Le bûcher des vanités, Florence, le 7 février 1497 |
Ne pas tout ramener à soi ou l’égo surdimensionné des
auteurs … dont on parle, des leaders d’opinion, des gens en vue. Ne devrait-on
pas dire plutôt des gens qui bouchent la vue ?! J’ai pourtant tant aimé l’autofiction,
sa vitalité incoercible, son éclat sauvage, ses fulgurances prophétiques. J’ai
tant aimé les témoignages à la première personne pour leur sincérité. I’m fed
up. Je suis barbouillé par cette perpétuelle foire aux vanités, comme un
chewing-gum métaphorique qui vous colle à la culture, un truc mâchouillé, recraché
et qui ne m’inspire pas la moindre dévotion ; j’ai passé l’âge de jouer
les groupies.
Le « je » n’est plus cette bannière à tête de mort
flottant sur un bastion pirate, c’est un bandeau publicitaire, une réclame
vantant la jeunesse, le sex-appeal, le look, la réussite de faiseurs aussi passionnants
qu’une dosette de lessive. La bonne gueule de l’intelligentsia néo-peoplesque
et la fulgurance de son succès en vertus cardinales et commerciales. Et le
talent ? Tout tient à l’emballage, et puis c’est jeune, c’est neuf, ça
occupe le terrain, ça fait vendre à défaut de faire réfléchir.
J’ai plaisir à parler d’auteurs, d’artistes dont l’œuvre me
touche, à témoigner de mes inclinations mais je refuse de servir la soupe. Jamais
un Mauriac, un Green, un Mann (père ou fils) ou même un Morand ne se seraient
affichés avec la complaisance de nos peoples culturels. Ni même un Bonnard, un
Nolde, un Balthus, un Satie, un Béjart ou un Truffaut. Tous les précités n’étaient
pas forcément des parangons d’humilité, ils avaient des usages …
Tant pis pour le « main stream » et la mode, vous
allez continuer de lire de vieilles choses dans ces lignes. Je ne veux plus
même donner d’importance aux cuistres qui font l’actualité, leur faire la
moindre publicité. Je m’abstiendrai avec regret, je suis si bon dans la
critique.
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