vendredi, juillet 13, 2007

Zurück nach Berlin


De retour à Berlin … de retour et non « à nouveau ». Plane le souvenir de mon précédent séjour estival, j’étais en pleine rédaction de La Dignité. Impression que, depuis, les mots se sont éteints. Je logeais chez une artiste indépendante, une Suissesse, femme de talent et de caractère jouissant d’un appartement assez peu commode mais plein de charme. Il y a aussi l’appartement de la Weserstrasse qui me manque. La co-location était amusante, il y avait toujours quelques spécimens très berlinois qui traînaient dans la cuisine avec quelques cadavres de bière. Je ne sais toujours pas ce que je viens chercher en dehors de mon jeu de rôle littéraire dans cette ville ? De l’exotisme, du divertissement, des rencontres faciles, l’évidence de tous ces garçons … oublier la souillure d’une administration qui s’est plue à me vilipender, l’empoisonnement lent et certain de myriades de toutes petites choses. Mes chaussettes, par exemple, la série de sept paires portant sur le haut de la cheville le nom du jour adéquat. Elles me rappellent un quotidien répugnant, des transits ferroviaires à potron-minet, tout le sordide propre à la classe laborieuse qui devrait dire merci pour avoir le droit de gâcher ainsi son temps sous la houlette d’une hiérarchie inique …

Je retrouve auprès de C. un peu de la vie que je menais à Morges chez mes parents, j’essaie de retrouver l’allant de cette époque aussi, qui était avant tout marquée par une francophilie parigote. A croire que tout Vaudois doté d’un peu de cervelle se devait de se préoccuper de la politique spectacle du grand voisin. Quelle blague ! Le gauchisme caviardesque a juste contaminé la classe dirigeante romande d’alors, nous précipitant dans des abîmes de médiocrité intellectuelle. Il n’est pas donné à tout élu de Jack-Languiser à qui mieux mieux. Cela requiert de l’aisance et du subtil talent de ne pas paraître y toucher.

Je n’arrive pas à concevoir que ce lit que je connais si bien, cette couche où je repose près de soixante nuits par an se trouve quelque part du côté de Lichtenberg, Berlin … Je suis en passe de m’y endormir la tête pleine de cartes postales … Ne plus croire au voyage, à la belle saison, aux rencontres

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