La Glaubenskirche m’est apparue pour la première fois au
cours d’une promenade par un matin clair. Dans mon souvenir, les promenades d’agrément
à travers la ville ont toujours lieu par un matin clair. En outre, je me
souviens fort bien d’un Steh’Café, au coin de la Roedeliusplatz ; j’y
avais pris un café et un «Pfannkuchen ». Longtemps après cette divagation,
j’ai assidûment fréquenté une petite boulangerie du côté de Beaulieu, Lausanne,
parce que son décor me rappelait l’établissement berlinois.
Je suis retourné par le fameux dimanche caniculaire à la
Roedeliusplatz, je me suis arrêté sur le parvis de la Glaubenskirche,
après-midi d’ennui, la chaleur semblait chanceler sous son propre poids. Il y
avait d’anciens bains publics dans les environs, un édifice gigantesque, fermés
et à demi ruinés. Petite musique de la ville, LA VILLE qui semblait n’avoir de
cesse à trahir mon amour, mon admiration par ce séjour en canicule. Petite
musique tout de même, le ciel s’est voilé, espoir d’un peu de fraîcheur. La
messe en point de mire, la traversée de Berlin devant soi, ni le courage de
faire le chemin à pied, ni l’envie de s’enfermer dans un transport public.
Le double clocher de
l’ex-Glaubenskirche m’avait frappé par sa physionomie, deux tours en dentelle
de briques rouges sur briques beiges, accolées et coiffées chacune d’un toit
aigu en pyramide octogonale. Un air de dignité médiévale. Cette église pourrait
figurer dans un roman de Thomas Mann, « Altesse royale » par exemple,
la nef trapue et imposante, l’idéal wilhelminien exprimé en dur sur toute la place.
Discret séjour de la stasi par la suite … J’ai alors découvert une plaque
officielle expliquant que se trouvait là le siège du ministère de la sécurité
d’État. Roedeliusplatz comme une occasion manquée
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