Affichage des articles dont le libellé est Retour de .... Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Retour de .... Afficher tous les articles

jeudi, juin 25, 2020

Retour de Berlin ou la foire aux tartuffes ou la Grande Mascarade


Préambule 1 :
Le masque chirurgical ou masque en tissu ou tout bricolage du genre ne protège en rien celui qui le porte mais toute personne se trouvant à 20cm ou moins de celui qui porte le masque. Le masque dit chirurgical a une durée d’utilisation de 4 heures maximum. Au-delà, il devient un nid de bactéries nuisibles à celui qui le porte. Le masque en tissu ou tout bricolage s’en rapprochant est un piège à allergènes, à bactéries aussi si humide ; il faudrait donc 4-5 masques par jours (chirurgical, tissu, bricolage) et laver chaque jour à 60° les masques qui supportent ce traitement. J’enseigne la culture générale auprès de personnel soignant qui m’ont confirmé unanimement ces données.

Préambule 2:
Vu la durée de la pseudémie ( mot valise pour pseudo et épidémie), le taux de transmission moyen (2,8), le nombre de morts attribués à la Covid-19 par 100’000 habitants (49 pour la Suède qui n’a pas confiné et a laissé les lieux publics ouverts, 44 pour la France qui a strictement confiné et fermé tous les lieux publics en dehors des magasin d’alimentation, 23 pour la Suisse qui a interdit les rassemblements et fermé tous les lieux publics en dehors des magasins d’alimentation mais laissé la population aller et venir), vu ce qui précède il ne semble pas y avoir de lien entre confinement et létalité du virus et par rebond pas plus de lien entre port du masque et létalité du virus. De plus, si le virus se répandait par aérosols, le taux de transmission serait plus élevé. Le virus se transmet certainement par gouttelettes avec le préalable d’une charge virale suffisamment importante et, surtout, par dépôt sur des surfaces. Lorsque je parle de charge virale suffisamment importante, je fais un parallèle avec notre bon vieux virus du Sida qui, avant les trithérapies, était présent dans les larmes et la salive mais en quantité si négligeable que le risque était théorique … à condition d’ingurgiter dix litres de salives d’une personne infectée !!! Le risque pouvait être qualifié de statistiquement crédible mais pratiquement irréalisable.

Ich bin wieder da.
Retour de Berlin, ma Berlin, lavée de ses hordes de touristes … Mais j’en suis un me direz-vous ? Non, « ich bin ein Teilzeit Berliner », cela fait près de 15 ans que je fréquente ma « petite ourse », Bärlin, mon petit Liré perso’ que j’ai vu se transformer, que je connais aussi bien qu’un Berlinois, peut-être mieux, j’ai le temps d’y flâner. Je connais ses parcs, ses églises, ses pince-fesses, les collections de ses musées. J’ai vu des cafés, des cinémas, des magasins, des lieux propres à l’identité de la ville disparaître. J’ai vu naître des institutions, ressusciter des lieux. Bref, je vis avec la ville, la visite comme une proche amie, une parente quatre fois par an, parfois plus. J’y ai des amis, des habitudes, des cantines et des manies. Un saut de puce le week-end dernier, sitôt les frontières rouvertes, retrouver ma chère Berlin au plus vite de peur que les semeurs d’angoisse ne nous rebouclent comme de la volaille en batterie. J’ai donc eu le plaisir de retrouver le peuple des Berlinois, toutes communautés confondues, peuple réinvestir sa ville, encombrer ses trottoirs, boire à la terrasse de ses cafés. J’ai surtout vu une ville, une population qui, même si elle n’a vécu ni la dictature nazie, ni la surveillance de la stasi, a gardé le réflexe de défendre ses libertés fondamentales.

Liberté chérie
Avancer le nez au vent, maquillé, grimés, déguisé, nature, avec le voile islamique ou la képa, un chapeau sur la tête, des lunettes excentriques ou un masque filtrant parce qu’on a peur du grand méchant loup qui, ces temps, s’appelle Covid-19, no problemo, chacun fait ce qui lui plaît avec son image sociale, selon ses goûts, sa volonté ou ses craintes. Quel bonheur de fréquenter la communauté turque et musulmane, des gens qui se tiennent « dans la main de Dieu », selon leur propre expression et acceptent la vie avec ses risques et ses joies. La loi impose le port de masque au personnel de la restauration, dans les restaurants turcs on vous accueille avec le sourire et le masque pendu à l’oreille, sous le menton ou, mieux, pas de masque du tout. Les jeunes ressortissants de cette communauté montent et descendent fièrement des transports publics sans masques, ils n’ont même pas envie de faire semblant, comme une bonne partie des usagers, qui portouillent la chose sous le nez parce que naturellement vous vous apercevez qu’il est contre-nature et désagréable d’entraver sa respiration, de re-respirer ses miasmes, comme si vous deviez manger votre vomi !

Des faits
Soyons concrets. J’ai une situation précise et clairement déterminée avec des chiffres précis : trajet en U3 de Wittenbergplatz à Hohenzollernplatz, samedi, il est 13h30 à peu près, 11 voyageurs se trouvent dans le wagon, moi y compris, et 5 ne portent pas de masques. La situation est moins marquée sur l’ensemble de mes trajets. J’ai pu observer un tiers des voyageurs qui ne portent pas de masques ou ne se couvrent pas le nez et la moitié qui, à un moment ou un autre, ne porte pas de masque/l’a momentanément retiré. En pourcentage, on obtient un gros 30% qui ne suit pas les prescriptions dites obligatoires dans les magasins et les transports publics auxquels s’ajoutent encore un 20% qui, pour un instant, retire son masque. Et je n’ai que très, très peu vu de masques filtrants dont l’efficacité est encore à discuter (voir la taille de la maille du filtre versus la taille du virus). Vu ce qui est exposé dans les préambules 1 et 2, vu le suivi très lâche de l’obligation du port de la muselière …euh du machin à caractère hygiénique quoique franchement dégueu’ car très très très rarement utilisé de manière adéquate, pourquoi ne pas laisser tomber cette obligation pour la transformer en prescription et tant pis pour les chiards, quand ils seront fatigués de trembler comme des clafoutis gélifiés abandonnés dans un courant d’air, ils reviendront à la raison et seront très heureux de ressortir sans se voir sans cesse confronté au signe anxiogène du masque chirurgical.

Obligatoire mais pas tant …
Et parlons de cette question d’obligation. Pas un seul contrôle dans les transports publics, parfois un regard de travers dans les magasins où, souvent, le personnel (DM, Rossmann) ne porte pas de masque. Apparemment, l’amende pour non-respect de ces normes sociocides (socio- = la société, -cide = qui tue) n'est pas appliquée. Mes amis berlinois m’ont dit n’avoir jamais été confrontés à un contrôle sur ce sujet … C’est ici que réside la tartufferie, une hypocrisie moralisante.  Et les « clusters » me direz-vous encore ? On les attend ! A Berlin, un bâtiment de Neuköln a été placé tout entier en quarantaine ; voilà qui démystifie la transmission par aérosol et nous rapproche de la très vraisemblable contamination par projection massive (on vous éternue contre à moins de 20cm) et/ou contamination par dépôt. Il y a, soit, aussi le canton de Gütersloh et son abattoir cradingue de  Rheda-Wiedenbrück, centre d’une nouvelle contamination. Avec ce que l’on sait déjà des marchés encore plus cradingues de Wuhan et d’autres abattoirs en Europe, on peut légitimement se poser la question d’une transmission via les cadavres d’animaux assassinés dans des conditions concentrationnaires. Plutôt que d’emm… le bon peuple avec une sinisation  de nos sociétés par le masque, nos autorités feraient mieux d’interdire le massacre d’être sensibles dans ces usines de la mort. Quoiqu’il en soit, ces deux cas, qu’on les tourne dans un sens ou dans  l’autre, ne confirme en rien l’utilité du masque !

scène du 28 minutes, Arte, 12 juin 2020
Blabla international
L’Allemagne n’atteint pas les sommets où caracole la France, se vantant d’avoir imposé un quasi Vichy II à sa population, jouant bonasse sur les écrans de sa télévision publique la carte de l’obéissance à la sainte autorité panmédicaliste. Lorsque je vois Sophie Davant minauder sur le plateau d’ « Affaires Conclues » à propos du respect strict des distances, et que, même, elle rappelle à une commissaire priseur qu’elle n’a pas retiré son masque alors qu’ils sont à l’écran, « Hi, hi, hi », je ne peux m’empêcher de penser à toute la bonne volonté que la France mit dans la collaboration… Evidemment, dans les émissions « sérieuses » de décryptage de l’actualité, les 360'000 habitants du canton de Gütersloh sont devenus un demi-million de confinés parce que l’Allemagne n’a pas réagi assez tôt, assez complètement, n’a pas assez insisté sur le masque etc. Cette pauvre intelligentsia française en vue privée pendant plus de trois mois de son cher public-caisse de résonnance caquette à n’en plus pouvoir sur ce qu’il faut encore faire, sur le masque, le masque, le masque. En vérité, je vous le dis, la France voisine est en train de sombrer sous Vichy II. Dans la foulée, quelques apprentis autocrates aux petits pieds exigent tout et n’importe quoi en Suisse romande (partie francophone du pays où l’influence du voisin français est naturellement plus marquée). Je pense à M.P. à Genève et à ses déclarations à l’emporte-pièce (je tais son nom car j’ai honte pour lui, même si je suis citoyen vaudois, le canton d’à-côté). En terres vaudoises, aussi, au sein du gouvernement cantonal, on est venu nous annoncer la fin du monde et réclamer que les autorités fédérales nous bouclent à domicile. Comme le dit ma mère, « heureusement qu’on a les Suisses-Allemands ! ». En Suisse, par bonheur, on peut exposer des chiffres. Le masque n’est pas obligatoire, seuls 6% des usagers des transports publics le portent, 8% aux heures de pointe, toujours pas de clusters, la deuxième vague commence à ressembler à « l’Arlésienne ».  Pourtant, l’Etat fait de la retape tous azimuts avec des messages infantilisants, « tous responsables ». Effectivement, tous responsables de la défense des libertés fondamentales dans nos sociétés occidentales, d’où ce billet, dont je vais envoyer le lien aux autorités berlinoises, brandebourgeoises, allemandes et, même, à Mme von der Leyen. Les autorités et personnes précitées n’en auront certainement rien à faire, j’aurai au moins eu la satisfaction de leur avoir « renvoyé leur paquet ».  Question télé, je relève avec amusement que, lorsqu’on fait des simagrées sur « Affaires conclues », sur le plateau du 28 minutes, Arte, on se tient côte à côte, à peine à 20 centimètres les uns des autres. Je me dis que l’entendement protège de la carnavalite, ce virus intellectuellement transmissible via la peur, virus se manifestant par l’apparition d’un masque sur la face.

Un petit dernier pour la route
Et je suis rentré, vol de 20h10, aéroport de Tegel, terminal C. Les agents de sécurité portent de façon très personnelle le masque (sous le menton, sous le nez, sur le front …). Les contrôles passés, comme dans les gares du U, je suis noyé de messages de prévention qui tournent en boucle. Comme dans le U, un bon tiers des personnes présentes ne portent soit pas le masque, soit sous le nez, une partie des autres le retire régulièrement. Bref, du classique. Peu avant l’embarquement, une employée de l’aéroport dûment déguisée pour carnaval vient rappeler à l’ordre l’un ou l’autre passager qui ne porte pas du tout de protection faciale. Elle semble ne pas vouloir voir ceux qui l’ont sur le menton, ou à moitié sur la bouche. Et voici que passe l’équipe de la sécurité qui procédait aux contrôles ; il n’y a plus de vols pour aujourd’hui, ils ont fini. Aucun d’eux ne porte plus de masques ! Et que fit la petite préposée au respect des mesures liberticides pseudo-hygiéniques ? Rien. Elle s’est détournée pour ne pas les regarder puis s’est retirée derrière le distributeur de boissons, face contre le mur, à croire qu’elle se cachait ! J’en ai une caisse entière de ce genre à propos des agents de la BVG (compagnie de transport berlinois) préposés à la surveillance des quais, qui eux-mêmes se promènent à peine masqués (sous le nez).

In fine
« Qu’est-ce que ça peut te faire si des gens portent un masque ? » A moi, rien mais, derrière cette pratique et les injonctions panmédicalistes qui insistent sans cesse sur l’application d’une mesure qui ne sert in fine qu’à rassurer les craintifs avec un gri-gri ridicule, je m’interroge sur les véritables enjeux ? Le masque nous anonymise ; d’individu singulier, on devient une entité méconnaissable, un composant de la masse. L’étape suivante sera le puçage et ça se terminera avec « le soleil vert ». Le conarovirus – ainsi que je le nomme – n’est pas la peste, le choléra, la grippe de 1917 ou ébola. Il y a des victimes, oui, c’est regrettable, comme lors des épisodes de grippe saisonnière. Il y aura encore plein d’autres viroses de saison plus ou moins graves, plus ou moins naturelles. A chaque épidémie, les aînés mal-portants, les personnes en surcharge pondérale mal-portantes et les mal-portants tout court risquent leur peau. Je fais partie de la dernière catégorie (asthme chronique carabiné ce qui ne m’a jamais empêché de vivre, juste d’adopter des chats) et je suis sorti tous les jours durant le conconfinement, j’ai traversé la Suisse en train, je suis allé voir des amis car, du fait de mon asthme, j’étouffe si je ne peux pas sortir. Sitôt que les activités ont repris, je suis dès le premier jour allé au restaurant, suis retourné au fitness, n’ai jamais cessé de faire mes courses, n’ai pas peur du loup et ne compte pas me faire imposer mes peurs. Et je ne suis de loin pas le seul dans ce cas. Il faut bien mourir de quelque chose … Alors que la Suisse avait déjà conconfiné le vendredi 13 mars, je suis allé assister à la messe dominicale de l’autre côté de la frontière, là où elle avait encore lieu. J’ai toutefois toujours eu le réflexe d’éviter de me mettre les doigts dans le nez ou dans le c… n’importe où sans m’être lavé les mains préalablement, chose que je fais sitôt rentré à la maison. Les mesures imposées, proposées sont disproportionnées et inadéquates. La peur et l’infantilisation peuvent être un levier politique, une manière de gouverner mais les enfants finissent toujours par grandir et se faire leur propre opinion.

lundi, novembre 06, 2017

Retour de Budapest et à propos de la consultation de mon blog


J’eusse aimé … mais pas le temps, pas le temps entre la présidence du Conseil Communal et toujours quelques projets littéraires. Donc, sous l’impulsion de l’association des employés de l’établissement où « j’évangélise », j’ai visité la capitale hongroise. Je n’ai pas vu mes collègues, léger problème d’organisation, on ne change pas une équipe qui gagne surtout quand elle perd … Bref, j’ai découvert Budapest, versant touristique, difficile d’aller au-delà, quelques ouvertures toutefois, lorsqu’on dépasse la barrière de la langue. La ville a retrouvé l’éclat d’une capitale d’empire, le cosmopolitisme K und K de l’universalité en mode germanique, cette vision du monde capable d’intégrer au-delà de son groupe culturel. Quoiqu’en l’occurrence … Beaucoup de touristes, beaucoup de sécurité, pas de mendiants, pas un seul dealer, quelques SDF, âgés et locaux. Je peux imaginer toutes les détresses que cache cette situation quasi idyllique mais le flâneur y trouve son compte. J’ai déambulé dans cette ville qui m’est étrangère comme il y a trente ans dans Lausanne. Il est vrai que je n’ai pas visité la banlieue. Atterri samedi après-midi, envolé le mardi suivant en début de matinée. Dans l’intervalle, j’ai sillonné la Váci utca, hybride de la rue de Bourg, de Saint-Denis et du faubourg Saint-Honoré, à la fois chic, pute et touristique qui débouche sur la Vörösmarty tér, belle place bornée par une institution : le salon de thé Gerbaud, établissement de tradition fondé en 1858, fournisseur officiel de maisons royales. Le décor n’a pas changé, ni les gâteaux, ni l’atmosphère. Budapest a grandi sitôt devenue la capitale du royaume hongrois et, parallèlement, une villégiature pour la cour, la bonne société autrichienne. On continue, du reste, de vous servir en allemand au Café Gerbaud alors que l’anglais a tout supplanté ailleurs.

La bulle touristique budapestoise a donc imposé l’anglais comme une garantie d’émancipation de la Hongrie nouvelle, maîtresse de son destin, quasi triomphante sous la férule de son guide Viktor Orbán et, surtout, indépendante de Bruxelles ! De l’autre côté, le « viktator » fait la chasse aux institutions étrangères installées sur sol hongrois. Comment se glisser de l’autre côté du rideau ? Effleurer la réalité budapestoise outre les échanges standards avec serveurs, vendeurs, chauffeurs de taxi et hôtesse d’accueil ? Trois séquences. La première, messe dominicale à la basilique Saint-Etienne, fête de Notre Dame de Hongrie. De vieux habitués aux premiers rangs, la nef est pleine, une foule fervente, belle participation, communion dans la foi, l’histoire et l’identité nationale, toujours douloureuse après l’occupation ottomane et son martyr consécutif, la partition du territoire post-diktat de Versailles, l’entrée dans l’Axe en 1940 (totalement assumée et paradoxalement problématique) et pour finir l’abandon à la dictature stalinienne. La chute du mur et l’intégration européenne représentaient une libération, Bruxelles est conçue comme une tentative de domination supplémentaire. Et encore de l’anglais, une traduction de l’homélie, les Hongrois sont conscients de la difficulté et de la rareté de leur langue. Deuxième séquence, une conversation de bistrot avec un autochtone voulant s’informer de la provenance de mon sac et l’échange s’est poursuivi sur des considérations sociales. Mon interlocuteur est issu de la minorité roumaine, il fait une formation d’assistant dentaire. Il me dit que la vie est chère mais la ville est belle, sa fréquentation est douce. Pas un mot quant aux discriminations auxquelles cette frange de la population hongroise est en bute. Nous parlons encore des nombreuses églises de la ville, mon assistant dentaire est catholique, pratiquant, il me l’a dit, il porte une croix et une médaille autour du cou. Troisième séquence. En redescendant de la colline de Buda, envie de m’arrêter dîner dans un restaurant végétarien de quartier. Il faut que je retire de l’argent liquide, une banque m’ouvre son guichet électronique à côté, un espace criard et trop éclairé, la porte ne répond pas à ma postcard, une femme derrière moi me baragouine quelque chose en anglais, je pense à une gentille siphonnée, SDF selon la denture, l’absence de denture et les sacs plastiques superposés. Un client qui sort me tient cette fichue porte, la femme me suit. Elle cherche certainement un abri pour la nuit. Elle me demande quelle langue je parle, elle pratique le français, à un très bon niveau, une langue émaillée de quelques expressions maladroites. J’attends sa demande, une obole, j’ai un billet de 500 forints en poche, un peu moins de deux francs suisses, le distributeur de la banque ne m’a gratifié que de très grosses coupures. La conversation avance. Toujours pas de demande, cette femme me raconte qu’elle était enseignante, je veux bien la croire. A part les dents, les sacs et un trou dans la manche de son manteau, elle présente un aspect normal, presque coquet. Elle parle poésie, me demande mon adresse, pour m’écrire, toujours aucune demande d’argent. J’ai l’impression de tourner une scène du « Rideau déchiré » et la comtesse Kuchinska de demander une adresse, voudrait-elle d’un répondant afin de pouvoir quitter le pays ? Légère honte, je suis pris au dépourvu, je donne l’une de mes anciennes adresses lausannoises, j’accepte la sienne, une sous-location apparemment, dans un village de la banlieue éloignée. Je lui tends le billet de 500 forints avec une pièce de 200, elle me demande pourquoi ce geste ? Je lui rétorque que je suis moi-même enseignant, que je sais les retraites extrêmement maigres dans les pays de l’ex-bloc soviétique, c’est un geste de solidarité entre gens de la même profession, je lui désigne le trou sur sa manche et lui dis avoir deviné que sa situation ne doit pas être facile tous les jours. Nous échangeons quelques propos sur la politique hongroise, elle baisse la voix et me glisse « Orbán est un malade mental ». Les Hongrois ne parlent pas de politique, en tout cas pas avec des étrangers, très peu de slogans dans la rue. Du reste, il n’y a quasi pas de tags, pas d’affichage sauvage, uniquement la retape officielle pour des élections futures en format international sur les grands boulevards d’accès, sinon rien. La bulle.

Budapest m’a profondément touché, la ville est incontestablement belle, je l’ai un peu « cartographiée », je suis allé de-ci de-là, multipliant les moyens de transports et cette barrière de la langue, à l’oral mais aussi pour comprendre ce qu’indique les enseignes, les panneaux. Je sais que j’y reviendrai, non pas pour ses « ruin bars » ou pour aller trempatouiller dans de l’eau tiède avec des obèses russes et des chinois aux conceptions hygiéniques exotiques, je me baigne soit lorsque j’ai chaud ou que je suis sale. Si j’ai froid, je me mets sous la couette avec quelques chiens en guise de bouillotte et l’affaire et faite. Non, je reviendrai à Budapest car, sur le pont Margit, sous les derniers rayons du soleil, la ville parlait, elle raconte ses collines, ses quartiers, son histoire, sa grandeur même si elle y croit bien moins que tous les dirigeants politiques qui se sont succédés dans ses palais. Elle est une étape, un relais, près à être réactivé un jour prochain et je compte en être témoin.


Second point que j’avais envie d’aborder dans ce billet – j’eusse pu en écrire un second mais par économie de temps, je vous fais un combo – second point donc, la fréquentation de mon blog. Si vous-même êtes contributeur d’une publication en ligne, vous savez que dans la coulisse, vous pouvez obtenir toute sorte de renseignements statistiques, entre autres l’origine nationale de vos lecteurs. Bizarrement, la consultation du « Monde de Frevall » a explosé outre-Atlantique dès l’élection de Donald Trump à la présidence ?! Ce n’est peut-être qu’un hasard mais j’imagine les p’tits gars de la NSA, l’un des préposés au groupe de surveillance en français tombant sur ma prose et s’en entichant, une petite fiche de signalement afin de satisfaire sa curiosité de lecteur tout à son aise. Peut-être qu’il s’agissait d’une mission de renseignement en vue du voyage de POTUS en Europe ? Dès l’arrivée de l’intéressé sur le vieux continent, le nombre des consultations chute drastiquement et mon blog retourne dans sa confidentialité originelle. Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Figurez-vous que, depuis août, la fréquentation remonte grâce à mes visiteurs … russes ! On peut donc légitimement imaginer que les aléas de la politique morgienne soient connus du FBI, de la CIA et du FSB (nouvel avatar du KGB). 

dimanche, février 26, 2017

Retour de Paris, février 2017

Rien à déclarer, ou si peu … La fête parisienne est belle et bien finie, depuis longtemps déjà mais la nouvelle donne sécuritaire a fini de plomber l’ambiance. Arrivée gare de Lyon, des policiers, quatre réservistes en treillis pas très réglementaire, chaussures sales et pantalons trop longs, quelques doutes quant à leur efficacité si l’arme est aussi en ordre que la tenue ! L’exposition Frédéric Bazille au Musée d’Orsay m’a attiré dans la ville ex-Lumière. Un peu plus de trois heures en TGV, un trajet agréable, collation, service impeccable, en première, soit, mais je n’ai jamais eu le souvenir d’avoir été tant considéré sur le chemin de Paris. L’impression va perdurer dans le métro, à la réception de l’hôtel, place de la Bastille, dans les grands magasins, au restaurant.

Les rues sont plutôt propres, pas une poubelle ne déborde, rien ne traîne, la voirie semble efficace et très discrète mais persiste une impression de crasse. Je n’ai jamais vu les rames de métro aussi bien  tenues et, pourtant, cela me dégoûtait de tenir les barres de sécurité. La foule n’existe plus à Paris, même aux heures de pointe, un peu de presse mais rien à voir avec la cohue du M2 lausannois ou des grandes gares romandes. La baisse du tourisme est visible, on soigne le client du reste, j’ai eu droit à une suite junior en lieu et place de mon placard à balai standard. L’agence franco-suisse auprès de laquelle j’avais réservé m’a un peu « baladé », j’ai fait montre d’un certain mécontentement, concluant que, la prochaine fois, je ferais comme d’habitude, je réserverais via Booking. Résultat : un généreux surclassement.

Partout, de manière compassée, lassée : serviabilité et amabilité ; parfois de la bonne humeur, de l’enthousiasme de la part d’une surveillante du musée ou d’un garçon de buffet à l’hôtel. Les parigots ont les pattes cassées, il n’y a que les touristes asiatiques qui vous marchent dessus et se montre sans égard comme la foule d’antan. Et au musée, inutile d’acheter des tickets coupe-file, il n’y a plus de file, vous n’en avez pas pour plus de trois minutes d’attente. Un tout prochain billet suivra à propos de la rétrospective Bazille. Au retour du musée, beaucoup de sirènes, lointaines, tournoyantes, comme une vieille urgence. J’ai appris le soir, en regardant les nouvelles, qu’il y avait eu « une manifestation monstre et des violences du côté de la place de la Nation », quasi hors les murs, rien qui ne semblait frapper les passants lors de ma promenade. Du reste, je trouve le commentaire alarmiste totalement décalé face à la réalité que j’ai perçue. Et il y a aussi Bobigny, au bout de la ligne 5, mais les automobiles incendiées sont déjà froides.

Deux jours, deux nuits, quelques courses, une belle exposition, un déjeuner, deux dîners, pas l’énergie d’aller au cinéma, le confort de ma suite m’a retenu derrière un téléviseur HD, Canal Cinéma en clair et « Le Professionnel » avec Belmondo au programme. Une promenade, tout de même, du côté du boulevard Saint-Antoine, une matinée ensoleillée, attraper encore quelques conversations par-ci, par-là, banalisation des rapports conflictuels. Par exemple, un type dans un café raconte à deux amis son arrestation par une dizaine de policiers, plaqué au sol, menotté, alors qu’il sonnait à la porte de celui qu’il croyait encore son petit ami, étrange façon de signifier sa rupture ?! Deux adolescents, sur un banc, place des Vosges, derrière moi, sans complexe, l’un parle de son cousin, de ses trafics, de sa fiancée que le cousin a mis sur le trottoir, et l’autre ado’ de demander si le cousin a déjà été en « garde-à ». Quant à monsieur et madame Tout-le-Monde, ils échangent beaucoup sur les moyens de frauder le fisc, d’économiser, d’acheter à bon prix, de vivre mieux pour pas cher …


Etrange vertige dans le train du retour, impression d’avoir erré dans le scénario d’un film catastrophe, l’introduction, on pose le décor, l’action ne va pas tarder, comme l’incendie qui roule discrètement sous la cendre.

vendredi, janvier 30, 2015

Paris, Paris ...

Vendredi 23 janvier, 17h30, Gare de Lyon. Les occupants du TGV en provenance de Genève s’éparpillent sur le quai, hall 2, rien à signaler. Nous nous engouffrons dans la station du métro, dédalle de couloirs, deux militaires en treillis, l’arme à la main au détour d’un tapis roulant. Ils se fondent dans le décor, rien à signaler. La foule est très calme, un peu moins nombreuse que d’habitude peut-être, les couloirs sont propres, pas de papiers par terre, vraiment rien à signaler. Ligne automatique M 14, direction Olympiades, descente à la station Bercy-Village et ce calme toujours, beaucoup de politesse, étrange … L’impression se confirme sur les Grands Boulevards, quasi déserts. Il fait froid, soit, mais les soldes ?!

Week-end à Paris, pas de « geste de solidarité » particulier ou de super-shoping mais une comédie musicale agendée depuis quelques mois. J’ai lu un peu dans le train, « Soumission » et ne peux m’empêcher de regarder la ville à travers un prisme houellebecquien. A l’entrée des magasins, les vigiles nous saluent très poliment. Les endeuillés entre eux ont toujours beaucoup d’usage. Le 7 janvier leur a « cassé les pattes », les Parisiens me semblent en état de choc. Une foule légère dans le Marais, quelques touristes et les habitués de l’un ou l’autre bar gay, les rares endroits où l’on peut voir une si grande concentration de barbus, mode oblige. Je n’ai vu que des faces glabres dans la fourmilière des halles, et pas un seul voile alors qu’il s’y mêle habituellement toutes les populations de la capitale, tous les styles.

L’impression ne cessera de se renforcer durant tout le samedi, et toujours cette politesse inaccoutumée, cette obligeance qui fait fleurir des « Excusez-moi » et des « Pardon » à la bouche de policiers qui nous coupent le chemin et nous effleurent au détour d’une rue ! Et partout d’immenses affiches, des toiles peintes sur les échafaudages de façades en travaux « Je suis Charlie » ou des photos gigantesques du défilé du 11 janvier.

Dimanche, messe à Notre Dame de la Nativité de Bercy, une assemblée très pieuse, très calme aussi, une dizaine de scouts en culottes courtes au premier rang, exhortation à la tolérance, au respect d’autrui, au respect de ses convictions … Je n’épilogue pas. Sur la placette, devant l’église, un petit marché. Les badauds font calmement leurs courses. Le prêtre salue ses ouailles sur le parvis, il me sert chaleureusement la main, comme à tous, se tient bien en vue au pied du court escalier. Sentiment de vacance, oui « vacance », il y a désormais un avant et donc un après fréquenté par quelle foule parisienne ? Mystère. Celle d’hier a laissé la place, elle n’occupera plus l’espace de sa rumeur, de ses convictions ou non-convictions militantes, de ses signes de ralliement, d’une certaine liberté d’être.

J’entre au Centre Pompidou sans attendre, mon billet coupe-file était inutile. Nous sommes pourtant dimanche 13h, derniers jours de la rétrospective Jeff Koons. Je ne suis pas venu pour voir cette brocante-là, j’y suis venu pour les collections permanentes, pour le lieu, la vue, Paris, tout autour, de l’Hôtel de Ville au Sacré-Cœur, à travers les tubes de l’escalator et des couloirs extérieurs. Les rues, depuis mon point d’observation, tout paraît  assoupi sous le froid et un soleil argentin. Je ne rencontre que deux visiteurs typés méditerranéens, Sud du bassin méditerranéen. Deux grands ados, très garçons fleur, amants ? amis ? Ils photographient les œuvres de Koons en les commentant avec une gouaille banlieusarde très typée aussi. Ils ont l’air libres … Effet du franc fort, je me suis encore offert – par paresse – le luxe d’un déjeuner chez Georges, le café-restaurant du cinquième étage, un décor design rigoureux, élégant, musique lounge, serveuses et –eurs recrutés dans des agences de mannequins, hamburger succulent, très bon vin, service efficace et une note conséquente qui passe tout de même grâce au nouveau taux de change.


L’heure du retour approche. Les premières femmes couvertes entrevues de tout le séjour attendent aussi un train. Et toujours ce sentiment de patience, jusqu’à la résignation. Les voyageurs font la queue pour être servis aux étals des boulangers ; personne ne fait mine de vouloir même anticiper son tour, court-circuiter la file si bien ordonnée. L’une de nos connaissances, un jeune comédien vivant à Paris, nous a racontés la paranoïa des habitants. En dépit des mots d’ordre du gouvernement et du ton plutôt détaché des médias, les gens ont peur, ils sortent moins, ou plus, chacun part travailler et rentre bien vite dans son quartier. Durant le trajet, je n’arrive pas à reprendre la lecture de « Soumission ». Je voudrais me plonger dans l’intégrale de « Mafalda » mais le volumineux opus se trouve au fond de la valise de Cy. Je me rabats sur le « Têtu » de février (pas un mot à propos de Charlie ?!) et le Figaro du week-end.

lundi, avril 07, 2014

Retour de Milan

 

Milano Centrale
Ce n’était pas une destination attendue, rêvée, fantasmée : Milan parce qu’un peu plus de trois heures de train et parce que Giovanni Castorp Jr., le héros de « Zauberberg II », ma suite à la « Montagne magique », est un Milanais de souche. De la prime idée à la réservation de l’hôtel, en passant par l’achat du billet de train à l’agence de voyage CFF, j’ai organisé mon séjour en une heure.
 
Arrivée par temps couvert, en fin d’après-midi, vendredi, comme si je rentrais du travail. D’abord la gare, un immense vaisseau doué d’un fonctionnement autonome. Le personnel de TrenItalia, discret, parcimonieux ou invisible ne semble là que pour assurer le bon déroulement de l’office. Il se noue quelque chose sous cette gigantesque halle-narthex précédée d’antichambres et de vestibules monumentaux. Depuis les voies, la présence du monstre est annoncée par plusieurs portiques ruinés, à croire que la déité s’est sauvagement libérée des étreintes de son culte. A présent elle prospère pour elle seule, à craindre qu’elle n’étende son pouvoir et son esthétique fasciste sur toute la ville. D’une certaine manière, sa masse répond à celle d’un autre monstre de broderies pétrifiées, le Dôme. Entre les deux, il y a la médiation grandiose et un peu creuse de la nef croisée des galeries Victor-Emmanuel II.
 
Lorsque l’on échappe à l’attraction de la gare colossale, Milan ressemble à Berne en travelote : même rigueur massive des belles avenues fréquentées non pas fleuries de géraniums mais d’une sorte de coquetterie de vieille folle composée de balustrades aux ferronneries trop travaillées, d’effets de marbre, travertin et autres matériaux précieux dans les façades, sans parler de l’historicité liftée de l’ensemble, qui ne fait peut-être pas vieillot mais pas plus neuf pour autant. Il y a du reste beaucoup de vieux très refaits dans cette ville, évocation du film « Io sono l’amore » de Luca Guadagnino avec Tilda Swinton dans le premier rôle. Milan paraît captive d’une sorte de pavane du pouvoir, danse macabre dans laquelle une élite âgée et concupiscente vampirise une jeunesse qu’elle fige dans des codes si stricts que la dite jeunesse n’a d’autre activité que de satisfaire aux exigences de cette étiquette.
 
Il y a bien la magie très urbaine du grand magasin La Rinascente, hybride réussi entre Globus et Les Galeries Lafayette, fermeture le vendredi, samedi et dimanche à 22h, largement le temps d’aller dîner à son élégant restaurant, vue sur la silhouette dentelée du Dôme, service efficace et stylé, carte goûteuse et sans chichis. Avant ou après le dîner, possibilité d’aller visiter l’une ou l’autre exposition au Palazzo Reale, ou le musée voisin du Novecento, les deux ferment à 22h30, vente de billets jusqu’à 21h30. En l’occurrence, ce vendredi, je suis allé voir l’exposition Klimt et de quelques autres Sécessionnistes. A Milan, on est chic. L’air du temps est à la germanophilie, on va donc renouer avec son passé autrichien. Le Palazzo Reale a du reste été réaménagé selon les instructions de la grande Marie-Thérèse.
 
Pour qui n’est pas intéressé par l’achat de vêtements griffés made in italy (je ne porte jamais de mode italienne, la faute à leur standard de taille quelque peu étrange ; en Italie, comme on ne sait pas ce que peut vouloir dire « grand », on l’interprète comme « gros »), la ville perd une grande partie de son attrait. Le samedi, j’ai découvert une cité mal pratique où la population ne sait pas vivre, elle ne sait pas se poser et jouir du temps qui passe. Elle défile, pire que sur un podium lors des semaines de la mode. Pour quelques cafés élégants et, malheureusement, en vue, le reste des établissements publics ne ressemblent à rien. Succession de bistrots moches quoique sympathiques où l'on mange toujours correctement mais où l’on ne tient pas forcément à rester un peu. Il y a bien les parcs qui appellent à la flânerie, et parfois une place, comme celle de la Scala, au point du jour, des badauds, devisant sans éclat de voix, profitant de cette étonnante paix, en plein centre-ville, des bancs, quelques arbres, la silhouette de l’opéra, sa façade ancienne, élégante, noble, sans rien de pompeux ni d’excessif. La ville jouit donc encore d’une personnalité propre, plutôt aimable, tout comme ces Milanais lambda qui forment un peuple doux, poli, plein d’égards pour les oiseaux, les chiens, les chats et toutes le bêtes de la Création. De grandes affiches dans le métro proclamaient que tous les animaux (de compagnie ou d’élevage) avaient pareillement des joies, des douleurs, une sensibilité – pour ne pas dire une âme – identiques. Le propos était illustré par la photo d’un chiot ou d’un chaton avec le commentaire M’ama et en vis-à-vis un agneau avec le commentaire Mi mangia. Dans un certain esprit ironique qui m’est propre, j’aurais aimé taguer l’une de ces affiches, en y apposant la photo d’un  « blob », une sorte de vilain poisson mou en commentant Non mi ama ne mi mangia !
 
Milan est donc duelle, comme tant de grands centres urbains. La morgue des Sforza lui apporta richesse et pouvoir, et bien-être à sa population. De la même manière, le fascisme marqua la ville et en fit définitivement la capitale économique du pays. Au diktat de l’Axe, le diktat de l’économie globalisée relayée par Bruxelles. Et Milan y tient une belle place, celle de la capitale de la mode, du design, de la réussite sur un mode latin. Milan, latine ? A voir. Du côté de la Porta Genova, les canaux, un marché aux fleurs, une après-midi d’été, quasiment, 20°, et une langueur très … romande, vaudoise même. Les rues, les édifices avoisinants ont cet air familier, jusqu’au parfum de l’air. A y regarder de plus près, loin des boulevards m’as-tu-vu assez inintéressants du centre, les Milanais ont les mêmes manières empotées que les Vaudois. Ils se déplacent lentement et de manière confuse, font montre d’indécision et de maladresse avec, toutefois, un certain sens du style tout de même. Ils ne sont ni débraillés, ni grotesques ni pincés au naturel. Loin de l’ombre du monstre de la gare, du monstre du Dôme et du monstre des Galeries Victor-Emmanuel, simplement, les Milanais sont !