dimanche, février 16, 2014

American Bluff

Christian Bale : chauve et gras
Au mauvais goût des tenues, à la morale défaillante des protagonistes, à leur absence d’hygiène de vie, de sens du ridicule et de toute décence répond la lumière dorée et pleine de promesses d’une merveilleuse époque quand on savait ce qu’était une « belle bagnole », une tenue sexy et une élégance masculine sophistiquée. « American Bluff » raconte cette époque quand une réussite éclatante était à la portée de chacun, qu’importent les petits accommodements avec la loi. Le scénario repose sur le motif de l’arnaqueur arnaqué qui arnaque en retour car il n’est pas le plus malhonnête de l’histoire … Histoire qui serait en partie vraie. Qu’importe.

Qu’importe de savoir si le réalisateur David O. Russell nous développe un récit véridique aux arguties pointues et aux contorsions scénaristiques moyennement crédibles, les vertus de ce film résident dans son « historicité » décomplexée. C’est un conte en vestons à carreaux géants et décolletés vertigineux. La grande vedette de cette production : Michael Wilkinson, le costumier qui impose le ton et donne la réplique aux acteurs. En gros, Irving (Christian Bale), ventripotent faiseur à moumoute,  lors d’une piscine party, séduit Sidney (Amy Adams), provinciale montée à New York et prête à tout. Irivng dévoile toutes ses petites arnaques à la belle qui va lui donner la réplique. Petit couac, Irving est marié à une cruche extravertie et névrosée (Rosalyn/Jennifer Lawrence). L’embrouille fait un tour de plus avec l’intervention de Richie DiMaso (Bradley Cooper) pseudo candidat à l’arnaque et agent du FBI aux dents longues. Quiproquos et rebondissements à tous les étages, c’est Feydeau version rêve américain.


Spectacle assuré, beau moment de cinéma, la machine à remonter le temps nous renvoie la durée d’une séance à cette époque quand la justice et l’honnêteté n’avaient pas encore le tranchant péremptoire de notre temps procédurier et affuté comme un scalpel de chirurgien esthétique. Le bonheur rimait (pouvait rimer) alors avec clopes, kilos en trop et angine de poitrine. 

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