Tout d’abord merci à M. Pilloud d’être venu à
notre rencontre à l’occasion de notre congrès vaudois, merci à lui de nous
apporter des arguments en faveur d’une pénalisation de la discrimination et de
l’incitation à la haine en raison de l’orientation sexuelle. Je remercie aussi M. Ziehli pour l’orientation
légaliste de son argumentaire. Non pas que je craignais des propos homophobes,
ce n’est pas le genre de notre parti. L’UDC est le parti de toutes les
Suissesses et de tous les Suisses, que nous soyons de culture latine ou
germanique, quelle que soit notre genre, notre confession religieuse, notre
couleur de peau ou notre orientation sexuelle. Il suffit de regarder notre
assemblée.
Si je retourne à l’argumentaire de M. Ziehli,
j’entends bien l’aspect peu conventionnel sur le plan du droit que représente cette
modification du code pénal, comme une sorte d’exception qui pourrait en appeler
d’autres. Toutefois notre droit est suffisamment solide pour supporter ce type
d’adjonction et je crois nos parlementaires suffisamment sages afin de ne pas
lancer de nouvelles modifications du droit visant à la pénalisation de
discriminations fantasques ou imaginaires. L’homophobie n’est pas un fantasme,
c’est une réalité que le droit suisse ne reconnaît pas aujourd’hui. J’en ai été
victime, au sein même de l’Etat de Vaud. Je suis un grand garçon, j’ai trouvé
des aides adéquates et je me suis battu mais j’aurais aimé que cette loi qui
nous est proposée ait déjà été une réalité. Je n’aurais pas eu à me défendre,
le simple fait qu’une loi existe aurait vraisemblablement empêché toute
discrimination à mon endroit du fait de mon orientation sexuelle.
De plus, notre famille UDC a aussi été à
l’origine d’une bizarrerie, constitutionnelle en l’occurrence :
l’interdiction de construire des minarets. Nos opposants avançaient l’argument
que ce type d’interdiction n’avait pas sa place dans la Constitution, que les
plans d’affectation communaux étaient bien largement suffisants mais le peuple
nous a suivis, il avait compris qu’il ne s’agissait pas que d’une question de
règlement de construction. Et, depuis, notre Constitution n’a pas été encombrée
de nouvelles interdictions de construire, par exemple des étables, des églises
évangélistes, des boucherie-charcuterie, des usines de moutarde en tubes, que
sais-je. La modification du code pénal qui nous est proposée n’a pas moins de
pertinence.
Parlons cash, l’homosexualité vous pose …
problème, vous considérez l’acte sexuel entre deux personnes du même sexe comme
immoral. Soit. C’est votre conviction, cela vous regarde. Je ne vais pas même
chercher à vous convaincre que vous avez tort, ni Monsieur Pilloud du reste et
la modification du code pénal dont il est question n’a pas pour but de vous
faire changer d’avis. Sentez-vous libre mais n’oubliez pas que si vous soutenez
l’initiative contre cette modification, initiative lancée par l’UDF, vous
enverrez un message extrêmement dommageable à nos électrices lesbiennes et nos
électeurs gay. L’UDC n’est pas l’UDF. Je le répète, nous sommes le parti de
toutes les Suissesses et de tous les Suisses. J’aimerais bien que nous, l’UDC
Vaud, témoignions de notre soutien à la pénalisation de la discrimination et de
l’incitation à la haine en raison de l’orientation sexuelle parce que cette loi
tombe sous le sens et parce que ce serait un témoignage de l’ouverture d’esprit
dont nous sommes capables. Néanmoins, je serai déjà très satisfait si nous ne
donnions aucune instruction de vote sur ce sujet. Ce ni pour, ni contre me
rappelle le « don’t tell, don’t ask » - n’en parlez pas, ne le
demandez pas - qui était appliqué dans l’armée américaine. Cette grande
institution a ainsi évité de se priver du talent et du courage de soldates
lesbiennes et de soldats gay, en échange les concernés ne témoignaient pas de
leur orientation sexuelle. C’est toutefois du passé, aujourd’hui l’armée
américaine reconnaît les mariages entre personne du même sexe.
Applaudissements.
Le président sortant de l’UDC Vaud, Jacques Nicolet, glisse une petite remarque
quant à la longueur de mon intervention. Pas de dérapage dans le reste du débat,
une question d’Yvan Perrin – devenu simple membre de l’UDC Vaud même s’il reste
citoyen neuchâtelois de la Côte-aux-Fées – Yvan Perrin donc pose une question
par la bande à Romain Pilloud, (président des jeunes socialistes) puis le
député Yvan Pahud propose que l’assemblée ne vote pas sur un mot d’ordre mais
sur la liberté de vote sur le sujet, histoire de ménager tant l’aile
conservatrice que l’aile progressiste et l’assistance d’accepter. Je nourris la
vanité de croire que j’y suis pour quelque chose.
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