Il en reste deux ou
trois chapitres sur ce blog, comme un teaser, appâter le chaland, témoigner
publiquement du texte. J’avais commencé à écrire « Dernier vol au départ
de Tegel » suite à l’abandon subit d’un projet littéraire ; on
m’avait signifié par SMS que le roman quasi signé, agendé, ne serait pas
publié, que c’était trop de travail et qu’il n’était pas assez
« bankable » en filigrane. Pas grave. Ce roman refusé s’intitule
« Canicule Parano », il a trouvé un autre éditeur, il existe depuis
quelques années et j’en suis très fier. Entre l’abandon de ce projet et sa
reprise, histoire d’exister malgré tout en tant qu’auteur, de partager avec des
lecteurs, j’ai commencé à publier en feuilleton le manuscrit sur lequel je
travaillais, une petite idée que j’ai poursuivie de Lausanne à Berlin. C’était
un rendez-vous hebdomadaire, un rite, trouver une illustration en rapport,
presque un jeu, et découvrir au fil du récit tout une galerie de personnages. Je
ne suis pas allé les chercher très loin, j’ai juste appris à les connaître. En
ce temps-là, on annonçait encore la fermeture de l’aéroport de Tegel dans un
délai de six mois, nous habitions encore à Lausanne avec Cy. et je lisais du
Edvard von Keyserling.
Le texte a connu une
seconde vie en ligne… Au tout début, il avait été évoqué une publication dans
l’espace abonnés et pas dans l’antichambre-débarras-entrepôt des blogs des amis
et soutiens du nouveau média. Je ne pense pas y avoir rencontré beaucoup de
lecteurs. « Dernier vol … » y vivait en attendant de trouver un
éditeur, une place en librairie et dans les bibliothèques. Je ne vous ai pas
refilé une vieillerie, le manuscrit a été retravaillé, amélioré, question de
format. Et à chaque relecture, j’ai redécouvert les vertus de mon onzième
titre, sa voix singulière et l’utilité du récit. Il entre dans mon cycle
berlinois, la ville en contrepoint de la Suisse et de ses raideurs. Robert,
Eldrid, Ditmar, Friedhelm, Magda et les autres, mes personnages ont fini par
sortir des pages. Je les ai peut-être révélés par mon récit mais ils ont leur
propre existence, ils sont vivants, ils sont même devenus des amis. Je me suis
battu pour leur assurer la possibilité que vous les rencontriez. Ils ont
beaucoup à vous donner, ce sont des personnes bien, parfois embarrassées
d’elles-mêmes, parfois maladroites mais jamais amères.
« Dernier vol … »
est le roman des familles recomposées, des tribus patchwork et de la
réconciliation avec les origines, le terreau natal ou celui dans lequel ont poussé
les générations précédentes ; il est question de l’unité de l’individu. Le
récit commence par les craintes de Robert, l’ombre de la maladie… C’est la
Réunification qui l’a appelé en Allemagne et il a adopté ce pays à moins qu’il
ne fût un Allemand qui s’ignore ? Qui sommes-nous ? La somme des
gênes qui nous ont été légués ? la somme de nos expériences multipliées
par nos sentiments le tout divisé par nos souvenirs ? ou une combinatoire
entre hasards et possibilités ? Suivez Robert, il a quelque chose à vous
apprendre.
« Dernier vol au
départ de Tegel », éditions Mythraz, 22.-, ISBN 978-2-8399-2173-2,
disponible dans toutes les librairies depuis le 15 février dernier.
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