mardi, novembre 18, 2014

"Journal de la haine et autre douleur"

Etat des lieux, état de l’œuvre, un texte mi-ancien surgit des archives, retrouver les mots, terribles, ceux de l’incompréhension, de la peine, de l’abandon et du dégoût. Je les imaginais plus … mesurés, policés, à la façon d’une intrigue à la « Rebecca », Daphné Dumaurier. J’ai retrouvé un cri, un plainte de vingt-cinq pages et une douleur intacte quoique devenue étrangère. Etrange séduction, vitalité quasi contre-nature de ces mots qui font habilement mal et soignent à la fois, expérience de l’indicible que l’on garde pour soi, en général, par correction, politesse, urbanité, parce qu’on est un bon garçon.

Je repense bien évidemment à la méchanceté gratuite de M. Louis qui voulait en finir avec Eddy …, violence suprême qui, en dépit du talent, s’apparente tant à un suicide. Je reste plus général, je ne condamne personne en particulier et abhorre la foule biscornue et anonyme qui encombre votre route et pas un seul visage amical pour rendre cette foule plus humaine. Récit de solitude dans lequel le plus proche, le soutien, l’aimé n’est désigné, pudiquement que par le terme de « l’autre ».


Rétrospectivement – et en surface – je ne me souviens de rien de spécial. Les échanges standards de la vie en société, rien qui n’accroche, un ou deux séjours à Berlin, je sais que cela se situe entre la publication de « La Dignité » et la sortie de « Mémoire d’un révolutionnaire ».  Et le feu du texte qui « bouronne » sous la cendre du dépit, déception … Et l’autre, celui de toujours depuis sept ou huit ans, une part de moi-même, la meilleure, Cy. évidemment. Je n’ai pas tant le souvenir de la catastrophe parce qu’il était là et, métaphoriquement, m’a quasi porté pour traverser le guet et refermer ce « Journal de la haine et autres douleurs », un texte bref dont on reparlera bientôt.  

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