mercredi, février 27, 2008

La règle du jeu


Il a fallu ... il a fallu essuyer l'indignité de ce bouge, oh ce lieu où l'on est sensé ... s'amuser ! Je tairai le nom de l'endroit, par amitié pour son propriétaire. La médiocrité suinte de partout et la vanité est comme une poussière qui tombe des vieilles tentures. Bienvenu sur la toute petite "scène" lausannoise, avec ses jeunes divas trop maquillées, ses icônes défraîchies et cokées, sa fausse bonne humeur et sa compromission ... Je me suis laissé traîner dans cet endroit l'autre soir par Cr. Quel supplice ! Quel double supplice ! A la fois pour les oreilles et pour l'esprit. Je n'arrive pas à comprendre le goût qu'on les jeunes tantes à se rouler dans l'indignité et la demi-mesure, dans la toxicomanie mondaine, le narcissisme et la vanité ! Il y a comme un hiatus. On ne peut jouer les reines en se comportant comme une souillon. Je n'ai rien contre ces deux catégories gay, je les ai fréquentées avec un égal bonheur. J'ai toutefois plus de peine avec la bêtise crasse de ces "fillettes".

Autre lieu, autre indignité. Dans l'espace étroit du sauna du club de fitness que je fréquente, il a fallu supporter la conversation de "blaireaux" d'un modèle canon, du genre qui vend des téléphones portables, des voitures de grosse cylindrée ou faisant partie du nombreux personnel d'une gérance immobilière. Des garçons actifs qui n'étouffent pas sous le poids moral de leur activité professionnelle, encore jeunes (pour quelques années), d'un physique plus ou moins avenant, des hommes dynamiques qui, selon les "saintes évangiles" publicitaires, sont la crème de notre société ploutocratique fourvoyée. J'ai donc eu droit durant plus de cinq minutes au déballage affligeant de leur vie absconse. Le but en est "un max de fun", c'est à dire "se mettre la tête en dedans le vendredi et le samedi soir, "se tirer une rondelle" (je crois qu'il s'agit là d'activités sexuelles avec un individu de sexe féminin d'un âge et d'un aspect physique acceptable) et encombrer les pistes de ski en hiver et les plages en été. En semaine, ils "travaillent", regardent les sport à la télé et entretiennent leur physique à drague ... Ils ne sont pas d'une fréquentation désagréable, ce sont des garçons d'un naturel plutôt sympathique au premier abord ... Lorsque l'un d'entre eux a adressé un "au revoir, bonne soirée" à la cantonade, je n'ai pas été capable de lui répondre. C'était au-dessus de mes forces. Il eût fallu que je pusse lui dire le fond de ma pensée.

Soit, j'ai pratiqué et pratique encore ces vanités, je donne volontiers dans cet forme d'orgueil. Je ne fait du fitness que par vice, et je ne fréquentais les lieux gays que pour chasser, me mettre en scène ... Mais j'en ai toutefois conscience, tout cela n'est qu'un état momentané, la compromission d'un peu de boue sur les chaussures pour avoir coupé à travers champs; ce n'est pas pour autant que je vais entrer jusque dans ma chambre à coucher sans m'être déchaussé. On joue à ceci ou cela dans l'espace publique, on se donne un rôle et quelques bonnes répliques et, par fausse maladresse, un se découvre un peu derrière le masque. Peut-être que mes jeunes tantes et mes marchands de fadaises jouissent d'une véritable intériorité parmi la vie pathétique qu'ils étalent impudiquement. Je le leur souhaite. Mais quand apprendront-ils la règle d'or du grand jeu de dupes de la vie en société, quand apprendront-ils la dignité !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bien vu