Jake, le chien jaune aux pouvoirs magiques, et Finn, un
pré-ado malicieux, toujours coiffé d’une cagoule qui lui fait deux oreilles
animales, forment le duo vedette d’Adventure Time, une série d’animation
américaine. Jake et Finn ne sont pas seuls dans le monde de Ooo. Il y a la
princesse Chewing-Gum, le roi des Glaces et son pingouin Gunter, le roi Liche,
Marceline la jeune vampire, BMO (à prononcer Beemo) la console de jeu vivante
de Finn, et tant d’autres personnages loufoques à la Hanna-Barbera, tous sortis
de l’imagination du créateur de cette série à succès, Pendleton Ward, diplômé du
California Institute of Art.
Au-delà des chiffres, d’un engouement exponentiel, Adventure
Time séduit par son ton décalé, limite absurde et subtilement référencé. A
relever, nous avons affaire à du travail soigné : neuf mois par épisode, un
scénario écrit, des dessins faits mains. On se laisse attraper le doigt sur la zapette,
entre deux panneaux publicitaires et une fin d’émission rasante, et on reste
collé sur Cartoon Network, ce qui est tout de même un peu honteux. La bande son
est aussi léchée que le dessin, une mention particulière pour les versions
françaises, très écrites, fluides et en bon adéquation avec la musique. Jake le
chien jaune s’allonge, se déforme, prend la taille d’un géant, se met à voler …
C’est toute la culture enfantine du spectateur adulte qui est invoquée.
Il m’est déjà venu l’envie de « révéler » mon
admiration pour cette série. Dès la première fois, un samedi soir aussi, heure
indue, et une belle histoire d’amitié, d’affection sincère, une histoire toute
bête et touchante … Car Adventure Time touche toujours au but, droit au cœur,
avec poésie, innocence et morale. Finn est une sorte de Wanderer dépourvu de la
moindre once de tragique. Il est ce petit homme (au sens d’être humain) qui
traverse bravement son parcours initiatique ; on appelle ça l’enfance
puis, plus généralement, la vie. Finn, c’est nous. Ce soir, je franchis le pas,
j’en fais un billet, après être resté frappé et ému par l’épisode « La
Brume des souvenirs », un épisode musical au cours duquel Marceline la
vampire aux accents de Keren Ann donne la réplique à un néo-Benjamin Biolay/Roi
des Glaces au son d’un clavier et d’une boîte à rythmes un peu ringarde ou
super tendance. Cet épisode place définitivement toute la série dans la
catégorie des contes, et des plus précieux : les consolant.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire