Le Renard - Der Alte |
Il est
rentré de Berlin. Je suis rentré de Berlin, un séjour de plus, visite à la
Berlinische Galerie, Hasir où, apparemment, j’ai mes habitudes, visites à Li.,
dîner avec cette dernière et Frau Dr. von J., sa mère ; un peu
d’amusement ; la musique de la ville, sa magie. Et tout est dit. Il est
rentré en vrac et soulagé, de la peine à dire « je », cette identité
qui n’a pas plus d’existence dans un texte que l’évocation d’un éléphant rose
ou le récit de l’un ces songes si réalistes, mon Oméga, le pays d’ailleurs que
je visite encore, parfois, avec moins de régularité. J’ai reçu un message d’ un
autre éditeur, voir les détails de la publication de « La lumière des
Césars », mon odyssée limite délirante à travers les couloirs d’une autre
possibilité. Une otite me bave à travers l’oreille droite, j’entends des
choses, le crépitement insistant d’un incendie qui bouronne. Je ne serai pas le
moins du monde étonné lorsque les flammes jailliront. Excellente excuse pour ne
rien faire et regarder toute les séries policières franchouilles, britouilles
et teutonnes que diffusent une bonne quinzaine de chaînes … indigentes pour la
plupart. J’aime le cliché du/de la commissaire, tics et manies, et le monde de
tous les jours en toile de fond. J’ai peut-être eu un trouble schizoïde à force
de rester collé derrière le petit écran ? Entre « Le Renard » et
« Poirot », je sors les petits chiens, me traîner dehors parmi cet
été qui commence à prendre du plomb dans l’aile. Il faut en profiter … parce
que sous peu, il doit reprendre le chemin du boulot. Ni agent de sécurité, ni
flic, ni marchand d’art ou retraité : il enseigne ! Configuration
plutôt classique pour un auteur ; il est loin le temps quand la
littérature nourrissait son homme.
Je suis de
retour, pour de bon, à peine abasourdi par trois-quatre mois d’absence ?
deux ans ? dix ans ? absence à moi-même. J’ai durant tout ce temps,
agi de manière tout à fait normale, « en pilote automatique ». J’ai
mis des chaussettes, me suis brossé les dents et ai même exercé des activités
pédagogisantes à caractère lucratif. J’avais déjà « débloqué » dans
le genre durant mon enfance, mon adolescence. Je me rappelle qu’on me trouvait
déjà bizarre. Je suis allé trouver un ORL pour mon conduit auditif droit en
plein marasme, vraisemblablement la porte par laquelle je suis passé …
Intrication
et non-localité, mes nouveaux mots d’ordre, à moins que je ne sois dans l’état
du chat de Schrödinger, vivant et mort à la fois ?! Normalement, il nous
arrive des trucs qui tombent d’on ne sait où, « la faute à la
fatalité » selon le bon mot de Charles Bovary à propos de la mort d’Emma.
Je sait qu’il s’agit d’un état d’équilibre. Comme deux particules qui se
rencontrent ? s’intriquent ? s’emboîtent ? existant l’une par
l’autre. Si l’une est rouge, l’autre est verte ; si l’une devient verte,
l’autre vire au rouge. Pourquoi en ai-je conscience ? pourquoi la
dyslexie ? pourquoi une conformation du système nerveux selon un schéma
autistique Asperger ? On va dire qu’il s’agit de mon « petit »
talent. On s’est bien occupé de moi durant mon absence, j’aurai pu me retrouver
en plus mauvais état. Je découvre tous les jours qui je suis et le nombre d’activités à la c… dans lesquelles je
me suis investi. A croire que je craignais de ne pas exister en dehors de ces
activités. Disons que tout cela est le résultat de mes choix.
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