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dimanche, avril 23, 2017

Elections au Grand Conseil vaudois 2017




Dernière ligne droite avant les élections, les résultats tomberont dimanche prochain. Deux possibilités se présentent à moi. La première, au hasard, je suis élu ! Je reste conscient, à l’instant où je vous écris, des chances très relatives de mon succès face aux urnes. Donc, je suis élu, je deviens l’un des 150 députés de ce canton. Que vais-je faire dans ce cénacle ? parmi les rangs de « ce parti ! », comme ils disent, ceux qui se donnent le droit de penser, de prendre la parole, de pérorer du haut de leur bien-pensance et de faire la morale à tout un chacun. Certains d’entre eux lancent « tout, sauf l’UDC » sans aller plus loin, restant ouverts à toutes les dérives sectaires qu’imposent leur vision du monde ; une vision généreuse, altruiste, pensent-ils. Mais qu’en savent-ils ? Se sont-ils déjà retrouvés face à un réfrigérateur vide le 15 du mois sans savoir comment le remplir d’ici la prochaine paie … ou les prochaines indemnités chômage, ou l’aide sociale ? Ils se gargarisent de mixité depuis le salon de leur petit pavillon de banlieue à dentistes, antiphonent les louanges de la mobilité douce, des transports publics alors qu’ils se rendent au travail en berline hybride … Et savent-ils ce que c’est d’être gay dans certains milieux ? dans certains quartiers ? Comme disait grand-maman, les chevaux se battent à l’écurie quand il n’y a plus d’avoine.

La maison ne brûle pas, encore. Certains jouent avec des allumettes, parce qu’ils se croient très malins ; d’autres laissent un peu partout des bougies allumées, sans surveillance, ils trouvent que ça fait joli dans la nuit, « c’est plus accueillant pour le visiteur inattendu ». Bref, j’ai choisi le parti qui a décidé d’installer un extincteur à poudre dans l’entrée, des couvertures étouffe-feu dans la cuisine et des détecteurs de fumées dans les chambres, tout en prévenant sur les dangers d’incendie domestique. J’ai choisi un parti qui me laisse m’exprimer, qui, au risque de me répéter, accepte mon orientation sexuelle, ma foi catholique et un esprit parfois piquant. Mon histoire personnelle, mon milieu (modeste), mon parcours m’ont rendu attentif à deux ou trois choses, je crois savoir lire entre les lignes, j’y ai laissé quelques illusions, une certaine innocence mais pas la foi, ni la conviction de pouvoir être utile, savoir prodiguer les soins que l’on m’a parfois sèchement refusé … Pas de pathos. Je ne suis pas un révolutionnaire, je ne suis plus un révolutionnaire, je me suis converti à la realpolitik.


Seconde possibilité, le cas de figure le plus vraisemblable, je ne suis pas élu. Il me faudra, dans un premier temps, supporter les petites phrases amicales du genre « mais tu n’avais aucune chance » ou  « les gens veulent autre chose », sous-entendu « n’importe quoi sauf toi » ou « c’est pas un peu frustrant toute une campagne, autant d’efforts pour rien ? » Mais bien évidemment, je suis la reine des quiches, c’est sûr, j’ai voulu me faire mousser, j’ai vu de la lumière, les petites bougies du précédent paragraphe et j’ai voulu rentrer. Ah ! les amis, les proches, les soutiens de toujours et leurs pensées positives. Du coup, ça donne envie d’aller voir ailleurs. Si je ne suis pas élu, j’ai décidé de prendre des cours de catalan et de flamenco. Dès la fin de mon mandat de conseiller communal, je mettrais volontiers le cap sur la Catalogne. La très catholique Espagne, un climat plus clément, pour peu que je décide Piou-piou à me suivre, Lou’ adorerait courir sur la plage. J’aime Barcelone, j’aime ce peuple, j’aime l’Espagne et j’aimerais susciter un parti royaliste catalan. Je me verrais bien mener les Catalans à un accord avec Madrid du genre Autriche-Hongrie, une unité avec la couronne et tout le reste de séparé … La suite au prochain épisode.

dimanche, mars 26, 2017

Alors, facho ? Campagne d'élection au Grand Conseil vaudois


La campagne vient de commencer, un premier, un second marché, chez moi, à Morges, une distribution de pommes un lundi matin, tôt, 6h30-7h30 à la gare, avec le candidat Nicolet et un petit flyer glissé sur FB, trois fois riens, mon portrait suivi du logo de … l’UDC-Vaud !

Pour faire simple, je rappelle à la foule en délire que l’UDC est le premier parti de Suisse et que, donc, si je suis facho, je fais partie d’une majorité de fachos. Quel plaisir de faire, pour une fois, partie de la majorité ! Habituellement, je suis un croyant dans un océan d’impiété, un catholique pratiquant au milieu de foules hérétiques, un végétarien sans cesse en bute à la majorité carniste et un gay, assumé, casé, très pépère dans notre mode de vie avec Piou-Piou et le chien, notre Lou’, dans une société hétérocentriste. Laissez-moi juste trente secondes pour jouir du très rare bonheur de faire partie d’une majorité. Rhaaaaaa.

Plus sérieusement, la sus-mentionnée majorité, plus précisément l’extrait que nous représentons sur le district de Morges est composé … de gens, d’individus, ni bas-plafond, ni extrémistes ni, forcément, agriculteurs. Soit, il y en a, il s’agit du corps de métier le mieux représenté dans notre groupe mais notre canton n’est-il pas entré dans l’ère industrielle grâce à son agriculture ? Herr Dr. Nestlé n’a-t-il pas lancé le premier grand programme industriel du canton du fait même de sa production laitière ? Sans vaches, pas de lait condensé. A la section, nous donnons donc dans la viti-, l’agri- et la culture ! et deux ou trois autres bricoles.

Un quart d’agriculteurs, deux œnologues, un caviste, un entrepreneur indépendant, un chef d’entreprise, un représentant en produits phytosanitaires, un paysagiste, un retraité, un mécanicien sur machines agricoles, un enseignant spécialisé, un enseignant du post-obligatoire, une libraire et un auteur : ce qui nous fait un total de 17 ! Avec la liste n°2 UDC-district de Morges, on vous propose 17 casquettes pour 16 candidats. Qui dit mieux ? Et encore, je n’ai pas fait la liste des attributions politiques, on va du conseiller communal au député en passant par la syndicature. On manque peut-être de dames mais nous ne sommes pas du genre à remplir artificiellement une liste d’une moitié de candidates prétextes. Question diversité, on est pas mal, on compte tout de même un Hongrois. Vous me direz qu’il y en a qui se targuent de présenter une Uruguayenne à l’exécutif. Pas mal, mais attendez que je sois candidat au National, l’UDC-PAI Vaud pourra se vanter de présenter un péquin qui a lu les 2000 pages de « L’Homme sans qualité » de Robert Musil. Combien de partis sont aussi lettrés ?

Je tiens à relever que je n’ai aucune ambition politique, je m’arrêterai au Conseil Fédéral où j’irai faire avec Piou-Piou la tournée des pays homophobes, présentant à des rangées de dignitaires apoplectiques mon homme, le chien sous le bras. Ça fera jazzer mais c’est le but, et je leur ferai la morale, sur deux ou trois autres points encore : antisémitisme, misogynie, violence contre les populations autochtones. J’aurai le droit, je m’en fous de ma cotte de popularité ; quand on ferraille en politique sous les couleurs de l’UDC, la susmentionnée cotte ne dépasse en général pas le deuxième sous-sol. D’ici là, si je suis recalé au scrutin du 30 avril, je n’en ferai pas une maladie. Sur la base de certaines données, j’ai calculé que j’avais à peu près 7,2% de chance d’être élu. Deux sortants sur trois se représentent, le climat est propice à l’obtention d’un quatrième siège, donc deux sièges hypothétiques pour 14 candidats, une chance sur 7 qu’il faut encore modaliser rapport à certains candidats nettement plus en vue que moi. La dame de la liste par exemple, l’exécutif vaudois enrôlerait là une excellente recrue. Avec moi, il ne gagnerait que des surnoms piquants pour une grande partie de ses 150 députés.

Comme me le disait l’une des élues morgiennes du parti typiquement morgien que j’ai quitté : « Tu n’as aucune chance ! ». Merci. Je le sais déjà. On ne se lance pas dans une campagne au législatif pour sa propre pomme. On le fait pour le groupe, je le fais pour ce groupe qui, n’en déplaise aux détracteurs de l’UDC, ne trouve strictement rien à redire à mon mode de vie, ni à la couleur de mes chaussettes, ni au fait que je suis sans cesse obligé de leur quémander le transport (n’ayant pas de voiture et il faut toujours qu’on se réunisse au diable-vaux-vert, ce qui n’est pas pour me déplaire, la campagne vaudoise, le pied du Jura sont si beaux). Bref, ce sont de bonnes gens, sincèrement, et j’espère en faire entrer un maximum dans notre parlement cantonal. Accessoirement, je ne suis pas contre le fait d’y entrer moi-même.