Il est tant de changer de registre … L’œil de Moscou, la petitesse moralisante de la Côte, Madame de S. et tutti quanti : cela m’ennuie considérablement. Je mets déjà bien assez de profondeur dans « Le Concile de pigeons », dans la correction de «La Dignité » et la fondation d’un parti pour que mon journal en ligne retrouve un petit genre un peu cabot qui n’est pas pour me déplaire. Je pense, du reste, qu’il s’agit là d’un trait de caractère auquel mes élèves goûtent fort. Ils savent qu’un bon mot, une répartie heureuse digne de Labiche ou d’une teinture moliéresque suffisent à me radoucir tout en leur donnant la réplique. Je peux bien affecter cette rondeur. J’ai remporté la victoire lors de la dernière bataille (quoique Moscou me promette toujours une reprise de la guerre) et de haute lutte ! Je peux bien occuper mon loisir, à présent, à brocarder l’administration moscovite, ses incohérences, sa pudibonderie. Le temps n’est plus à la tragédie, il ne l’a jamais vraiment été. Et pensez bien que, me sachant devenu fonctionnaire de l’instruction publique avec tout ce que cela sous-entend de pérennité dans l’emploi, d’assurance en tout genre, de prévoyance retraite, etc., je jouis dès lors d’une indicible assurance. Me voilà petit prébendé vaudois, membre du personnel cantonal et ce, vraisemblablement, jusqu’à ma retraite ! J’en hennirai presque de plaisir, rapport au cheval de Troie !
Je vis mon année jubilaire, il est donc hors de question que quelques broutilles événementielles ne viennent me la gâcher. Promis, un jour, je vous raconterai tout, tous les détails, je me livrerai pour l’édification de mon lectorat. Quoiqu’il en soit, il y a vingt de cela, j’ai fait le bon choix et, cette année, permettez que je joue au lettré de province, au « régent » un rien frondeur, à l’ « élite » intellectuelle locale. Sulfureux juste ce qu’il faut pour émoustiller les culs bénis. Pour ce qu’il reste de l’année, je vais nous broder de bien beaux souvenirs, des moments de choix et sans prétention. Je ne peux présumer de l’avenir : jusqu’en décembre prochain, je vais m’interdire de jouer les Cassandre. Je vous promets toutefois de charmantes anecdotes, le piquant de quelques flagrants délits de mauvaise fois administrative mais rien qui ne justifie cette mine « gênée » que les suppôts moscovites aiment à prendre lorsqu’ils émettent du bout des lèvres un ordre à peine voilé, le couvert du bon conseil … Ils usent alors de la périphrase et du détour syntaxique avant de conclure par un silence piteux.
Que du bonheur ! De toute manière, en cas de malheur, du fait de ma nature de catholique croyant, je ne risque que la vie éternelle à la droite du Très-Haut qui, auparavant, n’aura pas manqué de m’absoudre de mes nombreux péchés consécutivement au rachat que son fils en fit par le martyre de la croix. Bon, pour le vaudevillesque de la crucifixion, il faudra repasser … Voilà que l’heure tourne, il faut que j’aille me montrer et promener ma nouvelle quiétude guillerette sous un soleil admirable avant de m’adonner à quelques activités typiquement dominicales et « gaies ».
Je vis mon année jubilaire, il est donc hors de question que quelques broutilles événementielles ne viennent me la gâcher. Promis, un jour, je vous raconterai tout, tous les détails, je me livrerai pour l’édification de mon lectorat. Quoiqu’il en soit, il y a vingt de cela, j’ai fait le bon choix et, cette année, permettez que je joue au lettré de province, au « régent » un rien frondeur, à l’ « élite » intellectuelle locale. Sulfureux juste ce qu’il faut pour émoustiller les culs bénis. Pour ce qu’il reste de l’année, je vais nous broder de bien beaux souvenirs, des moments de choix et sans prétention. Je ne peux présumer de l’avenir : jusqu’en décembre prochain, je vais m’interdire de jouer les Cassandre. Je vous promets toutefois de charmantes anecdotes, le piquant de quelques flagrants délits de mauvaise fois administrative mais rien qui ne justifie cette mine « gênée » que les suppôts moscovites aiment à prendre lorsqu’ils émettent du bout des lèvres un ordre à peine voilé, le couvert du bon conseil … Ils usent alors de la périphrase et du détour syntaxique avant de conclure par un silence piteux.
Que du bonheur ! De toute manière, en cas de malheur, du fait de ma nature de catholique croyant, je ne risque que la vie éternelle à la droite du Très-Haut qui, auparavant, n’aura pas manqué de m’absoudre de mes nombreux péchés consécutivement au rachat que son fils en fit par le martyre de la croix. Bon, pour le vaudevillesque de la crucifixion, il faudra repasser … Voilà que l’heure tourne, il faut que j’aille me montrer et promener ma nouvelle quiétude guillerette sous un soleil admirable avant de m’adonner à quelques activités typiquement dominicales et « gaies ».
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