Il fallait forcément s’attendre à quelque chose
de spectaculaire et de … mystique avec la société de production « Bad
Robot » qui comptait déjà le coup d’essai d’Alias, les coups de maître de Lost,
Fringe et Person of interest. Avec
Westworld, on monte en puissance. Les
amateurs de fantastique … les vieux amateurs de fantastique qui ont un minimum
de mémoire se rappelleront le film « Mondwest » de Michael Crichton
avec Yul Brynner dans un rôle principal d’androïde de divertissement
assassin. La signature de Bad Robot, son fonds de commerce :
nous suggérer que quelque chose se cache de l’autre côté, là, juste derrière et
le papier peint se met à décoller. Il ne s’agit pas d’un simple effet de
scénario mais d’une réflexion nourrie dans laquelle résonne la question
fondamentale : où se situe la réalité de l’essence humaine ? Avec Lost, entre les tours et détours du
scénario, le téléspectateur était invité à visiter la réalité fantasmatique
d’une troupe de défunts, de leur accident d’avion jusqu’à leur glorieuse prise
de conscience et leur départ pour une vie d’éternité. Fringe explorait la théorie des cordes, des mondes parallèles et
quasi simultanés, la possibilité de soumettre le passé, de le piller comme une
lointaine colonie. Person of interest,
avec sa première saison poussive, a rapidement pris de la vitesse et nous
interrogeait sur la réalité de la conscience artificielle, « big brother
is watching you » en petite musique de fond et le machiavélisme de la fin
justifiant les moyens en garniture.
Westworld, donc, un parc
d’attraction version western où vous pouvez vous taper tous les androïdes que
vous voulez ou les buter un peu, comme ça, par jeu, on s’en fout, on a payé
pour. La vraie vie comme aux temps bénis et obscurs des pionniers, l’idéal pour
une société trop policée, trop cadrée. Dommage, je n’aime pas les westerns mais
le « Mondwest » de 1973, avec
Yul, m’avait tout de même plu. On ne jouait que sur les aspects
flippants de robots humanoïdes avec des guns à la main, genre « qui a peur
de l’homme noir », et ça courait de-ci, de-là en gueulant avec quelques
scènes de flingage en gros. Mouais. Mais, avec Westworld, on passe un cran au-dessus. Une distribution haut de
gamme, une réalisation de Jonhatan Nolan, LE Jonhatan Nolan d’Interstellar, ça vous pose de suite les
bases d’une série haut-de-gamme.
Au cours de cette première saison, nous suivons
William (Jimmi Simpson) faisant ses premiers pas dans ce disneyland avec sexe,
sang et alcool. William n’est pas seul, il est accompagné de son très riche
beau-frère Logan (Ben Barnes), un sale gamin gâté qui saute sur tout ce qui
bouge, une bouteille de whisky à la main. Les deux jouvenceaux ne sont pas là
pour la gaudriole mais pour affaire ; la compagnie de papa, beau-papa
compte acheter des parts du parc. William est un jeune homme réservé, doux,
fragile, attachant et paumé, rôle que son physique sert admirablement bien. Il
va rencontrer et tomber amoureux de Dolores Abernathy (Evan Rachel Wood), une
hôtesse (ainsi que sont nommés les androïdes). En parallèle, on suit les
aventures de Maeve Millay (Thandie Newton), une mère maquerelle au port de
reine, une hôtesse aussi, dotée de certaines facultés supplémentaires à celles
accordées à la majorité des androïdes. Son personnage est certainement le plus
attachant et le plus complexe. Chez les dirigeants du parc, on trouve Anthony
Hopkins alias Dr. Robert Ford, l’un des deux fondateurs, le second s’est
suicidé avant l’ouverture du parc. Dans la coulisse s’activent, entre autres,
Therea Cullen (Sidse Babett Knudsen) et Bernard Lowe (Jeffrey Right). Ce monde
de l’ombre est traversé de luttes de pouvoir, est régulièrement bouleversé par
les lubies du grand maître. Rien de glorieux dans les ateliers où l’on
rafistolent les hôtes butés par jeu par les clients ; on se les tape en
passant, comme un petit air de nécrophilie. Miam-miam.
" Nous sommes notre propre piège ", sur
ces mots se termine la saison une et, accessoirement sur un retournement de
situation spectaculaire, typique de la marque « Bad Robot », un
indice tout de même : réfléchissez au temps de la narration. Tout, du
reste, est affaire de narration. Les hôtes développent leur conscience sur la
base d’une petite histoire se rapportant à leur première implication dans une
mise-en-scène. Effacez leur mémoire à chaque réaffectation mais donnez-leur la
faculté de rêver et ils se mettront à être hantés par leurs vieux démons, leur
prime personnalité. Et si nous n’étions que des machines, les jouets d’un petit
récit formateur inculqué par …les parents, l’école, la société, les mythes, la
télévision, les groupe djihadistes, les luttes politiques ?! A suivre.
Voir la prophétie de la saison 2.
2 commentaires:
J'ai adoré cette série même si elle m'a totalement retourné le cerveau j'ai d'ailleurs fais un article dessus où je site ta chronique
Bonne journée
Que puis-je dire, pour regarder des films, vous devriez tout regarder ici https://voirfilmstreaming.tv/ J'aime le site, alors essayez-le vous-même
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