lundi, avril 21, 2014

Chronique familiale


La ferme Vallotton, à Valdosta, Georigie
Un parent américain était de passage en Suisse romande durant la semaine sainte. Ce « cousin », un Vallotton des Etats-Unis, m’a annoncé son arrivée via un réseau social. Malheureusement, j’étais à Berlin dès l’avant-veille de son atterrissage. Tout au long de cette semaine, de messages en messages, j’ai suivi ses péripéties et me suis reconnecté avec certains de mes parents vaudois perdus de vue. J’ai de plus conseillé à Jerry, mon « cousin » d’Outre-Atlantique, la visite de Vallorbe, notre berceau familial. Jerry est à la recherche de « the right line », à savoir la branche suisse dont il est issu. C’est ici que l’histoire prend un tour … historique. Je pensais que les Vallotton des Etats-Unis étaient débarqués au début du vingtième siècle, parmi les cohortes de va-nu-pieds  venus chercher une meilleure vie loin du vieux continent. Que nenni ! Jerry m’a raconté l’histoire de trois frères Vallotton arrivés sur le nouveau continent en … 1732, dans l’Amérique d’avant les États-Unis. On trouve surtout la trace de Jeremiah Oliver Vallotton, marié à Elizabeth Landry, dont les fils se sont battus contre les Anglais durant la guerre d’Indépendance. Ces Vallotton se sont établis à New York puis Savannah. La société historique de Géorgie cite James Vallotton, né en 1753, mort en 1805, elle possède même une corne à poudre marquée à son nom. Elle garde aussi le souvenir de son frère David, mort à fond de cale d’un vaisseau britannique durant la guerre d’Indépendance.

Jerry vit en Californie mais il y a dans tous les Etats-Unis des centaines d’autres Vallotton, conservant pieusement le souvenir du Pays de Vaud, de leurs origines, collectant tous les renseignements possibles à propos de l’histoire de la terre de leurs Ancêtres. Cette ouverture américaine, le Sud, la Géorgie, Savannah me renvoie à l’univers de Julien Green, à une certaine lumière, un art de vivre suranné. J’ai fini par rencontrer Jerry, juste avant son départ pour l’aéroport, samedi de Pâques, 7h, à son hôtel, Yverdon, parce qu’il n’avait pas trouvé à se loger à Vallorbe. J’ai rencontré un homme charmant et chaleureux, riche de tout ce qu’il avait vu en Suisse, prenant des notes, et encore plus heureux d’avoir rencontré ses « cousins ». Il a fait de moi, incidemment, le membre d’une tribu internationale, pour ne pas dire universelle. Il a même réenchanté mes origines. 

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