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vendredi, décembre 31, 2010

5-4-3-2-1 Ignition

Bilan 2010, exercice classique dont les chefs d'Etat se sortent avec plus ou moins de bonheur, d'Adolf Oggi et son sapin à Jacques Chirac et son horloge à voeux ... Allons-y, cher lecteur, pour ce passage en revue de l'année écoulée. Je vais procéder de manière thématique plutôt que chronologique.

Commençons par les voyages, d'un week-end ou plus. J'ai bien passé cinq ou six semaines à Berlin ... mais ce n'est pas du voyage, j'y suis chez moi. Dans ma chère Allemagne, j'ai renforcé mon attachement au Bodenseekreis. Avec Cy, nous avons séjourné à Constance, Friedrichshafen, Saint-Gall, Bregenz. Cette région à cheval sur trois frontières est pleine de charme. On y mène une vie plaisante, discrète, confortable et aimable. Nous avons poussé un peu plus loin à Stuttgart, une belle cité commerciale, sa gare monumentale d'un style un rien fasciste, la grande avenue bordée de commerces, le château, son petit parc, le Kunstmuseum et cette bonne vie opulente qui s'offre à chaque terrasse, dans chaque café, dans les rues, les places. Je suis aussi allé "redécouvrir" Münich en solitaire (j'y suis passé il y a plus de quinze ans), la ville de l'adolescence de Thomas Mann, de ses premiers succès. On y trouve de beaux cafés. Je retiens particulièrement le Hermann, à l'étage, en face de l'hôtel de ville, et le Puck, près de la neue Pinakothek. J'ai aussi découvert Malte avec Cy, un pauvre caillou recouvert de vieilles briques où l'on fait payer les catholiques pour visiter les églises. Le tourisme fait vivre l'île et la tuera certainement ... Autre destination touristique, la côte dalmate en Croatie. Je garde depuis que nous y sommes allés quelques impressions, quelques images de Hvar, sur l'île du même nom, et le fabuleux palais de Dioclétien à Split, les quais, la villa Mestrovic. Nous avons encore passé quelques jours à Lyon et Zürich.
En matière d'art, j'ai fort goûté une belle exposition Vallotton au salon du livre de Genève, particulièrement un "Paysage, soleil couchant" de 1919, un horizon de feu, d'or, de turquoise, de rose, beauté indescriptible de la mélancolie du couchant, arbres et bosquets, et les promesses de l'enfance. Beau à pleurer. Il y a aussi ma visite de la Neue Pinakothek, pas envie de citer une toile en particulier. Tout comme le Staatmuseum de Stuttgart. De belles institutions.

Question littérature, 2010 sera l'année de ma rencontre avec Julien Green, Léviathan, Adrienne Mesurat, son journal ... Quel choc ! J'ai lu Adrienne en pleine canicule berlinoise et j'en suis resté frappé, interdit. J'ai terminé l'année sur la lecture des Buddenbrook, un nouveau choc. J'ai approfondi ma relation à François Mauriac, Un Adolescent d'autrefois, Le Baiser aux lépreux et une bonne biographie que je n'ai pas terminée.
Quant à ma "production", j'ai fait publier Les Âmes galantes en mai et, fin novembre, les Mémoires d'un révolutionnaire. J'ai surtout mis la dernière main à La nouvelle Fuite à Varennes. J'attends les propositions de correction de mon éditeur. J'ai aussi achevé la rédaction de deux brefs textes qui m'ont beaucoup tenu à coeur, Slideshow (impubliable car fondamentalement scandaleux et amoral) et Tous les Etats de la mélancolie bourgeoise, un petit essai pertinent un rien fielleux.

Je n'ai manqué qu'une ou deux messes dominicales mais aucun des grands rendez-vous liturgiques de l'année. Je suis allé d'un paroisse à l'autre, toujours dans le regret de ce que j'avais connu à Saint-Joseph. En 2012, je compte me rapprocher de la paroisse Saint-André, y retrouver l'abbé Pittet.

Un dernier mot, de cinéma; il y a eu la révélation esthétique et artistique d'un Single man de Tom Ford. Je n'entrerais pas dans le détail, je vous laisse regarder dans les billets de cette année. Un coup de projecteur sur Io sono l'amore, de Luca Guadagnino, une tragédie wagnérienne dans un Milan post-mussolinien. Tilda Swinton y est sublime.

Et quant à ce blog ? Stop ou encore ? Mon éditeur et les journalistes me forcent la main. On m'a collé une étiquette de blogueur. Je voulais mettre un terme à cette aventure; vais-je revenir sur ma décision ?

vendredi, décembre 17, 2010

7. Tony, Thomas, Christian et les autres


Tony, Thomas, Christian et les autres ... Buddenbrook évidemment ! En ce momement, en ce temps de l'Avent, je partage mon temps de loisir entre la promotion des "Mémoires d'un révolutionnaire", la lecture du Pentateuque (Genèse, Exode, Lévitique, Livre des nombres, Deutéronome) et les Buddenbrook, effets du hasard. Ce sont deux lectures que j'ai longtemps repoussées. Les deux sont "impressionnantes". L'Ancien Testament brille de l'éclat baroque d'un or ancien et les Buddenbrook, un récit familial d'un veine quasi biblique, quelle peinture édifiante et sensible !

Je retrouve à travers le personnage du sénateur Thomas Buddenbrook toute la démission d'une nature insatisfaite et hésitante, un trait contre lequel je passe beaucoup de temps à me défendre, tout comme le sus-désigné personnage. Il y a aussi la notion du masque ... Au risque de déplaire et de me faire chapitrer par quelque autorité, je préfère paraître toujours au plus près de moi. Je pourrais encore évoquer l'hypersensibilité de Christian, la dignité de Tony, ses à prioris enfantins et sa patience face aux contradictions de la vie. Je suis les Buddenbrook.

J'ai coutume de dire en interview que j'aurais aimé jouer les Thomas Mann mais que, ne provenant pas d'un milieu suffisamment bourgeois, je me suis rabattu sur Thomas Bernahrd ! Derrière le bon mot, je conserve toutefois la nostalgie de cette bonne vie allemande qui m'attire tant et m'appelle depuis ma rencontre avec Berlin.

vendredi, novembre 26, 2010

9. Laharpe, héros méconnu

Laharpe ou l'histoire d'un homme insoumis, insurgé, un peu orgueilleux et parfois de mauvaise foi ... Laharpe ou le héros méconnu. J'ai passé ses "pantoufles" et ai rédigé ses confessions en "je", un constat de fin de vie qu'il aurait rédigé fin 1837, début 1838. Je laisse le soin à mes lecteurs de se faire une idée, lire les "Mémoires d'un révolutionnaire". Ils peuvent aller glâner des informations sur le site et la page "facebook" des éditions Morattel.
Le travail de promotion a cela d'étrange qu'il faut se remettre en phase avec le texte, un texte "accouché", le travail serait terminé. Je relis l'un ou l'autre passage des "Mémoires ..." et me surprend à le ... découvrir. Le texte est sorti de moi, il vit sa vie et je le lis comme je lirai n'importe quel texte qui ne serait pas de moi. Les "Mémoires ..." ont été relus, corrigés, mis en forme et imprimé, tant d'autres les ont portés; à présent, ils sont aux lecteurs.

Agréable interview vendredi matin, sur Couleur 3, menée par Catherine Fattebert. Les trottoirs de la Sallaz étaient encore un peu enneigés, une belle lumière rase, un temps d'Avent ... Le rendez-vous n'avait rien d'inquiétant. Je me suis demandé si je percevais le paysage différemment, à présent que je le perçois avec les yeux d'un auteur "reconnu". Mes précédentes sorties ont toutes été si discrètes que j'avais à peine l'impression à mes propres yeux d'être écrivain !

jeudi, novembre 18, 2010

10. Potiche et autres nids à poussière


On n'en finit pas de vivre avec son passé ... L'autre jour, je suis allé voir "Potiche", le dernier film de François Ozon, avec Catherine Deneuve. Je suis allé le voir pour la grande Catherine, un peu trop étroitement sanglée dans sa gaine, le souffle court, la réplique parfois hésitante, grand paquebot du cinéma français ... une légende toujours sur le point de prendre l'eau de partout mais ça flotte encore.

J'y ai retrouvé une esthétique, un charme propre à mon enfance, le chic du skaï crème, les couleurs acidulées et un ton, une vision du monde qui confine à la non-vision ... Ah ! le charme d'antan, quand on pouvait cloper, forniquer et polluer sans arrière-pensée. On jouait à la vie en laissant l'avenir régler les vrais problèmes.

Je vous écris - évidemment - planté derrière la télévision. Et je regarde une émission sur la pop et les stars des années quatre-vingts, du "cheni" fluo qui a aussi mal vieilli que ma madone de plastic phosphorescent achetée par correspondance chez Védia, mon premier objet de piété ! De la bimbloterie à laquelle je ... nous restons tous attachés. On ne peut tout de même jeter de pareilles choses, ce serait se couper un bout de l'âme.

D'une certaine manière, les "Mémoires d'un révolutionnaire", les confessions de mon Laharpe tiennent du même fétichisme passéiste, le kitsch en moins. La promotion de mon dernier roman a déjà commencé, vernissage le 23 novembre de 18h30 à 21h30 au café le Sycomore à Lausanne, 31 rue de l'Ale. Olivier Morattel est un éditeur très actif et efficace. Il vient de la finance, il sait vendre "le produit" et j'aime cela. Il a ma totale confiance. Petit rappel de la teneur de mon dernier roman dans mon prochain billet.

vendredi, octobre 29, 2010

11. On ne change pas ...


... une équipe qui gagne surtout quand elle perd ! Je vais donc encore parler de Berlin - où je me trouve - je vais encore évoquer Mauriac, Green, Thomas Mann et Bernhard et mon catholicisme, je vais "tirer" un message de plus afin d'honorer ma promesse comme un époux honore son épouse après vingt ans d'épousailles et de routine. Je baille ... non, je ne suis pas fatigué, je m'ennuie, voici un mot que lâchait Lucien Guitry lorsqu'il baillait en public. Je le sortais aux aspirantes infirmières dont j'avais la charge, des élèves d'une école de soins infirmiers (une école privée et pathétique dont la direction est frappée d'alcoolisme) mais les demoiselles manquaient d'humour et ont répété au seul membre non-alcoolisé de la direction que je m'ennuyais. C'était une dame qui ne supportait les hommes qu'émasculés et/ou alcooliques ... ça laisse songeur et qui, de nos jours, connaît encore Lucien Guitry. Bref. Je peux me perdre rêveusement dans la contemplation de la vue (voir illustration) que m'offre la vaste baie vitrée de l'appartement que j'ai loué pour ce séjour, un grand appartement décoré avec goût dans lequel je flotte au-dessus de la ville qui s'offre à moi sur près de trois-cents degrés.

A propos de Mauriac, mea culpa, il me semble que j'avais insinué une légère vacherie quant à l'origine de son succès, ce dernier coïncidant avec son mariage; l'élue était une demoiselle Lafon, demoiselle dont le père aurait été un auteur reconnu et primé en ce temps. J'avais pourtant lu la chose. En fait, le beau-père de Mauriac était banquier et le Lafon auteur et primé était gay, aussi peu assumé que Mauriac dont il était un ami proche (ne me demandez rien quant au niveau de proximité).

Autre vacherie. J'ai, dans un essai intitulé "Tous les états de la Mélancolie bourgeoise", taillé quelques costumes à L.B., cinéaste romand reconnu. Il s'était complaisamment étalé dans une sorte d'article hommage à un grand auteur romand fraîchement décédé dans lequel il alignait mensonge sur cliché. J'ai lu dimanche dernier une chronique de sa main et ai hurlé de rire. Cet homme a du talent et je sais l'apprécier. Qu'on se le dise et le répète lorsque mon essai sortira.

Pour le reste, ça attendra demain, je suis fatigué pour l'instant...

samedi, janvier 09, 2010

18. Coco Chanel et Igor Stravinsky


La liaison est présumée, elle reste dans le cadre du vraisemblable, Coco Chanel et Igor Stravinsky, un film, la peinture d'une époque, le premier quart du XXème, des images d'un graphisme parfait, d'une élégance léchée et la musique, le ballet, le service impérieux de l'art, une Anna Mouglalis dans la peau de Coco encore plus Chanel que Gabriel ... Stravinsky n'a pas eu peur d'affronter la nouveauté radicale à laquelle son talent l'a ouvert, pareil pour Chanel; le réalisateur Jan Kounen s'inspirant d'un roman de Chris Greenhalgh a merveilleusement rendu cette époque contradictoire, séduisante et inique, le glissement d'un monde de traditions vers ... autre chose. L'oeuvre est esthétiquement aboutie, froide comme la réussite et attirante comme un garçon inaccessible. J'ai, le temps d'une séance, retrouvé ce cinéma d'atmosphère qui n'a guère plus court aujourd'hui.


Sitôt sorti de la salle, j'ai tout de suite voulu écrire un billet. Accessoirement, cela fait plus de cinq jours que je repousse le moment de vous parler. La semaine dernière, Avatar avait suscité mon enthousiasme, voire même mon ravissement; j'avais pensé en dire quelque chose et, finalement, la nécessité m'en a passé. Je n'ai pas envie de surfer sur la vague d'un engouement général quand bien même il est légitime. Je ne suis pas fait pour ça. Mon travail d'auteur m'entraîne ailleurs ... ailleurs que sur un blog ! Je suis donc venu vous dire que je vais m'en aller, que "Le Monde de Frevall" ne va pas durer pour la simple raison que je n'en vois plus l'intérêt. Je suis quelque peu mieux établi dans ma "carrière" d'auteur. Soit, je suis peu publié, encore moins lu mais, dans les deux cas, je le suis, tout de même.


J'ai adoré vous écrire, vous parler de ce que j'aime, vous faire partager mes préoccupations et mes "coups de coeur". Avec vous, j'ai fait face aux critiques, à la tentative de censure ... A présent, mon blog est un pauvre îlot perdu dans la toile, il représente toujours un investissement de ma part (temps, effort) mais sa forme n'est de loin pas à la hauteur de son contenu. Vanité ?! oui, peut-être mais mon travail d'auteur mérite un certain cadre et du respect. Je ne suis pas programmateur, je ne vais pas transformer mon blog en un sapin de Noël internautique, avec plein de gadgets qui lui assureraient un minimum de visibilité.


Nous n'allons pas nous quitter comme ça ... Je vais encore tenir ce blog jusqu'au 31 décembre 2010. J'ai décidé de vous offrir dix-huit articles pour cette année, encore dix-sept, le dernier au 1er décembre 2010. Et, pour 2011, vous retrouverez peut-être ma plume sur la toile, ou non ... A moins que vous ne retrouviez mes billets internautiques dans un florilège publié ?! Je ne sais pas, pas encore. Encore tous mes voeux pour cette nouvelle année.