dimanche, janvier 05, 2014

Adventure Time

Jake, le chien jaune aux pouvoirs magiques, et Finn, un pré-ado malicieux, toujours coiffé d’une cagoule qui lui fait deux oreilles animales, forment le duo vedette d’Adventure Time, une série d’animation américaine. Jake et Finn ne sont pas seuls dans le monde de Ooo. Il y a la princesse Chewing-Gum, le roi des Glaces et son pingouin Gunter, le roi Liche, Marceline la jeune vampire, BMO (à prononcer Beemo) la console de jeu vivante de Finn, et tant d’autres personnages loufoques à la Hanna-Barbera, tous sortis de l’imagination du créateur de cette série à succès, Pendleton Ward, diplômé du California Institute of Art.

Au-delà des chiffres, d’un engouement exponentiel, Adventure Time séduit par son ton décalé, limite absurde et subtilement référencé. A relever, nous avons affaire à du travail soigné : neuf mois par épisode, un scénario écrit, des dessins faits mains.  On se laisse attraper le doigt sur la zapette, entre deux panneaux publicitaires et une fin d’émission rasante, et on reste collé sur Cartoon Network, ce qui est tout de même un peu honteux. La bande son est aussi léchée que le dessin, une mention particulière pour les versions françaises, très écrites, fluides et en bon adéquation avec la musique. Jake le chien jaune s’allonge, se déforme, prend la taille d’un géant, se met à voler … C’est toute la culture enfantine du spectateur adulte qui est invoquée.

Il m’est déjà venu l’envie de « révéler » mon admiration pour cette série. Dès la première fois, un samedi soir aussi, heure indue, et une belle histoire d’amitié, d’affection sincère, une histoire toute bête et touchante … Car Adventure Time touche toujours au but, droit au cœur, avec poésie, innocence et morale. Finn est une sorte de Wanderer dépourvu de la moindre once de tragique. Il est ce petit homme (au sens d’être humain) qui traverse bravement son parcours initiatique ; on appelle ça l’enfance puis, plus généralement, la vie. Finn, c’est nous. Ce soir, je franchis le pas, j’en fais un billet, après être resté frappé et ému par l’épisode « La Brume des souvenirs », un épisode musical au cours duquel Marceline la vampire aux accents de Keren Ann donne la réplique à un néo-Benjamin Biolay/Roi des Glaces au son d’un clavier et d’une boîte à rythmes un peu ringarde ou super tendance. Cet épisode place définitivement toute la série dans la catégorie des contes, et des plus précieux : les consolant.

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