jeudi, avril 19, 2007

Le journal des Goncourt


Les pseudo-secrets, les coups de théâtre ne sont pas mon fort. Arrive un temps quand les choses se font, qu'elles sont à point. C'est ainsi que ma plume me vaut une fonction de plus, celle de rédacteur en chef du webzine de Vogay et, consécutivement, fait de moi un membre actif de cette association. Rajoutez à cela l'Association Vaudoise des Écrivains et sa vice-présidence, me voilà une voix, un porte-drapeau, une opinion à ménager. Cela ne changera rien à mon credo littéraire ni à mes convictions en matière de presse; je privilégierai toujours la morale pratique, la réflexion fondée sur l'expérience, sur la réalité de l'individu, sur sa capacité à produire de l'émotion, un support à notre sensible. On dit "parler avec son coeur" et/ou "ses tripes". Et je suis le premier disciple de cette pratique, ce qui ne m'exonère pas d'une contribution aux lieux communs ni à la platitude parfois. Je me souviens aussi, qu'au 24 janvier, je vous annonçais la création du parti de la Dignité : je n'enterre pas ce projet, il n'est pas encore mûr et j'ai d'autres travaux qui se presse sur ma table. Je n'abandonne pas, non plus, ma critique, souvent sévère, de la société et des autorités vaudoises. Mon temps et mon attention sont limités, je prendrai moins souvent la parole sur ce chapitre-là.

Ce journal en ligne - tant décrié, lu, condamné et apprécié à la fois - ne va pas pour autant devenir aussi stérile qu'un communiqué officiel. Il va prendre un tour plus posé et réfléchi ce qui ne veut pas forcément dire moins polémique ... ou subversif. Mes amis connaissent la bonne adresse où me lire dans un genre intimiste et mon roman en construction - le Récit de la vie d'un jeune homme vaudois à la dérive - est toujours en ligne. Il remporte même un joli succès en dépit d'un renouvellement plutôt parcimonieux des billets que j'y publie. Je vais revenir ici à l'origine de ce blog (je n'aime plus ce mot, on me l'a sali), une sorte de journal des frères Goncourt, en solo, en ligne et au XXIème siècle. Tout ce que j'ai déjà pu écrire est assuré d'une longue vie; la toile représente la meilleure manière de pérenniser la parole d'un auteur. Des experts promettent même l'éternité. Google, fort de ce fait, s'est lancé dans un programme de numérisation de la littérature universelle, un travail titanesque de scannage, mise en forme et en ligne. C'est ainsi que la nécessité a fait de moi un auteur plus accessible que Robert Walser ou Julien Green. Je suis stocké sur des serveurs, dans des disques durs, parfois imprimé et c'est ainsi que mon oeuvre vit; le jury qui m'a accordé la bourse 2007 de l'Etat de Vaud pour l'écriture s'est aussi intéressé à mon travail en ligne, le considérant tout aussi légitime qu'une publication papier.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

>.<