mardi, septembre 09, 2014

Le livre sur les quais, la République des Lettres au bord de l'eau


Photo d'André Ourednik
Il y a les amis, les vrais, ceux qu’on ne voit pas tant mais qui restent toujours un peu près de vous par leurs livres. Et ils étaient à ma gauche Pierre-Yves Lador et Pierre Quéloz, à ma droite André Ourednik. Il y a les amis des amis, Olivier May, son enthousiasme, sa bonne lecture et je ne l’ai pas même interrogé sur son travail, un livre jeunesse, je crois, sa passion pour l’antiquité. Et Florian Eglin, le regarder à la dérobée, assis dans une bergère Louis XVI, le Confessionnal dans les salons Moyard. Pour ceux qui ne visualisent pas, il est brun, souriant, un regard ferme et avenant, les traits fins, une chemise en jeans ouverte, un, deux boutons, pressentiment du torse puissant au poil brun et des mains racées. Le sourire naturellement séducteur, on ne doit pas souvent lui dire non.

Place 55, je la partage avec Quéloz mais Emmanuel Pinget nous prête aussi sa chaise. Il signe « Avant de geler », sa compagne est berlinoise, elle vit à Schöneberg. Quelques connaissances, un mot fielleux, « c’est ça que tu publies ? mais c’est tout petit ! une brochure … » ou l’amabilité un rien forcée d’une vieille grosse jeune fille en vue qui ne l’est plus. Cyril n’est pas passé, trop de monde, il fête ses quarante ans à l’appartement, nous faisons porte ouverte. Il m’a tout de même accompagné la veille au soir au cocktail, la terrasse du Casino. J’ai « courbé » les discours officiels avec André ; nous sommes allés manger des tajines dans le lounge des auteurs, j’échange ma carte avec Jacques Neirynck. Mais le cocktail, retrouver Cyril qui m’a appelé, attendre la fin des discours, Fornelli nous a rejoint, nous pénétrons la terrasse du Casino. Il fait beau, doux, crépuscule, il y a du monde. Vincent Jacques, notre bon syndic, sa femme est charmante. Nuria et Olivier sont un peu plus loin. Cyril se faufile et s’échappe par l’un des escaliers en volutes.

Trinquer avec Luc Ferry, parce qu’il est là, un verre à la main et moi aussi, nous sommes au milieu du passage, la conversation se noue. Luc est accompagné d’Isabelle Alexis, petite robe noire, chandail rose noué aux épaules, le teint frais, la parole complice. De temps en temps, Luc lui demande une cigarette. Daniel Marguerat passe par-là, Luc Ferry l’admire, les deux hommes se présentent, la discussion roule sur l’histoire du christianisme. Je m’inquiète de savoir où se trouve Cyril. « … mais ramenez-le et présentez-le nous ». Je retrouve mon homme après avoir parcouru tous les salons ; il se tient à l’autre bout de la terrasse, un attaché de presse le regarde avec intérêt. Nous retournons auprès de Luc, Isabelle et quelques autres. Le grand homme est cordial, drôle, enchanté de son séjour morgien. Fin de soirée à la terrasse du Métropolis avec la moitié du staff Payot qui, avec Cyril, chante du C. Jérôme et du Christophe à plein poumon. Le serveur après une heure de concert demande un peu de silence, demain est déjà là.


Place 55, il y a les amis, les livres, les lecteurs ; je me sens un peu engourdi, un peu affamé, dernière ligne droite, je ne vais pas tarder à lever le camp, je ne veux pas manquer la messe de 18h30 à la chapelle de la Longeraie. Stéphane Bovon se tient debout derrière sa pile de livres, comme le géant de la couverture de « La Lueur bleue ». Alexandre Grandjean et Alain Freudiger sont de retour du Locle. Je n’ose pas tourner la tête, Fabienne Bogadi dont j’ai à moitié assassiné le roman dédicace avec application sur ma gauche. Elle est d’une politesse exquise, souriante, cordiale et nous salue avec grâce. Une dernière dédicace à Mélanie Chapuis, « lequel me conseilles-tu ? », la belle est pétillante, je prends un « Canicule parano ». Il paraît que Servidis serait en rupture de stock.

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