Mieux que saint Paul, accoster le bon rivage. |
La mémoire passe par le nez, souvenirs diffus, indicible
haleine du lac au tournant de la saison, un parfum à la fois vivant, chaud et
vert. Le long des quais, après avoir passé le temple, se joignent quelques
notes florales déjà mûres. En point de mire, j’aperçois la colline d’Échichens.
Le jour décline à peine, une lumière dorée-claire vient renforcer le parfum,
réminiscence. Qu’importe la période exacte, ni âge, ni date mais une connivence
… immémoriale ! Je suis bien de retour à Morges.
Nul n’est prophète en son pays, dit l’adage ;
je le serai quand même un peu la semaine prochaine, Le Livre sur les Quais, le
salon des auteurs qui se déroule à Morges, sous mes fenêtres, un salon auquel j’ai
été convié parmi des brassées d’auteurs talentueux, connus et reconnus. J’y
suis convié pour mon dernier essai, Tous
les États de la mélancolie bourgeoise, dans lequel je n’en finis pas de
liquider l’enfance, les origines, le milieu, etc. Il s’agira d’être présent, faire des dédicaces, participer à une table ronde, « décaper la
surface », à la Fondation Bolle. Suis-je un auteur abrasif ?
Cette promenade, au bord de la fatigue, au bout de
l’été, les canards en pleine toilette, les plates-bandes luxuriantes, les
arbres au feuillage dense, le tableau et l’instant, tout n’est que douceur, et
je la perçois parfaitement, la moindre fibre de ma personne y goûte
profondément. La production d’écrits acerbes me serait-elle curative, une
manière d’évacuer l’acidité ?
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