Niko Fischer alias Tom Schilling |
Un rien d’ironie, la charge reste légère, les travers de quelques bien-pensants sont épinglés. A savoir : la fille avec une conscience civique, l’intello de gauche, une ex-obèse revancharde, une tripotée de jeunes semeurs imbibés. A l’opposé, il y a les vivants douloureux, des abîmés qui traînent leur croix avec leur humanité. Niko, depuis son entre-deux, fait plus que les voir, il les regarde. Il y a son voisin, le désarroi de celui-ci face à sa femme malade, sa solitude ; il y la susmentionnée ex-obèse, une petite fille sensible lorsqu’elle n’est pas en mode vamp vindicative, il y a aussi le vieil ivrogne et le poids de sa conscience. Et partout, autour, il y a la consolation qu’offre la ville blessée, sa pitié au sens chrétien et le lever du jour sur Berlin, le plus beau témoignage d’espoir que je connaisse.
La petite ourse se préoccupe du plus humble de ses oursons ; Jan Ole Gerster a aussi dû sentir une patte bienveillante sur son épaule. Il a débarqué à Berlin en 2000 et n’en est pas reparti. Notre réalisateur a su lire entre les plans grandioses de la nouvelle capitale fédérale. Il y a vu un havre pour les cabossés de l’existence et un lieu de souvenir, de commémoration. "Oh boy", à voir encore en salle en ce moment.
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