La ferme Vallotton, à Valdosta, Georigie |
Un parent américain était de passage en Suisse romande
durant la semaine sainte. Ce « cousin », un Vallotton des Etats-Unis,
m’a annoncé son arrivée via un réseau social. Malheureusement, j’étais à Berlin
dès l’avant-veille de son atterrissage. Tout au long de cette semaine, de
messages en messages, j’ai suivi ses péripéties et me suis reconnecté avec
certains de mes parents vaudois perdus de vue. J’ai de plus conseillé à Jerry,
mon « cousin » d’Outre-Atlantique, la visite de Vallorbe, notre
berceau familial. Jerry est à la recherche de « the right line », à
savoir la branche suisse dont il est issu. C’est ici que l’histoire prend un
tour … historique. Je pensais que les Vallotton des Etats-Unis étaient
débarqués au début du vingtième siècle, parmi les cohortes de va-nu-pieds venus chercher une meilleure vie loin du vieux
continent. Que nenni ! Jerry m’a raconté l’histoire de trois frères
Vallotton arrivés sur le nouveau continent en … 1732, dans l’Amérique d’avant
les États-Unis. On trouve surtout la trace de Jeremiah Oliver Vallotton, marié
à Elizabeth Landry, dont les fils se sont battus contre les Anglais durant la
guerre d’Indépendance. Ces Vallotton se sont établis à New York puis Savannah.
La société historique de Géorgie cite James Vallotton, né en 1753, mort en
1805, elle possède même une corne à poudre marquée à son nom. Elle garde aussi
le souvenir de son frère David, mort à fond de cale d’un vaisseau britannique
durant la guerre d’Indépendance.
Jerry vit en Californie mais il y a dans tous les Etats-Unis
des centaines d’autres Vallotton, conservant pieusement le souvenir du Pays de
Vaud, de leurs origines, collectant tous les renseignements possibles à propos
de l’histoire de la terre de leurs Ancêtres. Cette ouverture américaine, le
Sud, la Géorgie, Savannah me renvoie à l’univers de Julien Green, à une
certaine lumière, un art de vivre suranné. J’ai fini par rencontrer Jerry,
juste avant son départ pour l’aéroport, samedi de Pâques, 7h, à son hôtel,
Yverdon, parce qu’il n’avait pas trouvé à se loger à Vallorbe. J’ai rencontré
un homme charmant et chaleureux, riche de tout ce qu’il avait vu en Suisse,
prenant des notes, et encore plus heureux d’avoir rencontré ses « cousins ».
Il a fait de moi, incidemment, le membre d’une tribu internationale, pour ne
pas dire universelle. Il a même réenchanté mes origines.
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