J’avais 16
ans, je venais de mettre un point final à un bref recueil de textes à caractère
plutôt olé-olé, Mylène Farmer chantait « Je suis libertine » et je
rêvais d’être publié à l’Âge d’Homme. J’ai envoyé mon petit recueil à la précitée maison d’édition, un
manuscrit, soigneusement rédigé de ma main, avec les fautes d’orthographe d’origine.
Quelques semaines après mon envoi, je recevais mon texte en retour avec une
lettre de refus. Je ne me souviens plus du tout de son contenu ; je ne l’ai
bien évidemment pas conservée. Je me souviens toutefois que ce message était …
délicat. On avait pris la peine de me dire « non » tout en laissant
la porte ouverte, pas même la grossièreté de conseils professionnels, genre
soyez plus ceci ou cela, faites ainsi et pas comme ça. Non, rien de tout ça. On
avait pris la peine de lire la prose d’un gamin de seize ans et de la lui
renvoyer, de lui expliquer pourquoi, cette fois, on lui disait non sans pour
autant le dégoûter de l’écriture. Une petite décennie plus tard, je publiais
mon premier texte, « Appel d’Air », de l’autofiction et 33 ans plus
tard, je m’apprête à publier, avec « Credo »,
la conclusion de 25 ans d’autofiction chez … l’Âge d’Homme !
Et, oui,
Mesdames et Messieurs, tout arrive : à l’approche de la cinquantaine je réalise un vœu adolescent ;
je rentre à l’Âge d’Homme. Je suis heureux d’y entrer avec ce texte-là, ce
récit, cette réflexion à la fois sur la littérature, deux ou trois convictions,
la peinture, le cinéma, un rien de politique. La référence à ma foi catholique
est évidente, « Credo » désigne la profession de foi du croyant
catholique, cela veut dire « je crois » en latin, « je crois en
un seul Dieu, le Père tout puissant … » Par extension, ce terme désigne .les principes sur lesquels on fonde sa conduite (Larousse en ligne). J’ai tenté juste une mise-au-point, sur les meilleures
images de ma vie … euh, je m’égare. Il n’est pas question de tenir un
catalogue de mes échecs amoureux, il n’est pas même question de mélancolie, à
peine, on ne se refait pas. Vous y lirez le carambolage de situations
parfaitement désassorties, des comparaisons fracassantes, rapprochements osés
entre quelques mondes et, évidemment, deux ou trois vacheries chemisées. On ne
se refait toujours pas.
J’ai tenté un discours de la méthode, on m’accuse d’en
manquer. Et pas de clefs rouillées qui n’ouvrent que des portes qui ne mènent à
rien. Vous retrouverez Cy., Lou’, Morges, la vie politique locale, un mot de ma
mère par-ci, par-là, des villes allemandes, Barcelone, la mer et l’amertume,
celle d’avoir été contraint, oui, contraint à la dépression. Peut-être
essayé-je (essayer, verbe du premier groupe, lorsque l’on conjugue un verbe de
ce groupe à la forme interrogative, son e muet en finale est remplacé par un é
et, dans ce cas, il faut encore opérer la transformation du i en y) donc,
peut-être, essayé-je de me justifier tout en témoignant des moindres choses.
Trouver un modèle, entrer dans la maturité avec un rien plus de calme que lorsque
je suis entré dans l’adolescence puis dans l’âge adulte.
Notez dans vos agendas, sortie en novembre 2019, c’est
après-demain. Dans l’intervalle, je me permettrai de revenir vers vous, vous
entretenir de « Credo ».
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