mercredi, avril 27, 2011

Les trop riches heures de Barcelone



Quelques jours à Barcelone, ville que je connais bien et que j'apprécie ... appréciais. L'insolente santé économique de la communauté autonome de Catalogne parmi une Espagne exsangue a refermé Barça sur un certain complexe de supériorité. La grande cité, sainte capitale de la culture catalane, n'a plus qu'elle-même comme modèle. Elle en devient idiote et commence à sentir moralement le moisi. Le musée d'Art contemporain n'offre plus que deux de ses trois étages à la visite, dont l'un est consacré aux collections (d'artistes locaux) que possède l'institution. Et les autorités municipales ont quasi éradiqué tous les signes restant de la guerre civile. Des chantiers chic et sans fin ceinturent la ville qui n'en finit pas de s'alourdir de frisottis architecturaux réhabilités selon une esthétique ripolino-disneyique. C'est tout juste si l'on a pas forcé les vieilles gagneuses de Raval de subir lifting et liposuccion.


Le touriste est contraint au rôle de crétin de touriste que l'on fait poireauter devant le tas de nouilles trop cuites de la Sagrada Familia ... Heureusement, il reste de vrais gens, ceux qui n'ont jamais fréquenté le musée d'Art contemporain ni ne prennent la pose sur la plage artificielle de San Sebastian, de ceux qui assistent à la messe de San Augustin ou qui épluchent des légumes devant leur porte, parmi les rues basses de la Barcelonette.

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