lundi, mars 17, 2014

Retour de Zürich : de Matisse au Cavalier bleu en passant par H. van de Velde

Archives Nietzsche, une réalisation de H. van de Velde
Retour de Zürich, une exposition, « De Matisse au Cavalier bleu », l’expressionisme allemand et ses influences françaises. Temps magnifique, accrochage intéressant et le lac, une promenade ensoleillée, une bonne heure sur un banc, face à la rive, Zürichhorn, à travailler à « Zauberberg II », mon dernier projet, une suite au roman de Thomas Mann parce que je me suis attaché à Castorp et Ziemssen.
Un mot quant à l’exposition, beau choix d’œuvres quoique disparate, didactique intéressante mais étendre (distendre) les relations du « Brücke » et du « Blaue Reiter » avec les fauves, les cubistes et les post-impressionnistes à l’entier de l’expressionisme, c’est un peu exagéré ! A croire que l’institution muséale zurichoise redécouvrait un lien oublié après deux guerres mondiales, un lien tiré par les cheveux tout de même. On sent surtout la découverte par l’occident latin et anglo-saxon de la richesse, de la radicalité, de la variété et de l’actualité de la culture allemande, sous tous ses aspects. Et puisque l’étoile de barbouilleux hexagonaux du début XXème commence à pâlir, pourquoi ne pas reficeler dare-dare des liens avec l’Allemagne, le géant d’Europe tout domaine confondus. J’ai tout de même eu le plaisir de « communier » devant quelques Kirchner pas tant Kirchner dans leur exécution et devant de superbes Jawlensky, surtout son « Paysage », une tempera sur carton de 1911, un petit format presque carré. En fait de paysage, il s’agit plutôt d’un coin de rue, l’entrée d’une propriété, un mur orange, une maison ocre, des frondaisons pâteuses et, pourtant, la composition – rigoureuse – est d’un équilibre parfait. Jouir, avant la catastrophe, de la paix d’après la catastrophe ! Zauberberg, la paix des cimes …
Poursuivre dans cette même esthétique par une visite au musée Bellerive, exposition van de Velde, le peintre, l’architecte, le designer, les ombres de la Sécession, d’une sorte de pré-Bauhaus à Weimar, au service du grand-duc. Avant 14, évidemment. Comment est-il possible que l’on ait alors fait … fausse route ? Voie royale vers d’autres errances, et des pires. Au musée Bellerive, tout respire cette plénitude d’avant l’erreur d’aiguillage, toute la quiétude un peu hautaine de la ville tout autour proclame la victoire de la culture germanique. Nous nous sommes fourvoyés entre le parlementarisme à outrance, les ergotages sociologisants, le libéralisme, mai 68, etc. Jusqu’où faudra-t-il encore suivre cette voie que l’on sait en cul-de-sac ?

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