Charles Ier et Zitta de Habsbourg, derniers souverains d'Autriche |
L’histoire ne peut rien nous apprendre, si ce n’est la
nostalgie et la compassion. Et la droiture. Et la patience. Nous sommes tous
des étoiles, nous sommes tous des empereurs, parfois étincelants mais souvent
souffrants, et oublieux de notre dignité, celle que nous avons perdue avec l’infâmant
armistice de 18. Heureux les doux, heureux les humbles qui tentent de réparer
comme ils peuvent et s’offrent un peu de cette grâce disparue en tenant leur
intérieur avec élégance, en repassant leur linge, en dressant la table avec une
nappe et des serviettes en tissus, de celles qu’il faut laver et repasser,
comme les oreillers à volants. Et ce n’est pas une question de moyen. C’est un
travail, et pas moins contraignant que de tenir son rôle, une couronne sur la
tête.
Nous sommes en année jubilaire du début de la catastrophe et
il faut, cent ans plus tard, encore supporter les approximations nationalo-cocoricantes
sur le récit des événements, à la télévision, sur des chaînes publiques et en
première partie de soirée ! Devinez qui tient le rôle du méchant ?
Ceux-là même qui ont offert progrès, tolérance, régime parlementaire,
multi-culturalisme et multi-confessionnalisme à l’Europe … sans parler de la
descendance que les princes allemands ont semé parmi toutes les dynasties
régnantes. L’ennemi n’est pas celui que l’on croit. Fiez-vous à mon expérience,
dix ans de germanophilie au compteur.
Qu’est devenue cette bonne vie bourgeoise fondée sur le
travail et la tempérance, le respect et un je ne sais quoi d’épicurisme, une
vie charmante à faire ce qu’il faut faire, aimer les fleurs, la littérature et
le marivaudage, une vie d’honnête homme en recherche, en dialogue avec Dieu. On
cultive le souvenir des grandes maisons dans une logique chauviniste. La bonne
vie, la bourgeoise, les familles régnantes et l’Eglise sont transnationales,
comme l’internationale socialiste … ou le grand capital. On se trompe d’ennemi.
Les nationalismes après 18 ne sont que des pièges à c.
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