné Conseil mais je n’irai pas jusque là.

Début en fanfare … timide
Cela fait donc 4 jours que la couche-culotte faciale est obligatoire dans les transports publics suisses et 2 jours qu’elle est obligatoire dans les commerces vaudois et jurassiens accueillant plus de 10 personnes à la fois. Je m’étonne que le Jura ait cédé à cet hystégiénisme  (hystérie + hygiénisme, mot valise !). Que les autorités vaudoises marchent comme un seul homme dans la lutte contre la pseudémie et tout le canton à leur suite ne m’étonne pas, ce petit genre fayot premier de la classe qui s’imagine se la jouer plus suisse-allemand que les Suisses-Allemands ne date pas d’hier. En l’occurrence, la Suisse allemande garde la tête froide, n’est pas prête de se ch… dans le crâne et, consécutivement, ne voit pas l’utilité à la couche-culotte faciale. Et que voit-on dans les trains, les bus, les métros, observations personnelles et donc parcellaires de la situation dans un périmètre d’une vingtaine de kilomètres autour de la capitale vaudoise, que voit-on ? alors que la retape moralo-bienveillante est à son comble, pas encore émoussée par la routine et l’ennui, mais que voit-on ? Un 15% de réfractaires sans masque ou le masque ostensiblement sous le nez. Et pas de rappel à l’ordre de la part de ceux qui font « juste » qui, honteusement masqués, se plongent dans la consultation de leur smartphone. Par-ci, par-là, quelques signes de connivence et d’encouragement entre les réfractaires. Ça fait chaud au cœur, tout n’est pas encore complètement perdu. La presse d’Etat évoque quant à elle le refus du masque comme un sentiment mal placé de supériorité de la part d’une frange de la population peu éduquée manquant du civisme le plus élémentaire !!! Etude sociologique à l’appui, gribouillée à l’arrache, on se croirait revenu aux grandes heures de la Pravda.

vu dans un couloir de la gare de Morges
Une situation
Lundi, votre serviteur se rend à la clinique de la Source non pas pour s’inquiéter d’une infection au conarobidule et se faire tester tout tremblant d’inquiétude, nan, juste une échographie en vue de ma lipoaspiration de septembre. J’entre donc d’un pas décidé dans l’établissement médical où on m’impose la couche-culotte faciale – gracieusement offerte – que je dispose n’importe comment sans que le préposé garde-chiourme sanitaire n’en dise rien. Sitôt franchi le sas d’entrée, je retire le couche faciale de chirurgien et la glisse dans une poche, c’est pour une amie qui refuse d’en acheter et a besoin de deux ou trois pièces pour faire « genre » dans les grandes surfaces vaudoises. Par plaisanterie, j’avais déjà accroché au rétroviseur intérieur de sa voiture un masque usagé qui était passé d’un fond de sac à l’autre. Et bien l’objet a été réquisitionné par son fils, qui ne compte pas plus que sa mère dépenser de l’argent pour la chose. Du coup, je conserve les masques à peine utilisé dont elle pourrait avoir besoin. Je réajuste un masque en tissu léger et respirant, porté sous le nez, histoire de tester les réactions. Je tends le bon de soin à une première réceptionniste qui me dit que c’est un étage plus bas. Pas un mot sur mon port particulier de la couche faciale. Deuxième réception, je suis au bon endroit, pas plus de réaction de la secrétaire médicale, pas plus de la part de l’infirmière qui m’appelle et me dit de me déshabiller dans une cabine. Toujours rien alors qu’elle m’installe sur la table d’auscultation. Arrive la radiologue, je trifouille mon masque, pas évident avec la moustache, elle me demande si la chose me gêne, je réponds par l’affirmative, elle me fait, enfin, remarquer que ça ne se  porte pas comme ça. Je rétorque que je suis asthmatique et que j’ai les bronches en accordéon ce matin. La praticienne s’excuse immédiatement, m’assure qu’il n’y a pas de problème et embraie sur la pratique italienne où le masque est obligatoire partout, mais vraiment partout, avec mesure de la température à l’entrée des commerces, des restaurants (j’ai failli demander si la mesure était « anale », me suis réfréné). Elle poursuit par un « on aurait dû faire comme ça en Suisse, ça repart ». Et, là, c’est moi qui repart pour démonter les arguments approximatifs serinés par la presse d’Etat, « normal que l’on ait plus de cas positifs depuis le 23 juin, depuis que les tests sont  pris en charge par l’assurance maladie de base, on en fait jusqu’à 10 fois plus, pas étonnant que la courbe du nombre de cas positifs évolue avec celle des tests effectués ». « Oui mais ça repart en Suisse ! » gémit la praticienne. « Non, les hôpitaux sont vides ! le nombre de cas positifs/faux positifs augmente soit mais il n’y a quasi plus d’hospitalisation (3 hospitalisations le 7 juillet et rien depuis deux jours) et le dernier décès prétendument causé par la covid-19 remonte au 30 juin. » La dame ne se démonte toutefois pas, elle attaque sous un autre angle, « vous avez été malade de la covid ? » Ce à quoi je réponds que je n’en sais rien, peut-être, j’ai été malade, genre refroidissement sans fièvre avec les bronches détrempées. J’ajoute que mon voisin avait été testé positif, qu’il a passé tout son temps de confinement, 10 jours en mai, sur sa terrasse à bronzer. La praticienne « il a eu de la chance, je connais des personnes qui ont été très gravement malades ». « Oui, comme cela arrive avec la grippe ! » Après cette dernière passe d’arme à fleurets mouchetés, la praticienne a changé de sujet, vite terminer, vite me voir partir. L’échange a duré 5 minutes, même moins,  au cours duquel, alors que je ne suis pas médecin, j’ai répondu par les arguments massue de la statistique suisse. A ce propos, je vous glisse une source non-négligeable de renseignements statistiques tout à fait sérieuse et vérifiée ace024.com[3], travail de compilation de données réalisée par Peter Bishop, vraisemblablement un pseudo mais l’homme – ou la femme – sait de quoi il/elle parle.

Résistance
La toile est une source vive d’informations négligées volontairement ou non par les médias mainstream. Il y a l’excellent Silvano Trotta, vieux routier de l’analyse, grand compilateur d’informations devant l’Eternel. Sur sa chaîne YouTube[4] défilent des scientifiques reconnus, des politiciens, des hommes de loi, des savants qui expliquent, expliquent et expliquent pourquoi il ne faut pas céder au « virus de la peur ». Il y a aussi cet appel d’un groupe de scientifiques et de médecins allemands dénonçant l’escroquerie de la pseudémie et s’insurgeant contre les mesures prises par les Etats. Cela commence par une petite vidéo[5] puis les Medical Professionals and Scientists for Health, Freedom and Democracy[6] exposent leur projet en enjoignant des médecins, des chercheurs et des professionnels de la santé d’autres pays à fonder le même type d’association. Il y a du plus léger, sur les réseaux sociaux, avec des petits malins exposant les mille stratégies afin de résister à la couche-culottite faciale. Il suffit, par exemple, de se promener avec une bouteille d’eau durant tout son trajet et de faire mine de boire ou, plus simple, d’avoir un petit mouchoir et, au cas où apparaitrait intempestivement un contrôleur, vous soufflez dans votre petit mouchoir « ben quoi ? vous arrivez à vous moucher avec un masque ? ». Pour les longs trajets ferroviaires, préférez le wagon restaurant où, consommation oblige, vous ne porterez pas de masque[7]. Il y a aussi des appels à la grève sociale. En quoi consiste ce mouvement ? Il s’agit d’un retrait de toute activité sociale non professionnelle. Plus précisément, cela peut prendre la forme d’une suspension de vos activités au sein d’une association, ne plus participer à des manifestations publiques, ne plus consommer les médias d’Etat ou la presse mainstream, n’en suivre que les fils d’actualités, suspendre même ses activités politiques et, à chaque fois, ne pas chercher à esquiver par de vagues prétextes mais expliquer clairement votre geste comme la manifestation de votre désapprobation de la politique menée par la Confédération, le canton et même la commune dans laquelle vous résidez. Il faut être clair, sobre et simple. Sans animosité ni véhémence. Vous pouvez encore doubler cette action en boycottant les commerces qui vous imposent le port de la couche-culotte faciale, et si vous avez un certain attachement pour ce commerce, expliquez au gérant votre position et réclamez de lui l’abandon de cette mesure ou de relayer auprès des autorités compétentes le mécontentement de certains consommateurs et la baisse inévitable du chiffre d’affaires. Dans les cantons de Vaud et Jura, où la couche-culotte faciale est obligatoire dans les commerces pouvant recevoir plus de dix clients à la fois, vous pouvez vous adressez à la chambre de commerce et d’industrie ou, même, au conseiller d’Etat en charge du commerce[8]. Comment continuer à manger et se vêtir durant ce « blocus », vous avez les petites enseignes, la vente directe auprès des producteurs, les marchés bihebdomadaires, les cantons voisins tant qu’on y impose pas la couche faciale et si ça venait à se faire, menacez d’aller faire vos courses en France voisine ou sur le net. Surtout, communiquez sur votre « grève sociale », il s’agit de témoigner de votre désaccord et de répondre à la limitation de vos libertés fondamentales, même si votre démarche n’aboutit qu’à des résultats symboliques Agir pour ne plus subir. Toujours plus loin dans votre protestation, vous pouvez suspendre vos acomptes mensuels auprès de la commission d’impôt et expliquer le pourquoi de cette suspension auprès des autorités concernées. De toute manière, vous ne risquez rien, pas même des intérêts de retard, vous avez jusqu’à fin décembre pour verser la somme demandée pour l’année en cours. Petit conseil, versez tout de même tous vos acomptes sur un compte spécialement dévolu à cet effet, histoire de ne pas être pris de cours. On pourrait pousser cette logique encore plus loin en versant les impôts sur le revenu et la fortune sur un compte bloqué après réception de votre décompte final. Vous témoigneriez, là encore, de votre opposition aux mesures liberticides qui ont encore cours du fait de cette pseudémie. A relever que cette posture tient du pot de terre contre le pot de fer et vous n’aurez pas le dessus. Avec un chouia de tapage médiatique, vous pourriez bien emm… vos autorités cantonales mais il faudra bien payer ! La réussite dépend du nombre de citoyens-contribuables prêts à se lancer. Imaginez que la moitié des ménages refusent d’obtempérer, l’Etat devra céder… Sur un plan politique, vous pourriez aussi sanctionner tous les élus - dont je fais partie - qui, d'une manière ou  d'une autre, ont collaboré au rapt de vos, de nos libertés fondamentales en biffant leurs noms lors des prochaines élections (communales, cantonales, fédérales). Préférez-leur des candidats tout neufs et virez les autres. Au passage, je vous présente mes excuses pour n'avoir pas suffisamment défendu nos droits dans mon mandat de conseiller communal.

Et plus personnellement …
Trois objectifs : 1.passer le permis de conduire et acheter une voiture, 2.faire une liposuccion en septembre et 3.suivre un cours de méditation transcendantale fin août. Je résume : être libre et se libérer (contrainte, gras, pusillanimité, horaires de train, etc.) Je vous dirai laquelle des trois mesures sera la plus spectaculaire. Quant à la littérature, on me promet, on m’assure que je serai publié en novembre et au printemps, pour un essai autofictif et un roman à caractère uchronique, deux projets cumulant près de 5 ans de retard à eux deux, on va dire la faute à pas de chance. En tout cas, promis, plus un mot sur le conarovirus et ses effets annexes. Après avoir rendu mon tablier du conseil de paroisse et de l’Association de sauvegarde de Morges, je me tâte quant à la politique aussi. S’apercevoir que l’on n’est qu’un micro-pion sur un échiquier géant au service de … pantins, bof. Je me demande s’il n’y aurait pas mieux ou plus créatif à faire. A voir. A suivre.




[4] Un bref exemple de ses « émissions », l’évocation de l’étude de 10 scientifiques italiens qui clament que l’épidémie est finie https://www.youtube.com/watch?v=m2_tWmJOso0
[7] Pour ne pas attirer d’éventuels ennuis à ces contributeurs de Facebook, je tairai leur nom.
[8] Le DEIS dans le canton de Vaud

jeudi, juin 25, 2020

Retour de Berlin ou la foire aux tartuffes ou la Grande Mascarade


Préambule 1 :
Le masque chirurgical ou masque en tissu ou tout bricolage du genre ne protège en rien celui qui le porte mais toute personne se trouvant à 20cm ou moins de celui qui porte le masque. Le masque dit chirurgical a une durée d’utilisation de 4 heures maximum. Au-delà, il devient un nid de bactéries nuisibles à celui qui le porte. Le masque en tissu ou tout bricolage s’en rapprochant est un piège à allergènes, à bactéries aussi si humide ; il faudrait donc 4-5 masques par jours (chirurgical, tissu, bricolage) et laver chaque jour à 60° les masques qui supportent ce traitement. J’enseigne la culture générale auprès de personnel soignant qui m’ont confirmé unanimement ces données.

Préambule 2:
Vu la durée de la pseudémie ( mot valise pour pseudo et épidémie), le taux de transmission moyen (2,8), le nombre de morts attribués à la Covid-19 par 100’000 habitants (49 pour la Suède qui n’a pas confiné et a laissé les lieux publics ouverts, 44 pour la France qui a strictement confiné et fermé tous les lieux publics en dehors des magasin d’alimentation, 23 pour la Suisse qui a interdit les rassemblements et fermé tous les lieux publics en dehors des magasins d’alimentation mais laissé la population aller et venir), vu ce qui précède il ne semble pas y avoir de lien entre confinement et létalité du virus et par rebond pas plus de lien entre port du masque et létalité du virus. De plus, si le virus se répandait par aérosols, le taux de transmission serait plus élevé. Le virus se transmet certainement par gouttelettes avec le préalable d’une charge virale suffisamment importante et, surtout, par dépôt sur des surfaces. Lorsque je parle de charge virale suffisamment importante, je fais un parallèle avec notre bon vieux virus du Sida qui, avant les trithérapies, était présent dans les larmes et la salive mais en quantité si négligeable que le risque était théorique … à condition d’ingurgiter dix litres de salives d’une personne infectée !!! Le risque pouvait être qualifié de statistiquement crédible mais pratiquement irréalisable.

Ich bin wieder da.
Retour de Berlin, ma Berlin, lavée de ses hordes de touristes … Mais j’en suis un me direz-vous ? Non, « ich bin ein Teilzeit Berliner », cela fait près de 15 ans que je fréquente ma « petite ourse », Bärlin, mon petit Liré perso’ que j’ai vu se transformer, que je connais aussi bien qu’un Berlinois, peut-être mieux, j’ai le temps d’y flâner. Je connais ses parcs, ses églises, ses pince-fesses, les collections de ses musées. J’ai vu des cafés, des cinémas, des magasins, des lieux propres à l’identité de la ville disparaître. J’ai vu naître des institutions, ressusciter des lieux. Bref, je vis avec la ville, la visite comme une proche amie, une parente quatre fois par an, parfois plus. J’y ai des amis, des habitudes, des cantines et des manies. Un saut de puce le week-end dernier, sitôt les frontières rouvertes, retrouver ma chère Berlin au plus vite de peur que les semeurs d’angoisse ne nous rebouclent comme de la volaille en batterie. J’ai donc eu le plaisir de retrouver le peuple des Berlinois, toutes communautés confondues, peuple réinvestir sa ville, encombrer ses trottoirs, boire à la terrasse de ses cafés. J’ai surtout vu une ville, une population qui, même si elle n’a vécu ni la dictature nazie, ni la surveillance de la stasi, a gardé le réflexe de défendre ses libertés fondamentales.

Liberté chérie
Avancer le nez au vent, maquillé, grimés, déguisé, nature, avec le voile islamique ou la képa, un chapeau sur la tête, des lunettes excentriques ou un masque filtrant parce qu’on a peur du grand méchant loup qui, ces temps, s’appelle Covid-19, no problemo, chacun fait ce qui lui plaît avec son image sociale, selon ses goûts, sa volonté ou ses craintes. Quel bonheur de fréquenter la communauté turque et musulmane, des gens qui se tiennent « dans la main de Dieu », selon leur propre expression et acceptent la vie avec ses risques et ses joies. La loi impose le port de masque au personnel de la restauration, dans les restaurants turcs on vous accueille avec le sourire et le masque pendu à l’oreille, sous le menton ou, mieux, pas de masque du tout. Les jeunes ressortissants de cette communauté montent et descendent fièrement des transports publics sans masques, ils n’ont même pas envie de faire semblant, comme une bonne partie des usagers, qui portouillent la chose sous le nez parce que naturellement vous vous apercevez qu’il est contre-nature et désagréable d’entraver sa respiration, de re-respirer ses miasmes, comme si vous deviez manger votre vomi !

Des faits
Soyons concrets. J’ai une situation précise et clairement déterminée avec des chiffres précis : trajet en U3 de Wittenbergplatz à Hohenzollernplatz, samedi, il est 13h30 à peu près, 11 voyageurs se trouvent dans le wagon, moi y compris, et 5 ne portent pas de masques. La situation est moins marquée sur l’ensemble de mes trajets. J’ai pu observer un tiers des voyageurs qui ne portent pas de masques ou ne se couvrent pas le nez et la moitié qui, à un moment ou un autre, ne porte pas de masque/l’a momentanément retiré. En pourcentage, on obtient un gros 30% qui ne suit pas les prescriptions dites obligatoires dans les magasins et les transports publics auxquels s’ajoutent encore un 20% qui, pour un instant, retire son masque. Et je n’ai que très, très peu vu de masques filtrants dont l’efficacité est encore à discuter (voir la taille de la maille du filtre versus la taille du virus). Vu ce qui est exposé dans les préambules 1 et 2, vu le suivi très lâche de l’obligation du port de la muselière …euh du machin à caractère hygiénique quoique franchement dégueu’ car très très très rarement utilisé de manière adéquate, pourquoi ne pas laisser tomber cette obligation pour la transformer en prescription et tant pis pour les chiards, quand ils seront fatigués de trembler comme des clafoutis gélifiés abandonnés dans un courant d’air, ils reviendront à la raison et seront très heureux de ressortir sans se voir sans cesse confronté au signe anxiogène du masque chirurgical.

Obligatoire mais pas tant …
Et parlons de cette question d’obligation. Pas un seul contrôle dans les transports publics, parfois un regard de travers dans les magasins où, souvent, le personnel (DM, Rossmann) ne porte pas de masque. Apparemment, l’amende pour non-respect de ces normes sociocides (socio- = la société, -cide = qui tue) n'est pas appliquée. Mes amis berlinois m’ont dit n’avoir jamais été confrontés à un contrôle sur ce sujet … C’est ici que réside la tartufferie, une hypocrisie moralisante.  Et les « clusters » me direz-vous encore ? On les attend ! A Berlin, un bâtiment de Neuköln a été placé tout entier en quarantaine ; voilà qui démystifie la transmission par aérosol et nous rapproche de la très vraisemblable contamination par projection massive (on vous éternue contre à moins de 20cm) et/ou contamination par dépôt. Il y a, soit, aussi le canton de Gütersloh et son abattoir cradingue de  Rheda-Wiedenbrück, centre d’une nouvelle contamination. Avec ce que l’on sait déjà des marchés encore plus cradingues de Wuhan et d’autres abattoirs en Europe, on peut légitimement se poser la question d’une transmission via les cadavres d’animaux assassinés dans des conditions concentrationnaires. Plutôt que d’emm… le bon peuple avec une sinisation  de nos sociétés par le masque, nos autorités feraient mieux d’interdire le massacre d’être sensibles dans ces usines de la mort. Quoiqu’il en soit, ces deux cas, qu’on les tourne dans un sens ou dans  l’autre, ne confirme en rien l’utilité du masque !

scène du 28 minutes, Arte, 12 juin 2020
Blabla international
L’Allemagne n’atteint pas les sommets où caracole la France, se vantant d’avoir imposé un quasi Vichy II à sa population, jouant bonasse sur les écrans de sa télévision publique la carte de l’obéissance à la sainte autorité panmédicaliste. Lorsque je vois Sophie Davant minauder sur le plateau d’ « Affaires Conclues » à propos du respect strict des distances, et que, même, elle rappelle à une commissaire priseur qu’elle n’a pas retiré son masque alors qu’ils sont à l’écran, « Hi, hi, hi », je ne peux m’empêcher de penser à toute la bonne volonté que la France mit dans la collaboration… Evidemment, dans les émissions « sérieuses » de décryptage de l’actualité, les 360'000 habitants du canton de Gütersloh sont devenus un demi-million de confinés parce que l’Allemagne n’a pas réagi assez tôt, assez complètement, n’a pas assez insisté sur le masque etc. Cette pauvre intelligentsia française en vue privée pendant plus de trois mois de son cher public-caisse de résonnance caquette à n’en plus pouvoir sur ce qu’il faut encore faire, sur le masque, le masque, le masque. En vérité, je vous le dis, la France voisine est en train de sombrer sous Vichy II. Dans la foulée, quelques apprentis autocrates aux petits pieds exigent tout et n’importe quoi en Suisse romande (partie francophone du pays où l’influence du voisin français est naturellement plus marquée). Je pense à M.P. à Genève et à ses déclarations à l’emporte-pièce (je tais son nom car j’ai honte pour lui, même si je suis citoyen vaudois, le canton d’à-côté). En terres vaudoises, aussi, au sein du gouvernement cantonal, on est venu nous annoncer la fin du monde et réclamer que les autorités fédérales nous bouclent à domicile. Comme le dit ma mère, « heureusement qu’on a les Suisses-Allemands ! ». En Suisse, par bonheur, on peut exposer des chiffres. Le masque n’est pas obligatoire, seuls 6% des usagers des transports publics le portent, 8% aux heures de pointe, toujours pas de clusters, la deuxième vague commence à ressembler à « l’Arlésienne ».  Pourtant, l’Etat fait de la retape tous azimuts avec des messages infantilisants, « tous responsables ». Effectivement, tous responsables de la défense des libertés fondamentales dans nos sociétés occidentales, d’où ce billet, dont je vais envoyer le lien aux autorités berlinoises, brandebourgeoises, allemandes et, même, à Mme von der Leyen. Les autorités et personnes précitées n’en auront certainement rien à faire, j’aurai au moins eu la satisfaction de leur avoir « renvoyé leur paquet ».  Question télé, je relève avec amusement que, lorsqu’on fait des simagrées sur « Affaires conclues », sur le plateau du 28 minutes, Arte, on se tient côte à côte, à peine à 20 centimètres les uns des autres. Je me dis que l’entendement protège de la carnavalite, ce virus intellectuellement transmissible via la peur, virus se manifestant par l’apparition d’un masque sur la face.

Un petit dernier pour la route
Et je suis rentré, vol de 20h10, aéroport de Tegel, terminal C. Les agents de sécurité portent de façon très personnelle le masque (sous le menton, sous le nez, sur le front …). Les contrôles passés, comme dans les gares du U, je suis noyé de messages de prévention qui tournent en boucle. Comme dans le U, un bon tiers des personnes présentes ne portent soit pas le masque, soit sous le nez, une partie des autres le retire régulièrement. Bref, du classique. Peu avant l’embarquement, une employée de l’aéroport dûment déguisée pour carnaval vient rappeler à l’ordre l’un ou l’autre passager qui ne porte pas du tout de protection faciale. Elle semble ne pas vouloir voir ceux qui l’ont sur le menton, ou à moitié sur la bouche. Et voici que passe l’équipe de la sécurité qui procédait aux contrôles ; il n’y a plus de vols pour aujourd’hui, ils ont fini. Aucun d’eux ne porte plus de masques ! Et que fit la petite préposée au respect des mesures liberticides pseudo-hygiéniques ? Rien. Elle s’est détournée pour ne pas les regarder puis s’est retirée derrière le distributeur de boissons, face contre le mur, à croire qu’elle se cachait ! J’en ai une caisse entière de ce genre à propos des agents de la BVG (compagnie de transport berlinois) préposés à la surveillance des quais, qui eux-mêmes se promènent à peine masqués (sous le nez).

In fine
« Qu’est-ce que ça peut te faire si des gens portent un masque ? » A moi, rien mais, derrière cette pratique et les injonctions panmédicalistes qui insistent sans cesse sur l’application d’une mesure qui ne sert in fine qu’à rassurer les craintifs avec un gri-gri ridicule, je m’interroge sur les véritables enjeux ? Le masque nous anonymise ; d’individu singulier, on devient une entité méconnaissable, un composant de la masse. L’étape suivante sera le puçage et ça se terminera avec « le soleil vert ». Le conarovirus – ainsi que je le nomme – n’est pas la peste, le choléra, la grippe de 1917 ou ébola. Il y a des victimes, oui, c’est regrettable, comme lors des épisodes de grippe saisonnière. Il y aura encore plein d’autres viroses de saison plus ou moins graves, plus ou moins naturelles. A chaque épidémie, les aînés mal-portants, les personnes en surcharge pondérale mal-portantes et les mal-portants tout court risquent leur peau. Je fais partie de la dernière catégorie (asthme chronique carabiné ce qui ne m’a jamais empêché de vivre, juste d’adopter des chats) et je suis sorti tous les jours durant le conconfinement, j’ai traversé la Suisse en train, je suis allé voir des amis car, du fait de mon asthme, j’étouffe si je ne peux pas sortir. Sitôt que les activités ont repris, je suis dès le premier jour allé au restaurant, suis retourné au fitness, n’ai jamais cessé de faire mes courses, n’ai pas peur du loup et ne compte pas me faire imposer mes peurs. Et je ne suis de loin pas le seul dans ce cas. Il faut bien mourir de quelque chose … Alors que la Suisse avait déjà conconfiné le vendredi 13 mars, je suis allé assister à la messe dominicale de l’autre côté de la frontière, là où elle avait encore lieu. J’ai toutefois toujours eu le réflexe d’éviter de me mettre les doigts dans le nez ou dans le c… n’importe où sans m’être lavé les mains préalablement, chose que je fais sitôt rentré à la maison. Les mesures imposées, proposées sont disproportionnées et inadéquates. La peur et l’infantilisation peuvent être un levier politique, une manière de gouverner mais les enfants finissent toujours par grandir et se faire leur propre opinion.

samedi, mai 30, 2020

Lettre ouverte à Monseigneur Charles Morerod


Monseigneur Morerod, successeur de Jules II, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg,

Permettez-moi cette lettre ouverte, lettre que je publierai sur mon blog et proposerai au « courrier des lecteurs » du quotidien 24H, lettre d’un catholique pécheur qui vous confesse le péché de colère, une colère froide car les mots qui vont suivre ont été retenus depuis le lockdown du 13 mars, une colère qui a crû avec le temps mais je m’étais promis de ne pas vous écrire avant que les églises ne soient rouvertes et la très Sainte Communion à nouveau donnée. Voilà qui est fait. Ce jeudi matin 28 mai, j’ai participé à la messe et j’ai communié. Je ne voulais pas rajouter cette colère à l’hystérie et à la confusion des dernières semaines. Vous aurez compris, Monseigneur, que l’Eucharistie, la Communion sont au centre de mes préoccupations, préoccupations de tous les petits à la foi nourrie de la présence de l’Aimé, la présence de Notre Seigneur Jésus Christ dans la vénération du Saint Sacrement ou de la Communion. Nous, les petits, sans grande connaissance théologique, nous n’accédons pas aux concepts éthérés de la « Communion de désir », à savoir on désire très fort la Communion et c’est comme si on l’avait. Je vous parle donc de la bonne majorité des fidèles qui pratiquent dans la confiance de l’amour de Dieu et l’abandon, bref la « foi du charbonnier ». Vous rendez-vous compte, Monseigneur, vous avez exigé de vos prêtres de nous abandonner, avec la pauvre consolation de messes on line un peu bricolo, messes qui nous déchiraient le cœur car nous étions privés de l’Aimé alors que vos prêtres s’en repaissaient avec componction et satisfaction.

« Il y avait des ordres », « l’Eglise n’est pas au-dessus de la loi », me direz-vous. Soit. Si vous, Monseigneur, successeur du grand pape Jules II qui fut aussi évêque de Lausanne, si vous aviez donc été l’un des prélats de l’Eglise des premiers temps et aviez été assistés des mêmes prêtres qui vous obéissent aujourd’hui, je crains que nous en serions restés au culte de Jupiter ! Des hommes et des femmes ont risqué leur vie pour la Communion et vous n’avez trouvé à nous servir, à nous peuple affamé du Christ, que des paroles sèches et des reproches, du style « la communion n’est pas un dû, c’est un don ! ». « How dare you ? » comme dirait Greta, et croyez bien que lorsque je l’ai crié devant la porte hermétiquement close de l’église Saint-François de Sales à Morges, fin avril, alors que les autorités fédérales avaient autorisé la réouverture des lieux de culte, croyez bien que mes larmes n’étaient pas feintes (colère, dépit, trahison). Par bonheur, le diocèse est vaste. Votre cathédrale a accueilli les fidèles dès que cela a été possible. J’y suis venu, j’y ai vénéré Notre Seigneur, et y ai même brûlé un lumignon pour les serviteurs pusillanimes de Notre très Sainte Mère l’Eglise. Il y a aussi la basilique Notre Dame de l’Assomption, à Lausanne qui a ouvert ses portes dès que possible, merci à l’abbé Dupraz.

Vous auriez pu, Monseigneur, faire preuve d’un peu d’imagination, vous inspirer de ce qui se passe ailleurs, à Berlin par exemple où, dans certaines paroisses, on ouvrait l’église et on recevait  le nombre autorisé de personnes pour la vénération du Saint-Sacrement et, avant de refermer les portes, les prêtres en profitaient pour offrir la Communion aux fidèles qui la demandaient. Et pourquoi ne pas avoir organisé la Communion sur le parvis, les fidèles par groupe de cinq, sur rendez-vous, après la célébration de la messe dominicale via Skype, Facebook, Zoom, Youtube, etc. Quitte à poursuivre le lundi et même le mardi encore, comme si le peuple des baptisés avait dû traverser une nef immense et parvenir enfin à l’autel … Mille autres choses eussent été imaginables mais vous vous en êtes tenu aux ordres et les prêtres qui vous doivent obéissance aussi. Avez-vous à ce point oublié que les gestes, la corporalité, la Communion sont l’essence même de notre Eglise ?! Je ne suis pas Docteur en théologie, je suis sûr que, lorsque vous lirez ces lignes, si vous les lisez, vous aurez vingt arguties tirées des textes des Docteurs de la foi démontant en deux-quatre-sept mes récriminations.
Monseigneur, rappelez-vous les paroles de Notre souverain pontife : « le bon berger doit pouvoir sentir l’odeur de ses brebis ». La foi – tout comme la politique, le sport et le sexe – ça ne passe pas par un écran, ça se vit en vrai, en trois dimensions et en couleurs. Le sexe, vous me direz, ce n’est pas votre domaine. Vu la situation, ne vous inquiétez pas, Monseigneur, je n’ai pas le plus petit bout de péché de luxure à vous confesser en sus de la colère. Pour revenir au sujet de la soumission de l’Eglise à la loi, je m’interroge. Lorsque je regarde du côté de la France où les évêques ont lutté, récriminé pour la réouverture des églises et la célébration de la messe en présence des fidèles le plus tôt possible, je me demande si ce n’est pas un effet de la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Ne vous sentez-vous pas tenu à une stricte – je n’ai pas dit servile – obéissance envers les autorités cantonales ? Dans notre diocèse, il n’y a que Genève et Neuchâtel qui connaissent la séparation de l’Eglise et de l’Etat, un bon tiers de vos ouailles, une petite moitié au mieux. Je crois que vous avez la charge de plus de 250 paroisses dont bien 180 en territoire valdo-fribourgeois, là où l’Etat prélève un impôt ecclésiastique redistribué aux Eglises qu’il reconnaît (Eglise catholique romaine, église évangélique réformée). Sachant que « qui paie commande », je conçois que vous étiez tenu à une certaine … retenue.

Monseigneur, veuillez encore excuser – dans l’attente de ma confession et de ma pénitence – la colère et l’ironie des lignes qui précèdent. Votre position vous expose à ce genre de désagrément et je vous sais pris aussi dans une hiérarchie. Je vous laisse transmettre l’idée de fond de ma missive à Notre très Saint-Père et remotiver vos troupes dans bien des paroisses vaudoises. Je confesse encore l’orgueil de donner voix au chapitre à tous les fidèles qui se sont sentis abandonnés et trahis alors que l’Aimé se trouvait de l’autre côté de la porte dans la solitude d’une église désertée.

Frédéric Vallotton

lundi, novembre 04, 2019

Des nouvelles de "Credo"


Reculer pour mieux sauter …  De la déception ? non. De l’impatience assurément. Il était prévu que « Credo » sorte en novembre, il sortira à la rentrée de janvier, chez l’Age d’Homme comme prévu. Pas d’inquiétude, donc. Ce report, un supplément de temps pour garder encore un peu ce texte auprès de moi. Je ne vais pas vous faire le coup du « je ne me suis jamais tant livré », il s’agit toujours d’un essai à caractère autofictif, mise-en-scène et réagencement à la clef. Toutefois, j’y suis peut-être plus … cash. Je me disais, hop, ça sort en novembre, un entrefilet par-ci, une demi-interview par-là, un peu de curiosité, la considération de mes pairs et l’affaire sera vite classée avec le tohu-bohu des fêtes de fin d’année. Satisfait sans trop se mouiller. En janvier, ça risque de mieux se voir. Avoir des lecteurs, soit, susciter la curiosité, des questions, y répondre, voilà une autre affaire.

Dans « Credo », tout y passe, la politique, les convictions, les rancœurs, les obédiences, deux ou trois griefs. Avec le temps et l’âge, on accumule : souvenirs, kilos en trop, contradictions, compromissions, casseroles, regrets. Ecrire soulage et allège. Ça ne fait pas maigrir mais ça permet de montrer qu’on a compris que la prise de masse est dans l’ordre des choses. On ne va pas s’astreindre à des régimes forcément promis à l’échec sur la durée comme certains auteurs à bonne gueule que la jeunesse fuit insensiblement et qui tentent désespérément de la retenir par le brushing et le contrôle alimentaire. C’est grotesque, surtout lorsque l’intéressé vous la joue « rebelle ». Remarquez, j’ai autant d’aversion pour les repentants qui confessent une jeunesse ceci ou cela en bavant sur leur famille au passage. Tous les auteurs se remboursent au passage, avec plus ou moins d’habileté mais de là à se justifier, le petit genre psy-psy-beurk d’un dossier d’instruction judicaire. Laissez-moi vomir.

« Credo » n’est pas tendre ; néanmoins, il n’est ni revanchard ni gratuit. Vous connaissez mon amour de l’état des lieux, « rendre sur le vif », témoigner des moindres choses et donner du sens. Je n’ai pas envie d’en débattre, me faire salir ma version par des peigne-culs ou des pisse-froids. A la relecture, j’ai eu quelques vapeurs, j’ai même hésité à sabrer ceci ou cela, ne pas passer pour un vieux con. Et puis non, mes critiques ne sont pas gratuites, elles ne tiennent pas de la provocation « pour faire genre »  à caractère picaresque. Ce qui est écrit, est écrit, plus moyen de me couper la parole ou de kidnapper mon opinion dans un débat contradictoire au cours duquel des jobards me prouveront A + B au carré à quel point ce que je pense est tendancieux parce que je ne suis pas sociologue, machin-chouetteologue ès pédanterie bienpensante. Il y a de la gloriole aussi. J’ai mis un point d’honneur à être moi à chaque mot de ce texte, moi en légèrement augmenté pour bien tout couvrir le champ. Un regret peut-être, je n’ai pas assez parlé des toc-tocs, des fêlés, des cabossés, des tordus et de ceux dont on ne veut pas parce qu’ils ne font pas partie des « bonnes » victimes.





dimanche, septembre 09, 2018

Introduction à l'histoire (vaudoise, suisse, etc.)


A quoi sert l’histoire ?

L’instant présent n’est pas issu d’une succession de hasards, d’incidents plus ou moins prévisibles ou de coups de chance. Soit, le hasard a sa place dans l’histoire mais l’époque dans laquelle nous vivons est le résultat d’une succession d’événements, les uns emboîtés dans les autres à la manière d’un jeu de construction en perpétuelle évolution. Déclarer à propos de l’histoire que « ça ne m’intéresse pas » ou que « ça ne sert à rien » est aussi idiot que de ne pas vouloir se servir de ses deux yeux. L’être humain s’inscrit dans un plan géographique et dans un plan historique. Ne pas connaître l’histoire revient à avancer dans une rue, dans une ville sans avoir aucune notion d’où l’on se trouve. L’histoire sert donc à s’orienter dans le temps.

Comment raconter l’histoire ?

Le récit de l’histoire n’est pas neutre. Cette neutralité est un mythe véhiculé par les livres d’histoire officiels, à croire qu’il existe UNE HISTOIRE. En fait, l’histoire dépend étroitement du point de vue de celui qui la raconte. On peut dire qu’il s’agit d’une manipulation mais il s’agit avant tout des choix moraux des historiens qui étudient les événements et les interprètent selon leur regard, leur conviction. Le récit de l’histoire est honnête lorsque son auteur explique sous quel angle il a étudié son sujet, quelles sont ses convictions et, surtout, il doit assumer son texte en le signant.

A chaque grande évolution de notre société, nous pouvons réécrire l’histoire dans son entier. Notre morale a changé, notre vision du monde aussi. Parfois, des découvertes archéologiques viennent contredire ce que l’on considérait comme une vérité éternelle. Pendant longtemps, par exemple, on a cru que les constructeurs des pyramides étaient des esclaves. Faux, des fouilles sur le plateau de Gizeh ont prouvé que les ouvriers étaient fort bien traités, bien nourris et salariés. Un Egyptien ne pouvait refuser d’aller travailler sur les chantiers de pharaon, c’était une sorte de conscription.

Un autre exemple, Philippe d’Orléans, Régent de France. A la mort de Louis XIV, son successeur, Louis XV, n’avait que cinq ans. On désigna Philippe son cousin régent jusqu’à la majorité du roi. Cela veut dire que Philippe d’Orléans était une sorte de roi temporaire. Cet homme était ce que l’on nomme un « viveur », il aimait la fête et la vie libertine. Il a tenté de mener plusieurs réformes, invention de la bourse, introduction du papier monnaie en France, etc. C’était un homme intelligent et avisé. L’histoire a retenu de lui un portrait très contrasté. A la fin du XIXème siècle, on le considérait comme un précurseur, au début du XXème comme un débauché et, de nos jours, on considère qu’il n’avait pas une vie très réglée mais que ses réformes économiques étaient bonnes mêmes si elles n’ont pas toujours abouti. Vous voyez qu’une même personne, que les mêmes actions peuvent être jugées tour à tour de manière positive ou négative.

L’histoire, une construction (souvent) artificielle.

Le récit de l’histoire est devenu, dès le mi-XIXème siècle, un enjeu des politiques nationales. Les pays tels que nous les connaissons aujourd'hui sont souvent l’agglomération d’Etats plus petits, plus anciens ou de territoires conquis, pris aux Etats voisins. De ce fait, toutes les nations ont intérêt à raconter leur histoire sous l’angle d’une unité immémoriale. On raconte une version de l’histoire qui tend à prouver que chaque pays existait depuis l’antiquité. En France, on cultive l’idée que la Gaule faisait un Etat homogène qui, petit à petit, deviendra le pays que nous connaissons. Pareil pour l’Italie, l’Espagne, etc. Ce n’est pas faux en soi, c’est une sorte de manipulation qui permet de se faire une idée générale de l’histoire d’un pays. Ce serait beaucoup trop compliqué de connaître tous les aléas de la formation d’un Etat. Le plus simple et le plus juste serait de connaître les grandes lignes de l’histoire régionale, nationale et internationale. Pour reprendre l’image du premier paragraphe de cette introduction, vous connaissez parfaitement bien la rue dans laquelle vous vivez, bien la ville dans laquelle vous vivez, assez bien le pays dans lequel vous vivez et plus ou moins bien le reste du monde. L’histoire procède de la même manière.

L’histoire suisse, un cas particulier ?

La Suisse est formée de 26 cantons, fonctionnant chacun comme un petit Etat. La Suisse n’est pas tout à fait une exception sur ce plan-là.  Chaque pays est composé de sous-ensembles plus ou moins autonomes. L’Espagne est organisée en provinces autonomes qui cultivent des différences culturelles et/ou linguistiques comme la Catalogne par exemple. L’Allemagne est divisée en Länder, ces derniers étant la survivance de nombreux royaumes indépendants plus anciens comme la Bavière par exemple. La France en tant qu’entité politique centralisée s’est construite dès le Vème siècle, à partir du règne de Clovis, le premier roi des Francs. Cette construction va se poursuivre jusqu’au XIXème siècle lorsque la Haute-Savoie va être cédée par le roi d’Italie à Napoléon III, le dernier empereur français.

Quant à la Suisse, elle n’est devenue un véritable Etat organisé que de manière très tardive, après une guerre civile, la guerre du Sonderbund qui eut  lieu en 1847 et dura trois semaines. Cette guerre doit être regardée comme un cri de détresse de la part de petits cantons ruraux catholiques (UR, SZ, NW/OW, LU, ZG, FR, VS) qui ne se sentaient pas reconnus par les riches cantons urbains et protestants. Après cette guerre, la Suisse proclama sa première vraie constitution, se dota d’une capitale (Berne), d’un tribunal fédéral, d’une école polytechnique et « s’inventa » une histoire. C’est-à-dire que cette nouvelle Suisse fédérale choisit parmi l’histoire de ses cantons les éléments les plus marquants et les plus consensuels. On transforma quelques mythes en vérité historique incontestable et on minimisa les anciens antagonismes entre cantons. Par exemple, le pacte du Grütli de 1291 est, selon certains experts, une copie du Moyen-âge d’un original disparu et certainement moins éclatant. Ce pacte proclamait une alliance défensive entre les cantons d’Uri, Schwyz et Unterwald qui se considéraient très différents les uns des autres. A l’époque, ces trois cantons ne défendaient aucun idéal de liberté ou de démocratie. Cette interprétation date de 1848.

Cette pratique à la limite de la manipulation perdure encore aujourd’hui dans les livres d’histoire suisse à caractère scolaire. Toutefois, ce genre consensuel a ses limites.

Dans « Histoire suisse », édition LEP, page 31, sous le paragraphe consacré aux deux guerres de Kappel, on peut lire le paragraphe suivant :

• 1531- Un véritable affrontement a lieu deux ans après au même endroit (Kappel).  Zwingli veut réformer toute la Confédération mais, isolés militairement, les Zurichois ne peuvent prendre que des mesures économiques en fermant leurs marchés aux cantons catholiques. Ceux-ci réagissent en écrasant les Zurichois à Kappel. Zwingli meurt dans la bataille.


Apparemment, ce texte semble clair et cohérent. Toutefois, il traduit d’une manière diplomatique une réalité historique un peu dérangeante, c’est-à-dire la volonté hégémonique de Zürich sur ses voisins en se servant de la foi protestante comme justificatif. Faisons de l’analyse de texte. A la fin de la première ligne, on nous dit que Zwingli, un pasteur réformateur zurichois, veut imposer la Réforme dans toute la Confédération. Lorsqu’on est un homme de religion et que l’on veut convaincre son auditoire en matière de foi, on le fait par des arguments. A la deuxième ligne, le texte nous dit que « les Zurichois sont isolés militairement ». Etrange ! Nous parlions de religion. Depuis quand faut-il des troupes pour évangéliser ? Et dernier hiatus, lignes deux et trois, il est dit que « Ceux-ci (les Zurichois) ne peuvent prendre que des mesures économiques » pénalisant les cantons catholiques. On voit ici où voulait vraiment en venir Zürich : imposer sa domination économique sur ses voisins. Zürich finit par être battu par les cantons catholiques qui témoignent en dépit de leur victoire de leur forte dépendance économique à leur « ennemi ». 

L’histoire vaudoise, un cas particulier ?


Avant que vous ne passiez à l’étude de la Révolution vaudoise, sujet assez peu consensuel et, donc, traité de manière relativement succincte dans les livres d’histoire officielle, il est nécessaire de connaître les grandes lignes de l’histoire suisse de 1517 à 1798. Vous pouvez vous référer au livre d’ « Histoire suisse », édition LEP, illustré par Mix et Remix, pages 30 à 39. Même si les faits historiques y sont interprétés d’une manière que l’on peut discuter, voire contester, les faits relatés restent exacts. Il me semble toutefois  que l’on ait « oublié » deux ou trois choses. A aucun moment, on n’explique que le Pays de Vaud fut envahi par les troupes bernoises sans autre raison que de le soumettre et en exploiter les riches ressources. A aucun moment, on n’explique que les Bernois, aidés des confédérés, vont chasser les prêtres catholiques et les religieux catholiques du canton, piller les églises, fermer et détruire les cloîtres et les monastères et imposer par les armes le protestantisme. Nulle  part, on ne raconte que les Vaudois furent privés de leurs droits civiques, qu’il leur fut interdit de pratiquer leur folklore, de porter de la dentelle, des bijoux et, même, de se marier sans le consentement de l’autorité bernoise. Ces faits sont pourtant historiques même s’ils peuvent être regardés comme trop critiques envers Berne et ses alliés. Il ne faut pas oublier que les tensions entre cantons étaient très importantes jusqu’en 1848. Il en existe encore aujourd’hui mais chacun a appris à en minimiser la portée. C’est peut-être une raison pour laquelle on ne présente jamais l’histoire suisse que sous un angle très consensuel.


drapeau vaudois
La Révolution vaudoise, élément précurseur du renouveau suisse

14 juillet 1789, date que l’histoire a retenue comme étant le début de la Révolution française ! En fait, il s’agit de la prise de la Bastille, prison royale dans laquelle le roi de France pouvait faire enfermer qui il voulait sans autres formes de procès. On parle d’un symbole de l’absolutisme. Absolutisme ? Oui, il s’agit du système politique qui avait cours dans quasiment toute l’Europe, y compris en Suisse dans une forme un peu spéciale. En substance, le pouvoir politique ne s’appuie pas sur la volonté populaire mais sur la volonté divine, sur l’Eglise tant catholique que protestante. Si le roi règne, c’est que Dieu lui a confié la direction de son peuple, du pays. Dans le canton de Vaud, les représentants du pouvoir bernois que la population vaudoise devait appeler « Leurs Excellences de Berne » prétendaient aussi diriger le canton de Vaud selon la volonté de Dieu.

La Révolution française va ébranler toute l’Europe. Le système va s’emballer et sombrer dans les pires excès (La Terreur). Un homme va s’imposer en France dès 1795 (période du Directoire), il s’agit de Napoléon Bonaparte. Il se fera connaître en tant que brillant général révolutionnaire avant de devenir un homme politique incontournable. A la fin du XVIIIème siècle, la France donne le ton. Il s’agit de la plus grande puissance européenne continentale. Lorsqu’on toussote à Paris, c’est un séisme dans les capitales étrangères.

Or, en 1789, le précepteur des grands-ducs Alexandre et Constantin, petits-fils de la grande Catherine, impératrice de toutes les Russies, reçoit la nouvelle de la prise de la Bastille. Il ne cache pas son enthousiasme et voit dans cet événement la promesse de la libération de son propre pays, occupé par une oligarchie autocratique. Cet homme se nomme Frédéric-César de la Harpe (1754-1838), sa patrie est le Pays de Vaud occupé depuis 1536 par Leurs Excellences de Berne. Les Bernois ont obtenu la domination du Pays de Vaud par conquête militaire. Les Vaudois étaient des citoyens de seconde zone vis-à-vis des Bernois. Privée de certains droits fondamentaux (liberté de pratiquer sa religion, son folklore, liberté de se marier) la population ne vivait pas dans la misère mais elle n’était pas libre. Il était interdit à ses élites d’accéder aux postes à responsabilité de la République de Berne. Il y avait donc une inégalité de traitement. C’est la raison pour laquelle Frédéric-César de la Harpe avait quitté la Suisse. Il était pourtant avocat et plaidait les affaires en appel à Berne.


Depuis la cour de Russie à Saint-Petersbourg, Frédéric-César de la Harpe écrivit des pamphlets contre la domination bernoise en terres vaudoises qui circulèrent dans la presse européenne. Il rédigea aussi des  pétitions à l’adresse de ses concitoyens vaudois, exhortant les autorités bernoises à accorder une égalité de traitement entre Bernois et Vaudois. Leurs Excellences de Berne n’en furent pas très heureuses et se plaignirent auprès de la grande Catherine. Cette dernière ne renvoya pas le bouillant précepteur de ses petits-fils, elle l’appréciait énormément. Elle le pria de se tenir à l’écart de la chose politique vaudoise, ce qu’il fit. Toutefois, sa réputation de révolutionnaire força l’impératrice à se séparer de ce précieux pédagogue. La Harpe rentra en Suisse, à Genthod, sur le territoire genevois où il acquit un domaine. Il ne pouvait résider en terre vaudoise sous peine d’être arrêté par l’occupant bernois.

Alors qu’il ne comptait se consacrer qu’aux techniques agronomiques modernes, à la lecture et à une vie paisible auprès de son épouse Dorothée, le hasard mit La Harpe en contact avec le général Bonaparte. Sur l’un des flancs de l’Arc de Triomphe, à Paris, on peut lire le nom d’Amédée de la Harpe, général mort durant les guerres d’Italie. Cet homme se trouve être le cousin de Frédéric-César de la Harpe. A sa mort, il laissa une veuve et des orphelins fort démunis en terre vaudoise lorsque l’autorité bernoise saisit les biens de feu le général. Impossible à sa veuve d’aller demander un soutien quelconque du gouvernement français, on ne l’aurait certainement  pas laissée rentrer sur le territoire vaudois. Elle pria donc son cousin d’aller plaider sa cause auprès du général Bonaparte qui tenait Amédée de la Harpe en haute estime. Non seulement, Napoléon fit verser une rente à la veuve de feu son ami le général Amédée de la Harpe mais il retint auprès de lui Frédéric-César de la Harpe qui en profita pour plaider la cause du pays de Vaud.

Le gouvernement bernois reçut un ultimatum du Directoire français : Berne devait quitter le territoire vaudois sous peine de représailles françaises. Le 24 janvier 1798 fut proclamée l’indépendance vaudoise. Laharpe (dès lors Frédéric-César de la Harpe orthographia ainsi son patronyme) avait gagné ! Le pays de Vaud était libre. Les troupes françaises trouvèrent tout de même un prétexte pour pénétrer le territoire helvétique.

La révolution se répandit à travers tout le pays. Bonaparte voulait, en sus de ses motivations idéologiques, s’assurer le contrôle des cols alpins et les ressources du pays. Il organisa la Suisse en un Etat moderne et centralisé. Toutefois, cette organisation ne convint pas aux cantons trop accoutumés à une grande indépendance les uns par rapport aux autres. Bonaparte donna encore à la Suisse (nommée alors République Helvétique) sa première constitution fédérale : l’Acte de médiation. La Suisse retrouva alors une certaine paix, une unité et une cohésion qu’elle n’avait encore jamais connue mais n’en demeura pas moins un Etat satellite de la France (voir pp. 44-45 du livre d’Histoire Suisse Mix & Remix).



Epilogue : après la chute de Bonaparte en 1815, devenu entre temps empereur des Français, la Suisse faillit disparaître. Genève et le Valais auraient été cédés à la France, le pays de Vaud et l’Argovie seraient à nouveau passés sous domination bernoise et tous les autres cantons souverains suisses auraient été agrégés à la Confédération germanique. Alors que l’Angleterre, la Prusse, l’Autriche et la France (à nouveau dirigée par un roi de la famille des Bourbons) s’étaient mises d’accord sur l’avenir de la Suisse, Laharpe sauva l’unité du pays par la voix de son ancien élève le grand-duc Alexandre, devenu le tsar Alexandre Ier. Ce dernier était considéré par les coalisés (pays cités ci-dessus) et la royauté restaurée en France comme le grand vainqueur de Napoléon Ier. Le tsar Alexandre exigea donc le respect des frontières nationales suisses, ainsi que l’indépendance du canton de Vaud et du canton d’Argovie par rapport à Berne.