Personne ne
peut détester la télé de son enfance. Je me souviens du générique d’ouverture
des programmes, l’air le plus célèbre du « Devin du village » de
Jean-Jacques Rousseau. Je me souviens aussi du « Village englouti »,
du « Renard à l’anneau d’or », des séries maison, jamais rediffusées.
Je me souviens aussi de la face de carême de Catherine Wahli et de son hystérie
catastrophiste qu’un capitaine de la CGN a calmé de suite en empoignant un banc
en bois suivi du commentaire « Je vous le fous à l’eau, ça flotte et vous
n’aurez qu’à vous y accrocher jusqu’à ce qu’arrive les secours. On n’est pas au
milieu de l’Atlantique. » Mythique. Ça vaut bien une année de redevance. Personne
ne veut la mort de la RTS ou TSR ou de la TV romande, de la télévision suisse
par extension. Par contre, tout le monde veut la peau de Billag, une bande de
gougnafiers qui allaient fliquer dans les couloirs des bâtiments des quartiers
populaires, à l’affût d’un téléspectateur qui aurait échappé au racket. Ces
gens sont à la limite de la malhonnêteté, lançant des poursuites pour emmerder
et ne faisant même pas main levée en cas d’opposition. Et les frais ? Pour
la pomme de tous ceux qui paient leur redevance. Si l’on en retranche tous les
truqueurs parasites de Zürich, Genève, Bâle, Lausanne, Olten, etc. qui
prétendent n’être qu’en résidence secondaire et retourner dans leur cambrousse
natale tous les week-ends, ça fait un gros manque à gagner. En attendant, les
prolos qui ne peuvent prétendre d’une adresse à Niederbipp ou Sambrancher l’ont
dans l’os et bien profond au vue des montants exorbitants exigés par Billag. L’idée
de voir cette association malfaisante écrasée d’un vote vengeur est trop jouissive
pour dire non à No Billag.
Plus
sérieusement, j’en veux aux chambres et au Conseil Fédéral de n’avoir proposé
aucune contre-initiative. L’occasion était belle pourtant, un parfait timing
pour présenter un financement de la télévision suisse via l’impôt fédéral
direct sur lequel on se prononce le 4 mars de même, un impôt juste, un impôt
qui épargne les plus modestes. De plus, on nous chante les vertus de la
télévision nationale, ferment de la cohésion nécessaire y compris à ceux qui ne
regardent jamais la télévision nationale suisse. Donc, la télévision est une
nécessité au même titre que les autoroutes et le réseau ferroviaire. Donc, on
peut la financer via l’impôt, une majoration d’un point suffirait.
Partons
dans l’hypothèse d’une télévision sans publicité et à moindre coup. Je réponds :
méthode Arte. Une chaîne unique, en quatre langues, traductions simultanées
dans les émissions-débats en direct, doublage pour tout le reste. Disons que l’initiative
passe, la Confédération ne peut plus financer la télévision … Elle n’a qu’à
financer des sociétés de productions fondées pour chacune des grandes émissions
de débats ou de divertissement. Nous pourrions intensifier des collaborations
avec d’autres télévisions nationales, et pourquoi ne pas initier une version
3Sat (télévisions allemande, autrichienne et suisse) avec la France et la Belgique
(même si ce dernier pays n’est pas limitrophe). Les pistes ne manquent pas. Et
pour financer cette vaste réforme dans un premier temps ? On vend les
studios de Zürich, Berne et Genève pour partir s’installer à … Soleure ou
Bienne ? ou Granges nord ?
Quant à la
radio, une chaîne d’information quadrilingue du genre de ce que fait France Info,
une rédaction issue de toute la Suisse et des programmes traduits. Les chaînes
musicales à thèmes retirées du réseau DAB pour les placer sur le net, réception
sur abonnement, le bouquet pour 20.- par an. Et ma chère Espace 2 en version
quadrilingue, elle doit avoir son pendant dans les trois autres zones
linguistiques, financement via des sociétés de productions ou, directemenet,
par l’impôt.
Votez oui,
votez non, votez selon vos convictions, néanmoins le débat ne sera pas clôt
passé le 4 mars.
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