lundi, décembre 07, 2009

"Mère et fille" et autres considérations


Il y a Catherine, l'immense Catherine, Mlle Deneuve, la femme mystérieuse, lointaine, distante, froide et intrigante ... Ses mimiques, sa présence et, étonnement, mon enfance, mon adolescence profondément francophile. Nous sommes allés voir "Mère et fille", le dernier film de Deneuve dimanche après-midi, joli récit au rythme lent, des effets si propres au cinéma français, exposition de vies mélancoliques et bourgeoises, problématiques si délicieusement décalées. A croire que la France n'est faite que de médecins, de commerçants bien installés, de résidences d'une douzaine de pièces minimum, une sorte de projection idéale et chabrolienne d'une société qui n'existe guère plus que mon enfance ou mon adolescence. L'histoire s'étage sur trois générations de femmes, la grand-mère est évoquée par la petite-fille; Mari-José Croze est parfaite dans le rôle de la revenante fifties', la coiffure, le décor, tout est d'un soin parfait ... et passéiste.


Je pense avoir perdu ma francophilie avec un certain goût pour la mélancolie, un goût doucereux, un penchant pour les atermoiements rebrodés, les non-intrigues charmantes. J'en ai fini avec ma période française, difficile toutefois d'en quitter les facilités réconfortantes, de la bimbeloterie mélancolique, des effets éventés ... "Mère et fille" n'est ni pire ni mieux que "Les Herbes folles", un si joli savoir-faire et si peu à raconter, des histoires surannées pour rester poli. Et comment vais-je faire sans ce délicieux petit genre éculé, une forme de "vraie vie" pour vieille fille que j'affectionnais tant !

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