Il m'appelait "mon cousin" lorsque nous nous rencontrions dans les couloirs du gymnase de la Cité où j'étais élève; il me donnait toujours du "mon cousin" en ville, chez Manuel, par exemple, où très obligeamment il retirait ses affaires, des cahiers qu'il avait étalés autour de lui, sur la table et les sièges. La mère de Jacques Chessex était une Vallotton !
Jamais, je n'ai osé lui soumettre la lecture de l'un ou l'autre de mes romans publiés, je le regrette. L'aura du grand auteur m'impressionnai trop et, pourtant, l'homme était d'un abord aisé. Je crois que je ne lui ai jamais présenté mon travail par pusillanimité, et aussi parce que je ne partageais pas son goût du "beau sexe". Je comptais lui apporter personnellement "Les Mémoires d'un révolutionnaire" sitôt la chose publiée, l'affaire d'une année. Les aventures de Laharpe sortiront sans le brillant patronage d'un autre grand vaudois.
Christophe Gallaz a eu un mot pertinent quoiqu'acidulé à propos du grand Jacques, un mot qui tombait juste, une mise en balance du projet littéraire chessexien, de la critique cinglante du pays de Vaud qui s'y lit et de l'amour de l'auteur pour ce pays, de son désir de puissance ... Rapport à méditer ...
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