mercredi, mars 27, 2013

Citation page 10

[… ] la " mélancolie bourgeoise " est un état archétypique qui résulte de l’opposition des éléments les plus vulgaires du quotidien en ce début de XXIème siècle et de toutes les délicatesses qu’une société d’abondance à prétention démocratique offre à ceux dont l’éducation et les goûts sont aboutis.

Tous les Etats de la mélancolie bourgeoise, extrait, p. 10, essai autofictif, éditions Hélice Hélas, à paraître début mai.
 
Me voici sociologue amateur, essayiste dilettante, auteur sérieux sans l’adoubement de l’alma mater ou d'un solide réseau. Toutefois, je ne suis pas aussi sentencieux tout du long des 90 pages de mon prochain et court ouvrage. Il y aura de l’humour, du lyrisme, des coups de gueule, ce petit quelque chose de « too much » qui m’interdit toute étiquette et peut-être même une reconnaissance populaire. En vrac et en résumé, je me suis donné le droit d’inventer une sorte de nouvel état d’âme, un délicat cocktail composé d’une goutte de bovarysme, d’un rien de snobisme, d’une rasade d’élitisme et d’un vieux fond de misanthropie. La boisson est capiteuse, un peu âpre, guère plus raide, ivresse assurée !

Explication de texte. Les susmentionnés éléments les plus vulgaires du quotidien font référence à des produits culturels et à leurs médias de masse : la télé poubelle, le sport spectacle truqué, les mégas concerts d’artistes formatés comme un gadget jetable, la presse gratuite et de mauvaise qualité (qualification redondante, existe-t-il seulement de la presse gratuite de qualité ?!). J’oppose à cela des délicatesses, à savoir le mirage du luxe et du bien-être, tant physique que moral, quasi un droit du citoyen-consommateur lambda des nations d’économie libérale (sociétés d'abondance à prétention démocratique). Ces délicatesses ne sont pourtant pas à la disposition de tous. Seules deux sous-catégorires de citoyens y accèdent : les aisés et les cultivés. Et, souvent, les individus cultivés sont issus des milieux aisés. Quant aux autres ? Ils bouffent des trucs gras, avachis sur leur canapé pseudo-design I*** ou C***, en regardant un programme mi-pathétique sur M6.

Un éclat de lucidité, que faire ? Eteindre la télé ? manger des carottes ? lire un livre ? Plus simple : se rassurer en achetant des babioles de marque ou estampillées nostalgique bourgeois.

 

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