J’ai
apperemment raté une grande carrière d’humoriste … Première séance du Conseil
Communal sous ma présidence, 28 pages de fil rouge, tout le déroulement de la
soirée selon … selon ce que j’en connais depuis les deux ans (ou un rien moins,
il me semble que je suis entré au Conseil Communal novembre 2015), donc selon
ce que j’en connais, ce que j’en ai appris au cours d’une année de
vice-présidence, ce que l’on m’en a dit et les explications que j’ai reçues.
J’ai aussi longuement consulté les notes de mes prédécesseurs, sur Dropbox.
J’ai reçu les codes de cette mémoire dans le « nuage » avec un pin’s
aux couleurs de Morges et une pince à cravate armoriée de même, les
prérogatives du président ! Et il y a eu la séance du bureau du Conseil,
le mardi de la semaine précédente, l’occasion de servir du thé aux membres de
ce cénacle au service du bon déroulement de l’institution présidentielle.
Je commence
par les salutations alambiquées, je poursuis par le panégyrique de mon
prédécesseur, les divers du bureau et, bing, ça commence. Un importun conteste
le fait que je soutienne une pétition contre la fermeture d’un bureau de poste
excentré. Bon, bon, je fais voter, le Conseil me soutient, jusqu’ici ça va,
comme le disait l’homme qui s’était jeté du haut du vingtième à chaque étage le
séparant du sol. Ça se corse avec une motion transformée en postulat et, surtout, le vote du Conseil sur
la chose. On ne peut pas simplement lancer à la cantonade « Etes-vous
d’accord de faire comme on vient de dire ? » Que nenni, Il faut
refuser pour accepter la décision selon une formule précise. La dite formule
est surtout parlante aux vieux routiers qui, en général, se tiennent sur les
premiers rangs de chaque groupe, histoire de donner l’exemple au reste de la
troupe.
A ma
décharge, je n’étais pas le seul dans le jus ! La scène était cocasse même
de ma place, et pendant que chacun discutait le bout de gras, j’avais le temps
de la réflexion. J’ai tout de même tout fait tout bien sur LE point important
de cette onzième séance de la législature (quoique j’aie un doute, onzième ou
douzième séance ?). Et pour le reste … J’ai fait face, avec le plus
de naturel possible, et humour. Du coup, les Conseillers sont repartis de bonne
humeur, plutôt détendus. J’ai inauguré le Conseil interactif. Chacun se
prononce sur les décisions, soit, mais avec moi chacun a pu discuter de la
forme, plongeant dans le règlement, proposant son interprétation. Pour
l’occasion, j’avais sorti l’image de saint Expedit, le saint que l’on prie pour
que les choses aillent vite et, effectivement, à 22h15, la séance était
bouclée. Je vais peut-être rajouter sainte Rita pour la 12ème (ou 13ème
) séance de la législature, la sainte patronne des causes impossibles et
désespérées.
Je n’ai pas
eu de mauvais retours, finalement. On s’est bien diverti et pas même à mes
dépens. Je ne vais pas réitérer le même numéro lors de ma prochaine prestation. Je reverrai volontiers la mise-en-scène mais ça n’est hélas pas possible, quel
ennui. On pourrait faire un entre-acte, thé, café, biscuits et laisser de côté
les commissions « bout de tuyau » ?! Oh, je pourrai toujours
faire une proposition pour l’entre-acte dès la fin de ma présidence, une
interpellation ? Non, pas assez contraignante, je glisserai une motion et,
selon les conclusions de la commission, hop, je la transformerai en postulat.
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