dimanche, septembre 02, 2007

Les oubliés, les disparus et les autres



Une fois de plus, je reste subjugué par le ciel immense qui se déploie depuis mes fenêtres, de ce couchant qui n'en finit pas, de la moire du lac, de l'embrasement des crêtes du Jura, l'ouest vers lequel file immanquablement le jour. Il y a peu, je parlais de la vue que l'on a depuis le pont Chauderon, ce fameux couchant, le même dégagement, le même feu, la même fascination que sur le "Warschauer Brücke". Je poursuivis le parallèle et, puisque l'angle de vue est le même, à la même heure, Berlin se trouve dans cette direction et j'indiquai l'ouest ... P. se mit à rire, en corrigeant que Berlin se trouvait de l'autre côté... Depuis le pont Chauderon, je ne regarde pas Berlin, Berlin m'observe, c'est un révolution copernicienne. En quoi le théâtre de la vie lausannoise pourrait intéresser Berlin ... ma Berlin, que mon dernier séjour me manque. Je viens de recevoir un courriel de C., elle me l'aura envoyé depuis l'internet café Treffpunkt 6, sur la Weitlingstrasse. J'ai l'impression qu'il s'est passé trois mois déjà ...
Les "grandes manoeuvres" m'ennuient, la mise au point de stratégies, les tractations discrètes voire mêmes secrètes me laissent interdit et abasourdi. Il y a aussi la gestion du portail, le média internet gay leader en terre romande et ... Eric de Montmollin, connaissez-vous cet auteur ? Il fête cette année ses cent ans. Il écrivit sur la Chine, il y vécut, y enseigna. Cet homme, comme le disait un peu pompeusement l'un de mes camarades du comité, " ... a donné plus de quarante ans de sa vie à l'association vaudoise des écrivains", il en tint la présidence et je n'avais jamais entendu son nom, ni lu une ligne de son oeuvre, je vais pallier à ce manque demain, j'irai travailler un peu au Palais de Rumine, la salle de lecture et les quotidiens internationaux sur la galerie de gauche.
Cr. est endormi sur le canapé du séjour, derrière moi, je travaille installé au secrétaire. Je viens de mettre de l'ordre dans les fichiers photographiques : Bernau, Rostock, Berlin, l'appartement de J. à Berlin, Lichtenberg et tout ce que je pus faire durant mon séjour. Tant de riens, les promenades, le temps qui passait, Chopin dans la grande salle chez C., la lecture de Walser (un autre oublié), "Die Geschwister Tanner" fut du reste écrit à Berlin ... Je pourrais partir demain, retrouver ces ombres plutôt que me laisser disperser par la médiocre agitation de la "scène lausannoise".

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour Fred, j'apprécie bien ton blog qui me fait rêver de plus de tolérance et de romantisme. Continues, c'est beau, pur et franc. J'aime la sincérité de ce que tu écris, une belle tranche de vie. Bruno Mercier, poète en Lavaux