J’ai terminé cette croisière par la messe dominicale de 20h
à Notre Dame de l’Assomption. Comme à l’aller, nous sommes rentrés dans l’inconfort
d’un car, changement à … quelque part au pied d’une montagne valaisanne, la
fameuse compagnie qui a transporté les aspirants miss et misters Suisse Romande
2014 vers leur croisière d’entraînement (à quoi ? mystère, peut-être à
supporter le mauvais goût des plateaux de la télévision suisse romande dont les
décorateurs ont dû suivre les mêmes cours que ceux de chez MSC). Notre dernier
chauffeur n’était de loin pas une lumière et a trouvé moyen de se perdre dans
Lausanne. J’ai – pile – pris place dans les premiers rangs de la nef au moment
de la première lecture. La basilique Notre Dame de l’Assomption est le
principal lieu de culte catholique du canton. Les nombreuses campagnes de
remaniements, réaménagements ont laissé les bâtiments dans un style disparate d’un
goût improbable. L’élégante nef d’Henri Perregaux (1832) s’est vue flanquée d’un
clocher géant mussolinien, de deux puissantes volées d’escaliers et d’un lourd
portique à colonnes doriques. Au sommet du campanile brille une croix de néon
et le chœur en cul de four est orné d’une mosaïque Art Déco très tardif, où le
petit Jésus a quasi la tête d’Adolf enfant. Quant au mobilier liturgique, aux
chaises, aux vitraux, des horreurs brunasses/verdasses résultant du massacre de
la dernière restauration. J’ai eu plaisir à retrouver l’ingratitude des lieux,
l’abbé D*** présidait la célébration, j’ai gardé le souvenir d’une homélie
amusante. Ma chaise tanguait un peu, léger mal de terre, la quête, la
Communion, l’envoi, j’étais de retour. Je suis toujours « de retour »
dans les églises et les musées de ma connaissance ; par contre, je suis « de
passage » à mon logement, un rebord contre lequel s’appuyer dans l’impermanence
de nos vies.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire